Stellantis : travail 2 ans à l’étranger ou licenciement pour les ouvriers de Serbie

Accord entre Serbie et Stellantis

Fin avril,   la Serbie et Stellantis ont signé un accord de 190 millions d'euros pour que le constructeur automobile produise un véhicule électrique à Kragujevac. La Serbie investit 48 millions d'euros dans le plan.

Selon le groupe, un nouveau modèle compact électrique entrera en production à l’usine Stellantis de Kragujevac à partir de mi-2024, en remplacement du monospace Fiat 500L. Un autre modèle électrique pourrait être ajouté ultérieurement.

Travail dans une usine européenne hors Serbie ou licenciement

Dans un communiqué publié en serbe, Stellantis a déclaré que dans le cadre de la préparation du démarrage de la production en 2024, certains employés se verraient proposer de travailler dans l'une de ses usines européennes  réalisant un  transférant  de production  du thermique vers l’électrique   ou d’être licencié.

« Les premiers résultats sont encourageants, au cours de la première semaine, jusqu'à 25 % des employés se sont dits prêts à travailler à l'étranger, et plus de 100 collègues ont accepté de travailler dans d'autres usines de Stellantis en Europe », a indiqué la société dans le communiqué.  

 "Des entretiens individuels seront menés dans les prochains jours » est-il également précisé.

Le syndicat de l’usine hostile à de telles pratiques

Sasa Djordjevic, responsable syndical de l'usine, a estimé qu'il  était néfaste de forcer les salariés à choisir entre travailler à l'étranger et  quitter l'entreprise.

"La Serbie a déclaré qu'elle participerait à l'investissement avec 48 millions d'euros et il n'est pas juste d'utiliser cet argent pour licencier ses citoyens ou les déplacer à l'étranger", a-t-il déclaré.

Djordjevic a déclaré que toute réinstallation devrait se faire sur une base volontaire et sur la base des lois serbes.

Notre avis, par leblogauto.com

Et si Stellantis testait en Serbie une politique qu’il pourrait mettre en oeuvre dans d’autres pays d’Europe, histoire  – en cas de « succès »  de pouvoir  montrer  un exemple  « fructueux »  pour toutes les parties ? et ce, notamment en Italie ?

L’Italie et la Serbie constituaient deux maillons faibles de la chaîne industrielle de FCA. L'usine de Kragujevac, qui assemble le monospace Fiat 500L, affichait un taux d'utilisation de 37,7% en 2019, tombé à 18,4% en 2020. En juin 2020, le groupe Fiat s'était vu accorder un prêt de 6,3 milliards d'euros garanti par l'Etat, conditionné par le maintien de l'emploi en Italie, où le constructeur comptait près de 55.000 salariés. Les fermetures d'usines en Italie semblaient alors exclues à court terme.

 Quoi qu’il en soit, le groupe automobile  devra « s’adapter » à la législation en vigueur dans les pays où sont situées ses différentes implantations.

(16 commentaires)

  1. Explosion des prix des voitures, déplacement contraint d’ouvriers… L’avènement du VE s’annonce décidemment très social.

    1. Oui enfin là, c’est plus l’avènement de Stellantis que l’avènement de la VE qui pose problème ?

  2. L’ultimatum est rude, j’en conviens. Mais l’offre est loin d’être mauvaise.
    Pour bien connaître les serbes, puisque j’ai vécu chez leurs voisins croates, c’est une aubaine! Tous bon « yugo » avec un peu d’ambition rêve de partir en Europe de l’Ouest (et virtuellement tous les jeunes le font). Avec un salaire moyen de 800€ et un SMIC à 350€, pour un serbe, 2 ans à l’étranger en Europe rime avec pactole!

    1. Sauf qu’on ne sait rien de l’accord. Combien seraient-ils payés ? Retour en Serbie tous les combien de temps et pour combien de temps à chaque fois ? Hébergement sur place?

  3. « Qu’avait prévu l’ex-FCA pour remplacer la Fiat 500L ?…  »
    Un petit SUV.
    « Si le programme du futur de l’ex-FCA était immensément vide… »
    Immensément vide? Vraiment? Et pourtant, la plupart des modèles présentés APRES la fusion on été conçu AVANT.
    « Du genre de dire : vas-y démerde toi avec le passif ultra pourri »
    Et pourtant ce sont les filiales Nord et Sud américaines de Stellantis qui font le gros des bénéfices. Et d’où viennent –elles à ton avis?
    « Il a bon dos le « management à la française » »
    Pour l’instant, à part pleurnicher et faire du chantage, il n’a pas apporté grand chose de concret.

    1. OK pour la vache à lait américaine Jeep… Les modèles nouveaux Européens qui ne se comptent que sur une main pour les Marques Alfa, Fiat, Lancia.
      Pour le « Pour l’instant, »… 2 ans et demi de Covid, pénurie de semiconducteurs et matériaux puis guerre en Ukraine… Alors que la fusion n’a PAS encore 1an et demi !!!
      Normal qu’il grand-chose de concret jusqu’à 2023… MAIS après 2024 ça va être un autre disque !
      Un peu de patience quand même.

  4. « Les modèles nouveaux Européens qui ne se comptent que sur une main pour les Marques Alfa, Fiat, Lancia. »
    N’oublies pas Jeep et Maserati dans le lot. Et j’en profite au passage pour te rappeler que si les modèles chez l’ex-FCA se comptent sur les doigts d’une main – quoique, quatre nouveaux modèles sur une période d’un ans, c’est déjà pas mal – c’est surtout dû à la politique de la Direction du groupe, qui a privilégié l’aspect financier à l’aspect industriel.

    1. Je ne parle pas de Maserati, parce que justement, l’effort est visible avant même l’intervention de Stellantis.
      Alfa est encore modeste avec le Tonale… Tout juste pour faire la transition FCA –> Stellantis.
      Famélique pour Fiat, Lancia
      L’Amérique, grâce à Jeep et Ram, sinon Chrysler… Toujours une belle endormie.

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