F1 2025 GP SPA : Piastri devance Norris, dans une course en partie gâchée par la FIA

Spa bien !

On a craint le pire ! Alors que la pluie tombait sur Spa ce dimanche, la direction de course a sorti le drapeau rouge après un tour derrière la safety-car, le peloton rentrant dans la pitlane.Après moult tergiversations, la direction de course prenait la décision de repousser le départ, le spectre de Spa 2021 refit surface. Le grand prix de Belgique aurait-il lieu ? Encore une fois, le principe de précaution l’a emporté mais nous a privés d’une course sans doute bien plus excitante. Mauvais timing aussi, puisque le report du départ était pris au moment même où la pluie cessait. Une autre grosse averse était annoncée dans la foulée, et on a compris que la direction allait laisser passer l’orage. Finalement, le départ fut pris quasiment 1h20 plus tard que prévu.

On peut comprendre la prudence des autorités, qui veulent minimiser les risques, sauf que la pluie n’était pas apocalyptique et les conditions de visibilité semblaient quand même correctes. Une nouvelle fois, on a vu que les “maxi pluie” de Pirelli n’ont pas servi, car le problème vient d’abord du puissant “spray” de projections d’eau, généré par l’appui colossal des f1 modernes, et qui gêne la visibilité…Ce n’est pourtant pas la première fois que ce problème surgit et aucune solution durable n’a été trouvée, nous privant donc d’une vraie course sous la pluie…

Max Verstappen a bien résumé la situation en déclarant que les courses classiques sous la pluie vont disparaître de la f1. Imaginez si Monaco 84, Barcelone 96 ou Estoril 85 n’avaient pas pu se dérouler ? A force de vouloir un risque zéro, le spectacle en prend un coup, de même que l’adrénaline de la F1 qui est aussi un exercice de funambules. L’autre motif de frustration de Verstappen était qu’il avait réglé sa Red Bull en configuration pluie, comme d’autres aussi, et que le retardement du départ, avec une course finalement en grande partie sur le sec, a forcément plombé ce coup stratégique face à ceux qui avaient un setup “sec”.

En effet, après une grosse averse survenue pendant la période de report du GP, la pluie a cessé et, si le grand prix a commencé en pneus intermédiaires, le passage aux slicks s’est fait dès les 11-12e tours, soit ¼ de la distance.

Piastri remet les pendules à l’heure

La victoire s’est jouée dès le premier tour, quand Oscar Piastri est mieux sorti du raidillon de l’eau rouge dans le sillage de son équipier Lando Norris, parti en pole. l’australien a pris l’aspiration et a doublé son équipier dans Kemmel pour ne jamais être rattrapé. Au moment du passage aux pneus slicks, alors que tout le monde chaussait des mediums, Norris a fait le pari de mettre des pneus durs, tablant sur une dégradation rapide des mediums et un avantage en fin de course. Reparti des stands à 9” de Piastri, Norris n’est remonté que dans le dernier tiers de course, car Piastri a bien géré ses gommes et les mediums ont finalement mieux tenu que ce qui était escompté. Norris a en plus eu une chaleur dans Pouhon puis un autre petit raté au freinage de la Source, qui l’ont empêché de rattraper suffisamment son retard sur Piastri.

Piastri signe donc sa 6e victoire de la saison, et avec Norris second, McLaren a déjà réalisé dix doublés en 2025. Pour retrouver une telle performance chez McLaren, il faut remonter à la saison 1988 et au duo Prost/Senna ! Mclaren signe aussi sa 199e victoire, à une unité de la barre mythique des 200 succès, que seule Ferrari a déjà atteint.

