Chute historique de la production auto en Allemagne

L’industrie automobile allemande en crise : recul de 19 % de la production en août, signe d’une récession industrielle prolongée.

Production auto en baisse : l’industrie allemande en difficulté

L’économie allemande continue de traverser une période de turbulences industrielles marquées. En août 2025, la production industrielle du pays a chuté de 4,3 % par rapport au mois précédent, atteignant ainsi sa plus forte baisse mensuelle depuis le début de l’année 2022. Ce repli massif s’explique en grande partie par une contraction spectaculaire de 19 % de la production automobile, selon les données publiées par l’office fédéral de la statistique, Destatis.

Ce recul dans le secteur automobile, traditionnel pilier de l’économie allemande, intervient dans un contexte de fragilité économique plus large. Selon Destatis, cette baisse s’explique notamment par les fermetures estivales d’usines pour congés ainsi que par des changements dans les lignes de production au sein de l’industrie automobile. Néanmoins, ces facteurs saisonniers n’expliquent pas à eux seuls l’ampleur du déclin, qui semble désormais s’inscrire dans une tendance structurelle plus préoccupante.

Parallèlement, les commandes industrielles ont chuté pour le quatrième mois consécutif, témoignant d’un essoufflement généralisé de la demande. Ces indicateurs négatifs mettent en lumière la difficulté persistante de la première économie européenne à retrouver une trajectoire de croissance durable, après avoir été affaiblie par les tarifs douaniers, la crise énergétique, et la concurrence accrue de la Chine, notamment dans le domaine des véhicules électriques.

L’automobile allemande entre crise d’exportation et restructuration

La dépendance de l’Allemagne aux exportations automobiles accentue les effets de cette crise. Cette semaine, le constructeur BMW a abaissé ses prévisions financières pour l’ensemble de l’année 2025. La firme cite la faiblesse persistante des ventes en Chine et l’impact financier des droits de douane comme raisons principales de cette révision à la baisse. Cette annonce fait écho à celle du groupe Robert Bosch, qui a déclaré fin septembre la suppression de 13 000 postes supplémentaires dans sa division de pièces automobiles.

Ce double coup dur illustre la pression croissante sur une industrie en pleine mutation, confrontée à des défis majeurs : transition énergétique, réorganisation des chaînes de production, et adaptation aux nouvelles normes environnementales.

Les économistes peinent à entrevoir une sortie de crise à court terme. Martin Ademmer, de Bloomberg Economics, estime que le secteur manufacturier est peu susceptible d’apporter une contribution significative à la croissance d’ici la fin de l’année. Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING, se montre encore plus alarmiste, évoquant les défis structurels de l’industrie allemande et le risque réel d’une nouvelle récession technique.

Sur le plan politique, le gouvernement du chancelier Friedrich Merz tente de redonner confiance. Il prévoit de relever légèrement ses prévisions de croissance pour 2025, passant de 0 % à 0,2 %. Pour 2026, une croissance plus soutenue de 1,3 % est anticipée. Toutefois, ces prévisions restent fragiles au vu des « incertitudes géopolitiques et commerciales persistantes », comme le souligne un communiqué du ministère de l’Économie.

Dans ce contexte, le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a exhorté le gouvernement à accélérer les réformes économiques et à intensifier ses efforts pour attirer des travailleurs qualifiés étrangers, afin de compenser les effets du vieillissement démographique et du manque de main-d’œuvre.

Notre avis, par leblogauto.com

La chute de 19 % de la production automobile allemande en août 2025 marque un tournant inquiétant pour le secteur. Les fermetures saisonnières ne suffisent pas à expliquer un tel recul, qui s’inscrit dans une dynamique structurelle. Les annonces de BMW et Bosch confirment un climat industriel tendu, aggravé par la baisse des exportations et les coûts liés aux tensions commerciales. L’Allemagne devra accélérer sa transition industrielle pour éviter une spirale de désindustrialisation durable.

Crédit illustration : VW.

(2 commentaires)

  1. Un modèle économique qui a hypertrophié les exportations automobiles allemandes en direction des USA, RU, France, Italie …

    Le Japon y étant hermétique et la Chine ayant imposé la production allemande sur son sol.

    Les marges de manœuvre sont restreintes avec un marché US qui se ferme et des exportations impossibles en Chine.

    L’accord de libre échange avec le Mercosur comme planche de salut?!? Pas tant en fait.

  2. Bah… Faire copain-copain… Avec les USA et Chinois… Et pour l’énergie et les exportations avec Poutine.
    Ben voilà la situation… Logique !
    C’était largement prévisible depuis plus de 6 mois.

    … Et est-ce qu’il aura des éclaircies prochainement ????

    Heureusement que les VE pèsent de plus en plus ! … C’est là l’avenir !

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