Essai Audi A6 e-tron Sportback de 367 ch

Aucun segment n’échappe à l’électrification, et Audi a donc mis sur le marché une Audi A6 e-tron. Il ne faut pas la confondre avec l’A6 e-Hybrid, puisque le modèle dont nous avons pris le volant s’avère 100% électrique. Nous nous sommes rendus sur les routes tortueuses du Pays Basque pour la découvrir dans sa version Sportback.

Identique au concept-car

On vous épargne du chapitre sur les différences entre les deux Audi A6, hybride et 100% électrique. En une phrase, il s’agit de deux voitures bien distinctes, n’étant d’ailleurs pas basées du tout sur la même plateforme. Notre modèle e-tron Sportback repose en effet sur la PPE (Premium Platform Electric) partagée avec Porsche. Puisqu’il s’agit d’une routière familiale, on attend d’elle de l’autonomie bien sûr, mais aussi du style et de l’espace à bord. Côté design, les meilleurs observateurs de l’actualité automobile auront remarqué la parenté remarquable avec le concept portant le même nom que la voiture.

L’A6 e-tron Sportback a l’air assez élancée pour un beau bébé de 2,2 tonnes sur la balance. Elle semble racler le sol, et aussi très robuste avec sa ceinture de caisse assez haute. Son regard laisse imaginer qu’elle dispose de phares ultra-fins, mais il s’agit en fait des feux de jour. Les blocs principaux assombris sont quasiment invisibles dans le bouclier. À l’arrière, le coffre subtilement relevé est souligné par une ligne lumineuse sophistiquée, et un logo rouge animé. Aucun trait n’a été laissé au hasard, en témoigne le Cx record dans le segment, de 0,21.

De très grands écrans

À bord, Audi nous montre sa vision non pas du 21e ou même du 22e… mais du 23e siècle. Même le volant n’en est plus vraiment un, avec sa forme d’hexagone arrondi aux angles. On vous rassure, il s’utilise toujours de manière conventionnelle pour tourner les roues. On aurait presque envie de l’enlever pour mieux profiter de l’énorme double écran, aux dalles OLED respectivement de 11,9 et 14,5 pouces. Vous en voulez encore plus ? Un troisième prend place devant le passager.

Et si par hasard vous n’y voyez pas encore bien clair, un affichage tête haute à réalité augmentée assiste le conducteur. Étrangement, les commandes ont l’air un peu anachroniques dans cet environnement ultramoderne. Soit vous êtes un geek averti amusé par cette débauche de technologies, soit vous n’en utiliserez pas le quart au quotidien. On ne manque pas d’espace à l’avant, mais l’assise paraît un peu courte à l’arrière, même s’il y a de la place pour les jambes.

Un confort de premier ordre

Ce que nous apprécions en premier lieu au volant de cette Audi A6 e-tron Sportback : le confort. L’amortissement en partie pneumatique assure un effet tapis volant très appréciable. Comme toujours chez Audi, on accède à plusieurs modes, malheureusement depuis la console centrale, ce qui ne facilite pas le passage de l’un à l’autre, dont un « efficience », on y reviendra. Une commande au volant aurait été plus pratique. On passe vraiment un bon moment à bord, même quand la route devient sinueuse.

On ne parlera pas de sportivité pour une grande berline taillée plutôt pour les longues liaisons. Cependant, malgré un poids, il faut l’avouer, très important, elle fait preuve d’une certaine agilité. On chipote, mais on aurait préféré un volant peut-être un peu moins grand. Avec une position de conduite un peu basse, il faut aussi tout de même faire attention où l’on pose les roues, car compte tenu du gabarit, on peut parfois mordre un peu facilement les bas-côtés.

Puissante et rapide à recharger

Avec une cavalerie de 367 chevaux en propulsion, la voiture ne manque sûrement pas de souffle. Et son effet « coup de pied au… » n’a pas la violence pas forcément nécessaire que l’on voit ailleurs. Et pourtant elle file, en témoignent le 0 à 100 km/h en 5,4 secondes et la vitesse de pointe de 210 km/h. Pour assurer une consommation la plus réduite possible, la voiture s’abaisse de quelques millimètres en mode « efficience », et profite ainsi du Cx remarquable et record de 0,21. Dans notre réalité, elle s’est établie autour de 21 kWh/100 km, sur un parcours tortueux et vallonné, sans éconduite.

