Nissan prévoit de lever 7 milliards $ pour un plan de sauvetage ambitieux, via dettes, cessions et soutien britannique pour surmonter sa crise financière. Le Royaume Uni est plutôt concerné car Nissan y exploite toujours la plus grande usine automobile du royaume.
Nissan face à une crise majeure : 7 milliards de dollars pour relancer la machine
Nissan se lance dans une opération de financement de grande envergure pour faire face à des échéances financières colossales prévues dès l’an prochain. Le constructeur automobile japonais vise à mobiliser plus de 7 milliards de dollars, combinant émission de titres, vente d’actifs et prêts soutenus par le gouvernement britannique, selon des documents internes consultés par Bloomberg.
Cette levée de fonds s’inscrit dans une stratégie de survie financière, alors que l’entreprise se trouve à un tournant critique de son histoire.
Une levée de fonds structurée autour de dettes et cessions d’actifs
Nissan prévoit l’émission de 630 milliards de yens via des obligations convertibles, notamment des billets à haut rendement en dollars et en euros. En parallèle, le groupe compte sur un prêt syndiqué d’un milliard de livres sterling, garanti par UK Export Finance, l’agence de crédit à l’exportation du Royaume-Uni.
Ce financement sera complété par la vente de participations dans Renault SA et AESC Group Ltd., ainsi que par des cessions d’usines en Afrique du Sud et au Mexique. Nissan envisage également de vendre son siège de Yokohama et certaines propriétés aux États-Unis via des opérations de cession-bail.
La restructuration : fermetures d’usines et réduction des coûts
Pour rationaliser ses opérations, Nissan prévoit de fermer deux usines au Japon (Oppama et Hiratsuka) et plusieurs autres dans quatre pays. Ces fermetures représentent environ 30 % de sa production nationale.
Cette restructuration massive a pour but de réduire les coûts et d’alléger une dette qui atteindra 5,6 milliards de dollars l’an prochain – un niveau jamais vu depuis 1996.
Un appui stratégique du Royaume-Uni
Le gouvernement britannique, à travers UK Export Finance, joue un rôle clé dans ce plan de sauvetage. Nissan, qui exploite la plus grande usine automobile du pays à Sunderland, a récemment investi 2 milliards de livres pour augmenter la production de véhicules électriques sur le site.
Le projet a été salué par Londres comme un signal fort en faveur de l’industrie post-Brexit. De plus, la deuxième usine de batteries d’AESC à Sunderland bénéficie d’un soutien financier public et privé, renforçant l’écosystème électrique britannique.
Des perspectives incertaines malgré une base de liquidités
Ivan Espinosa, nouveau CEO de Nissan, affirme que l’entreprise dispose encore de 2,2 milliards de dollars en liquidités et lignes de crédit, ce qui permettrait de tenir entre 12 et 18 mois. Cependant, les prévisions internes sont alarmantes : la trésorerie pourrait s’épuiser d’ici mars 2026.
Selon les scénarios envisagés, Nissan pourrait enregistrer jusqu’à 450 milliards de yens de pertes opérationnelles, son pire déficit historique, aggravé par les droits de douane américains de 25 % sur les véhicules importés.
Un espoir dans l’accord commercial Royaume-Uni / États-Unis
Le récent accord commercial signé entre le Royaume-Uni et les États-Unis pourrait constituer une bouée de sauvetage. Il permettrait à Nissan d’exporter depuis Sunderland sans subir les surtaxes douanières américaines, ce qui améliorerait la rentabilité et les flux de trésorerie de l’entreprise.
Notre avis par leblogauto.com
Avec une dette écrasante, des perspectives floues et des pertes potentielles records, le plan de financement de Nissan est à la fois ambitieux et vital. Le soutien britannique pourrait bien être le levier décisif pour traverser cette tempête. Mais la réussite dépendra d’une exécution rapide, d’un retour à la rentabilité, et d’une stabilisation du commerce mondial.
Avec : Bloomberg.
Crédit illustration : Nissan.
Après tout le bordel fait pour rééquilibrer la participation entre Renault et Nissan, voilà qu’il vont en vendre une partie 🤣
Sait on quelle partie ? Et à qui?
Bref voilà une annonce intéressante mais souligne encore plus les difficultés de la marque.