Leclerc fait au mieux, Hamilton se reprend

Derrière McLaren, Charles Leclerc complète le podium, après une course en solitaire où il a dû contenir, dans les derniers tours, l’offensive de Max Verstappen. Le néerlandais se contente néanmoins de la P4, pénalisé par ses réglages pluie et son manque de vitesse de pointe. Suivent George Russell, un excellent Alex Albon (qui continue de mettre en difficulté Carlos Sainz) puis Lewis Hamilton, qui sauve sur ce GP un week-end désastreux. Hors-jeu lors du sprint après une qualif ratée suite à un tête à queue, Hamilton avait aussi raté la qualif GP, avec une piètre 18e place.

Parti des stands pour profiter de changements de pièces, Hamilton a retrouvé de l’allant dans les conditions difficiles qu’il apprécie. Avec un réglage typé pluie, il a pu rapidement se défaire des voitures de fond de grille dans les premières boucles et ensuite a été le premier à s’arrêter aux stands pour chausser des pneus slicks. Très bon choix, qui lui a fait gagner énormément de places puisqu’il pointait 7e après la salve des arrêts aux stands. Ensuite, il n’a pas été en mesure de revenir sur Albon quand la piste a séché, mais il sauve donc quelques points après une belle remontée…

Frustrant pour les français

Le top 10 est complété par Liam Lawson, P8, qui enchaîne une nouvelle belle performance, puis Gabriel Bortoleto, lui aussi sur une forme ascendante, et un solide Pierre Gasly, qui arrache le dernier point après une course de défense. Le pilote Alpine a dû contenir durant de nombreux tours un train de monoplaces le poursuivant, mais Gasly a profité de ses réglages typés sec et d’une très bonne vitesse en ligne droite pour se mettre à l’abri des attaques.

La course a été plus frustrante pour les deux autres français : Ocon n’est que 15e, son équipe l’ayant laissé trop longtemps en piste avant de passer aux slicks. Isack Hadjar termine bon dernier, avec une voiture qui semblait très rétive. Pourtant bien qualifié, il a opté pour une stratégie à deux arrêts sur le sec qui s’est avérée inefficace. Même chose pour Antonelli, qui signe le meilleur tour et qui a opté pour une stratégie offensive sur le sec à deux arrêts, mais qui a été freiné dans sa remontée en butant sur des monoplaces rapides en ligne droite. Le jeune italien a aussi commis quelques petites fautes et ne termine que 16e.

Autre décepion pour Yuki Tsunoda, qui semblait pourtant avoir retrouvé le sourire en qualif après sa 7e place. Le japonais a enfin reçu les évolutions dont seul Verstappen bénéficiait jusqu’à présent, Red Bull ayant visiblement changé d’approche avec l’arrivée de Laurent Mekies à la place de Christian Horner. Mais en course, Tsunoda a été longtemps bloqué derrière Gasly malgré le DRS, sans doute pénalisé aussi par son setup pluie, et termine 13e…

McLaren sur une autre planète

Au championnat, Piastri reprend quelques longueurs avec 266 points contre 250 à Norris, 6 victoires contre 4. Verstappen est désormais assez loin, avec 185 points, soit l’équivalent de plus de 3 victoires de retard (en points) sur l’Australien. Russell est esseulé à 157 longueurs, mais une bataille pourrait se profiler avec Charles Leclerc, qui compte 139 points.

Chez les constructeurs, c’est déjà plié : Mclaren compte 516 points, avec une avance abyssale sur Ferrari (248) et Mercedes (220). Alpine est toujours lanterne rouge (20 points), à 15 points de Haas. Vu la densité du “midfield”, il faudrait un gros coup façon Brésil 2024 pour que l’écurie revienne dans le match avec Sauber, Aston et Haas.

(2 commentaires)

  1. Oscar a bien appris de Max lors du sprint.
    Sinon gp très soporifique, ce qui est étonnant vu le circuit de Spa et la pluie.

  2. Pas d’article sur la course sprint ? En même temps, je peux comprendre : il n’y a pas grand-chose à dire. Je ne comprends toujours pas l’intérêt des formules sprint.
    Et bien triste GP… À ne vouloir prendre aucun risque, on a parfois droit à des courses insipides. Dommage.

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