On peut donc tabler avec un calcul à la louche sur une autonomie proche des 450 km, compte tenu de la batterie d’un peu plus de 100 kWh. Mais comme on n’attend jamais d’être à 0% et qu’on ne part pas forcément à 100%, ce sera plutôt 400 bornes. On se doutait bien que le chiffre annoncé de 750 km était exagéré. Néanmoins, sachez que la plateforme technique à l’architecture 800 V assure des recharges rapides de 20 minutes, sur des bornes puissantes d’au moins 270 kW. Notez qu’en 10 minutes, on récupère déjà 300 km. Mais surtout à la conduite, on adore la régénération à la carte avec les palettes au volant, et une roue libre impressionnante, qui laisse glisser la voiture sur son élan, au point de se demander si on n’a pas mis par accident le régulateur.

Le prix

Vous vous en doutez, Audi ne brade pas sa nouvelle grande voiture électrique, puisqu’il faut débourser plus de 84 000 € pour s’offrir notre version d’essai S-Line, bardée d’options. Cela va avec la grosse batterie. Les tarifs de la gamme démarrent bien en dessous, mais il y a fort à parier que la plupart des ventes du modèle se feront avec la plus grosse capacité.

(12 commentaires)

  1. C’est avec une certaine satisfaction que je ne vois pas des caractéristiques qui pourraient ringardiser la DS N°8 et l’Alpine A390 d’une catégorie juste en dessous (peut-être deux pour la taille de l’Alpine).
    L’architecture des 800 V vs 400 V font un peu la différence logiquement dans les temps de recharge… Mais pas de surclassement évident.
    Les Françaises ne sont pas ridicules !

      1. Une voiture française ayant les mêmes qualités qu’une Allemande se vendra forcément moins bien !

        Je me souviens d’avoir étudié un peu la carrière de la Citroën C4 II de 2010, particulièrement réussi à l’époque.
        J’avais même trouvé un article d’un journal Allemand qui, dans une version, comparaissait avec une version de la Golf de l’époque… Elle gagnait le comparatif !!! (de peu certes)
        Puis dans la même année, les ventes en Europe Citroën C4 étaient de 16 fois moins importantes que la Golf !!!
        …. OK, il n’y a pas autant de points de vente de Citroën en Europe que de VW.

        Alors une des Française (A390 ou N°8) arrive à faire 1/10 des ventes d’Audi A6 e-tron… C’est limite une victoire !?
        Malheureusement, effectivement, il va falloir se contenter de peu…
        Mais c’est bien que l’on essaye !

  2. Tiens j’en ai croisé une tout à l’heure ! Pas si grande qu’elle en a l’air, et je trouve l’A6 thermique bien plus réussie niveau design.
    Reste l’éternelle question : VE ou PHEV ?
    Je dirais que ça dépend de l’usage. Si vous roulez loin – y compris loin des bornes de recharge de l’autoroute, franchement il n’y a pas d’hésitation à avoir.

  3. A première vue, pas convaincu du tout par le design… Tant la calandre que les feux arrières, les flancs ‘affinés’ de manière peu subtile, ou le bandeau blanc arrière qui casse la ligne. Pas horrible, mais bof.
    Concernant l’autonomie, ils semblent avoir une proposition qui tient la route, sans être extraordinaire d’efficience (big battery inside).

    1. Pour moi, la silhouette est belle vue de loin … Ce sont effectivement des détails qui gâchent tout … La calandre horrible de plastique de Caddie de supermarché les Airbumps façon Citroën bas de gamme.
      A 84 k€ la voiture pourrait être belle dans les moindres détails … Ils y arrivaient très bien, il n’y a encore 10 ans et depuis les années 80.
      Après techniquement le niveau du curseur est très élevé… Mais dans 5 ans cela deviendra basique certainement.

      Les erreurs d’Audi sont bien venues pour les Françaises. HdG … Alpine et DS Automobile peuvent leur dire merci.

      1. DS Automobile MDR… A qui DS espère vendre la N°8 (encore du » cosmétisme » verbal) à part aux concessionnaires du réseau… ?

        1. Quelle horreur cette 8………
          Quand à l’Alpine, très, très bof les essais « presse « , elle ne mérite absolument pas son blason « Alpine ». Peut être les prochaines évolutions…..

          Bref, pas glorieux

    1. Pour moi, il y a deux types d’Audi… Des VW améliorées et des dérivés de Porsche… Là, techniquement, elle appartient à cette dernière…. C’est donc très bien, mais cher… Enfin, c’est logique aussi !

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