Lucid Motors réduit ses pertes et prépare son rebond industriel

Lucid Motors réduit ses pertes à 978 millions de dollars et augmente ses revenus de 68 % malgré les difficultés de production du Gravity.

Une amélioration financière portée par des ventes record

Lucid Motors a publié ses résultats du troisième trimestre 2025, marqués par une réduction de sa perte nette à 978 millions de dollars, soit une amélioration de 1,4 % par rapport à l’an passé. Le constructeur automobile américain basé à Newark, en Californie, voit parallèlement son chiffre d’affaires progresser de 68 %, atteignant 337 millions de dollars. Cette croissance s’explique par des ventes record avant la suppression du crédit d’impôt fédéral pour les véhicules électriques.

Durant le trimestre, Lucid a livré 4 078 véhicules, son plus haut niveau à ce jour. Cette performance intervient dans un contexte concurrentiel tendu pour les marques de véhicules électriques, alors que les incitations fiscales évoluent et que les coûts de production demeurent élevés. Le cours de l’action de Lucid est resté stable après la publication des résultats, signe d’un marché attentif mais prudent.

La gamme de Lucid se compose actuellement de deux modèles : la berline Air, commercialisée depuis 2021, et le crossover Gravity, dont la production a débuté en décembre dernier. Le constructeur s’impose progressivement sur le segment haut de gamme des véhicules électriques, mais ses ambitions de production restent contraintes par des défis industriels persistants.

Des difficultés de production et une prévision revue à la baisse

En raison de retards liés à la chaîne d’approvisionnement, Lucid a dû ajuster sa prévision de production pour 2025. L’entreprise table désormais sur 18 000 unités produites, contre une estimation initiale comprise entre 18 000 et 20 000. Marc Winterhoff, PDG par intérim, a expliqué que la production du Gravity a été freinée par des pénuries de composants clés, notamment d’aimants destinés aux versions américaines du crossover.

Au troisième trimestre, la priorité a été donnée aux modèles exportés vers l’Arabie saoudite, où Lucid dispose d’un partenariat stratégique avec le Fonds d’investissement public du royaume. Ces véhicules n’ont pas été comptabilisés dans les chiffres trimestriels en raison des délais logistiques. Winterhoff a indiqué que la situation devrait s’améliorer dans les prochains mois, la chaîne d’approvisionnement en aluminium et en semi-conducteurs se stabilisant progressivement.

Lucid anticipe une inversion de tendance dès le quatrième trimestre, avec des ventes du Gravity susceptibles de dépasser celles de la berline Air. Les livraisons d’octobre ont déjà progressé par rapport à septembre, en dépit de la fin du crédit d’impôt. Cette amélioration traduit une meilleure disponibilité du crossover et une demande croissante pour les SUV électriques de luxe.

Des partenariats stratégiques et une direction renouvelée

Lucid mise sur de nouveaux partenariats pour accélérer sa croissance. L’entreprise collabore avec le fabricant de logiciels pour véhicules autonomes Nuro et la plateforme de covoiturage Uber. Ce partenariat prévoit le déploiement du crossover Gravity comme robotaxi dans la région de la baie de San Francisco dès l’année prochaine. Uber a déjà commandé 20 000 véhicules à livrer sur six ans, renforçant ainsi la visibilité commerciale de Lucid sur le long terme.

Sur le plan financier, la société bénéficie d’un soutien accru du Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite, qui a porté sa ligne de crédit de 750 millions à 2 milliards de dollars. Cette injection porte la liquidité totale du constructeur à environ 5,5 milliards de dollars, garantissant la poursuite de ses investissements dans la recherche, la production et la nouvelle plateforme de taille moyenne prévue pour la fin de l’année prochaine. Celle-ci servira de base à un crossover plus abordable destiné à accroître les volumes et à atteindre la rentabilité.

Lucid a également annoncé une réorganisation de son équipe dirigeante. Eric Bach, vice-président principal des produits, quitte l’entreprise après près de dix ans. Emad Dlala prend la tête de l’ingénierie et du numérique, tandis qu’Erwin Raphael devient vice-président principal des revenus. Enfin, Marnie Levergood rejoint la société en provenance de Scout Motors pour diriger la qualité. Ces changements visent à renforcer la gouvernance et la performance industrielle du constructeur.

Notre avis, par leblogauto.com

Lucid Motors montre des signes de redressement malgré un environnement difficile pour les véhicules électriques. La réduction des pertes, la hausse des revenus et la stabilisation de la production marquent une étape encourageante. Le soutien financier saoudien et les partenariats avec Uber et Nuro confirment le potentiel de croissance du constructeur. Cependant, la dépendance à la chaîne d’approvisionnement et la concurrence accrue dans le segment premium imposent une exécution rigoureuse pour assurer la rentabilité à moyen terme.

(8 commentaires)

  1. quand une boite a besoind e fonds saoudiens, ça commence à puer
    Les lucid sont trop chères. Elles sont bien bien trop chères

    1. … Ouf !
      Ce n’est pas chinois…
      S’ils ressuient à remonter la pente… Même avec des fonds saoudiens, mais sous l’ère Trump… Chapeau !

    2. Trop cher comparé, à quoi ?
      J’ai une lucid Air depuis un an, une excellente voiture à tous points de vue. La LLD était 40 % moins chère qu’une Cadillac Lyric.
      C’est une voiture de très haut de gamme qui ne se compare pas à une Tesla par exemple, dont la finition est pour le moins basique. Il n’y a pas beaucoup de marques aux États-Unis qui en donnent autant pour son argent. Ce qui explique évidemment les pertes importantes….

        1. Sauf que le marché mondial est saturé de VE HdG…. Il n’y a plus de vivier disponible.
          Et dans le HdG… On aime avant tout le vroum-vroum.
          Dans le bas et moyenne gamme, on cherche le pragmatique et les économies… Donc les VE pas chers sont appréciés… Une Lucid a 20 k€, sûr que cela se vendrait ! 😉

  2. La finition subjectif ?
    Qu est ce qu il ne faut pas lire ici parfois. Bon venant d un trollelectrix, on se marre.

  3. Il faut être assez optimiste pour dire que diminuer les pertes de 1,4% pour n’en avoir « plus que » environ un milliard pour 330 millions de CA est une bonne nouvelle.
    Ça fait quand même 3 dollars perdus pour chaque dollar de vente !

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