Jaguar Land Rover retarde ses modèles électriques

Jaguar Land Rover reporte ses lancements électriques. Entre tests, demande incertaine et enjeux politiques, le virage EV prend du retard.

Jaguar Land Rover : lancement retardé pour le nouveau Range Rover électrique

Jaguar Land Rover (JLR), principal constructeur automobile britannique, a récemment annoncé le report du lancement de plusieurs modèles de véhicules électriques (VE), dont le très attendu nouveau Range Rover Electric. Ce retard s’inscrit dans un contexte stratégique où l’entreprise cherche à renforcer ses tests de fiabilité et à s’ajuster à une demande encore fluctuante. Ce choix pourrait bien révéler la prudence du groupe dans une période charnière de transition énergétique.

Livraisons reportées et communication officielle

Les premiers clients du Range Rover électrique devaient recevoir leur véhicule d’ici la fin 2025. Désormais, les premières livraisons ne sont pas attendues avant 2026, comme l’a confirmé une communication officielle de JLR à ses clients. Par ailleurs, deux nouveaux modèles Jaguar électriques, faisant suite au rebranding audacieux de la marque, pourraient eux aussi accuser plusieurs mois de retard.

Raisons du report : tests, prudence et stratégie

Selon deux sources proches du dossier, les retards sont notamment dus à la volonté de JLR de procéder à des tests approfondis. Il s’agit en effet des premiers modèles électriques entièrement conçus et fabriqués en interne, contrairement à la Jaguar I-Pace, qui était produite par un partenaire sous-traitant.

L’objectif ? Maintenir un haut niveau de qualité, de sécurité et de performance, tout en ajustant les lancements à la réalité des marchés. Un porte-parole du constructeur a précisé que toutes les marques du groupe proposeront des versions électriques d’ici 2030, et que les plateformes de production ont été pensées pour s’adapter à l’évolution de la demande.

Le poids de la politique américaine

Un autre facteur influençant les décisions de JLR est le climat politique américain sous l’administration Trump. Le constructeur a récemment interrompu temporairement ses exportations vers les États-Unis, ce qui a causé une baisse de 15,1 % de ses ventes au second trimestre 2025. De plus, les politiques anti-électriques de Trump ralentissent la transition du marché nord-américain, un segment clé pour JLR.

Toutefois, un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis limite désormais les tarifs à 10 % sur les 100 000 premières exportations, ce qui pourrait redonner de l’élan aux ventes.

Une transition mesurée mais rentable

D’un point de vue économique, ces retards ne sont pas forcément préjudiciables. En attendant, les modèles hybrides essence/diesel continuent de générer d’importants revenus. En interne, certains cadres affirment même que « ce délai joue en notre faveur » : moins de précipitation, plus de stratégie.

Synchronisation avec l’usine de batteries Tata

Le planning de JLR semble également s’aligner avec celui de l’usine de batteries Agratas, en cours de construction par Tata à Somerset, au Royaume-Uni. La production devrait commencer fin 2027, soit un an plus tard qu’initialement prévu. Ce timing coïnciderait avec l’arrivée progressive des modèles électriques JLR sur le marché.

Le futur électrique de Jaguar : luxe et image de marque

Jaguar, filiale de JLR, prépare une transformation ambitieuse en devenant une marque 100 % électrique. Le lancement de son premier modèle sous ce nouveau positionnement – connu sous le nom de Type 00 – est prévu pour août 2026, avec un prix estimé à plus de 100 000 £. Le second modèle ne verrait le jour qu’en décembre 2027.

Ce repositionnement s’appuie sur une image rajeunie, notamment via une campagne visuelle virale en rose et bleu. Cette stratégie vise à séduire une clientèle plus jeune et fortunée, malgré des retards logistiques.

Un avenir électrique, mais pas précipité

Jaguar Land Rover choisit donc une transition mesurée vers l’électrification, préférant retarder ses lancements pour garantir qualité et rentabilité. Cette prudence pourrait lui permettre de mieux s’aligner sur l’évolution des infrastructures, de la demande et des réalités géopolitiques.

Le marché observera de près si cette stratégie se traduit par un avantage concurrentiel, ou si elle laissera la place à des marques rivales plus agressives dans le virage électrique.

Crédit illustration : JLR.

(2 commentaires)

  1. Vu la situation actuelle … Prendre un peu de retard pour peaufiner leurs modèles VE ne me semble pas être une mauvaise idée !?
    Par contre avoir viré trop rapidement toutes les VT… Surtout les V8 … Autant vendre du très HdG pour restaurer l’image de marque.
    Arrêter les VT avant la date de 2035… Me semble être une erreur… Les politiques commerciales les plus extrêmes pour les constructeurs automobiles historiques sont tous des échecs.
    N’oublions pas qu’en dehors de l’UE, des VT seront encore en vente sûrement en 2045 !?

    En plus, les VE se justifient encore plus pour les économes de carburant … Dans le luxe, dans l’immédiat, c’est presque HS pour beaucoup.

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