Bugatti a livré la dernière Bugatti Bolide !

À Molsheim, la sortie de la toute dernière Bolide marque la fin d’un chapitre emblématique pour la marque. Ce modèle, conçu pour la piste exclusivement, incarne l’aboutissement d’un projet ambitieux démarré en août 2021. Dès le départ, l’objectif visait à transformer le concept « What If… ? » en une production en série, limitée et fidèle à l’esprit originel de Bugatti.

Un sacré pari

La philosophie derrière la Bolide a toujours mêlé ambition et rigueur. L’idée : offrir une machine à la fois accessible à un « gentleman driver » et capable d’offrir une expérience inoubliable — même aux pilotes les plus expérimentés. Chaque composant, de la mécanique à la finition, a fait l’objet d’une attention méticuleuse. Les ingénieurs ont posé un cahier des charges exigeant : la Bolide devait incarner l’excellence sous tous ses aspects — performance, précision, esthétique.

Le calendrier de développement témoigne de cette exigence. Le design s’est finalisé en 2022, l’ingénierie a été achevée début 2023, après des milliers d’heures d’analyse technique, d’ajustements esthétiques et de réglages précis. Les premiers prototypes ont alors pu prendre la piste pour des sessions d’essai visant à affiner le comportement en conditions réelles.

Le circuit de 24 Heures du Mans, lors de son centenaire en 2023, a servi de terrain d’essai grandeur nature. La Bolide est alors apparue en livrée hommage aux Bugatti victorieuses dans les années 1930. Le pilote officiel de la marque a alors poussé l’hypersportive à dépasser les 350 km/h en ligne droite — une démonstration spectaculaire des capacités de la voiture.

Il est loin le temps de la « poussive » vente de la Veyron

Mais le développement ne s’arrête pas là. De l’été 2023 au début de 2024, la Bolide a traversé une phase de tests intensifs sur circuit. Les équipes ont travaillé sans relâche, souvent de l’aube jusqu’à tard la nuit. Chaque journée était minutieusement planifiée : tests, débriefings, préparations nocturnes, réglages matinaux. Ce rythme effréné illustre l’engagement total de Bugatti pour pousser l’hypersportive jusqu’à l’excellence.

Mais chez Bugatti, la performance brute ne suffit pas. L’élégance, le raffinement, le souci du détail — autant d’exigences qui font partie de l’ADN de la marque. Transformer un véhicule de course en une Bugatti digne d’entrer dans une collection privée ne va pas de soi. Chaque choix, du matériau jusqu’à la finition intérieure, s’est fait dans cet esprit : marier la brutalité de la performance à la finesse d’un objet de collection.

La Bugatti Bolide a volontairement été limitée à 40 exemplaires. Et tous ont rapidement trouvé preneurs. Quand Volkswagen sous l’impulsion de Ferdinand Piëch a relancé la marque, il a fallu beaucoup de temps pour écouler les 450 unités de la Veyron. Du temps et des séries spéciales, voire uniques. Evidemment, 40 ce n’est pas 450. Toutefois, il ne faut pas oublier qu’on a là un véhicule qui ne pourra aller que sur circuit et qui coûte plus de 4 millions d’euros pièce. Chapeau !

Pour un client fidèle, et au nom du passé

L’ultime Bolide produite illustre ce pont entre passé et présent. Commandée par un collectionneur fidèle à la marque depuis longtemps, cette dernière unité s’inspire directement d’une légendaire Bugatti du passé — la Bugatti Type 35 appartenant au propriétaire. Le lien est assumé : la livrée extérieure — « Black Blue » et « Bleu Lyonnais » — rappelle les teintes historiques de la marque. À l’intérieur, l’habitacle en Alcantara « Lake Blue » avec surpiqûres « Light Blue Sport » ajoute la touche de raffinement caractéristique. Chaque détail, jusqu’au drapeau français apposé sur le flanc, témoigne d’un profond respect pour l’héritage Bugatti.

La remise de cette dernière Bolide s’est transformée en véritable cérémonie. Pour le client, ce n’est pas seulement la réception d’un véhicule : c’est la concrétisation d’une relation longue et fidèle avec la marque. Pour Bugatti, c’est la clôture d’un projet exceptionnel. Cette livraison symbolise l’aboutissement d’un cycle entamé en 2021.

Au total, seulement 40 exemplaires de la Bolide ont été produits. Cette rareté renforce le statut d’objet d’exception du modèle. À travers la Bolide, Bugatti a démontré qu’on peut concilier héritage historique, performance extrême et savoir-faire artisanal.

Notre avis, par leblogauto.com

La dernière Bolide incarne avec éclat la capacité de Bugatti à marier tradition et modernité. Elle prouve que l’héritage d’une marque légendaire peut servir de tremplin à l’innovation. En combinant l’âme d’une Type 35 à l’ingénierie W16 contemporaine, Bugatti célèbre un pan de son histoire tout en fermant un chapitre technologique. Limité à 40 exemplaires, ce modèle confirme son statut d’hypersportive d’exception — un final digne de la légende.

Il ne reste finalement qu’une marche de plus à Bugatti pour compléter son retour : s’inscrire dans une compétition automobile de légende. Les 24 Heures du Mans ne sont plus le théâtre qui a vu le constructeur français triompher en 1937 et 1939. Et Bugatti n’est plus la marque qui est revenue dans la Sarthe avec une EB 110 alignée par Michel Hommell (Le Manoir de Lohéac, Auto Hebdo, Echappement, etc.). Alors pourquoi ne pas viser un engagement dans les prochaines années ?

Hélas, il ne semble pas en être question. Sans doute que s’aligner et ne pas faire au moins un podium ternirait l’image. Dommage. Mais en tout cas, bravo au groupe VW pour avoir su faire revivre ce constructeur mythique.

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