Véhicules électriques chinois : un retour en force sur le marché européen malgré les tarifs douaniers

Les véhicules électriques chinois reprennent plus de 10 % du marché européen en juin malgré les tarifs de l’UE. BYD et MG mènent la reprise.

Les véhicules électriques chinois regagnent du terrain en Europe

Malgré les barrières tarifaires mises en place par l’Union européenne en 2024, les constructeurs chinois de véhicules électriques (VE) sont parvenus à reconquérir leur position sur le marché européen. En juin, leur part de marché a dépassé 10 %, atteignant 10,6 % des immatriculations de VE, selon les données de Dataforce. C’est un retour aux niveaux records de l’année précédente, avant l’entrée en vigueur des droits de douane européens visant à contrer les subventions d’État accordées en Chine.

Un record de ventes de VE en Europe pour les constructeurs chinois

Les marques chinoises, emmenées par BYD (Build Your Dreams), ont enregistré un nombre record de ventes de véhicules électriques dans l’Union européenne, au Royaume-Uni, ainsi que dans les pays de l’EFTA (comme la Norvège et la Suisse). Bien que leur présence globale sur le marché automobile européen reste modeste, les résultats de juin marquent un tournant.

Julian Litzinger, analyste chez Dataforce, a noté que le protectionnisme européen avait dans une certaine mesure « fonctionné », forçant les marques chinoises à s’adapter.

Des stratégies d’adaptation efficaces face aux tarifs européens

Pour contourner les nouvelles taxes douanières, les constructeurs chinois ont rapidement adapté leur stratégie. Plusieurs marques ont investi dans la production locale en Europe, ce qui leur permet de réduire leur exposition aux droits d’importation, tout en maintenant une croissance continue.

Les tarifs européens varient selon le constructeur. La marque MG, propriété de la société d’État chinoise SAIC Motor Corp., a été la plus pénalisée, avec un tarif cumulé de 45 % (incluant les 10 % déjà en vigueur dans l’UE). Cela a contraint MG à réduire la part de ses VE 100 % électriques pour se concentrer davantage sur les modèles hybrides et thermiques.

De son côté, BYD a maintenu une stratégie agressive, élargissant son offre avec des hybrides rechargeables en complément de ses VE. Son modèle Seal U, un SUV, a permis à l’entreprise de se hisser dans le top 10 des ventes hybrides rechargeables en Europe pour le premier semestre 2025.

BYD, leader des VE chinois en Europe

En juin, BYD a conservé la première place parmi les marques chinoises de VE en Europe. Ses ventes de véhicules électriques ont augmenté de 143 % au premier semestre, tandis que d’autres comme Xpeng et Leapmotor ont connu une croissance encore plus spectaculaire. Cette montée en puissance reflète une adaptation rapide aux nouvelles règles du jeu imposées par les régulateurs européens.

Selon Felipe Munoz, analyste chez Jato Dynamics, la stratégie tarifaire de BYD est finement calibrée. Bien que l’écart de prix entre BYD et les constructeurs européens sur les modèles 100 % électriques soit moins important qu’on pourrait le penser, cela s’explique notamment par l’ajout des tarifs au prix final. Munoz souligne que BYD évite volontairement d’être trop agressif sur les prix pour ne pas raviver les tensions avec les constructeurs européens et la Commission européenne.

Hybrides : un levier de croissance clé

Les constructeurs chinois n’ont pas seulement performé sur les VE 100 % électriques. En juin, leur part de marché sur les hybrides rechargeables (PHEV) a atteint 13,2 %, et 9,4 % pour l’ensemble des véhicules hybrides (incluant les PHEV et les hybrides légers). Ces chiffres marquent des records pour ces segments.

Il convient toutefois de noter que les immatriculations hybrides ont été en partie soutenues par les canaux de distribution à fort volume, comme les flottes de location et les enregistrements de concessionnaires, selon Dataforce. Cela signifie que la demande réelle côté consommateurs pourrait être plus nuancée.

Les marques chinoises poussent pour s’imposer malgré les obstacles

Le retour des constructeurs chinois sur le marché européen des véhicules électriques, malgré des droits de douane conséquents, démontre leur capacité d’adaptation et leur volonté d’expansion. Grâce à des stratégies tarifaires ajustées, des modèles attractifs et une diversification vers les hybrides, des marques comme BYD et MG confirment leur ambition de conquérir durablement l’Europe. Le paysage concurrentiel des véhicules électriques en Europe est en pleine mutation et les constructeurs européens devront redoubler d’efforts pour conserver leurs parts de marché.

Crédit illustration : leblogauto.

(3 commentaires)

  1. Moi, perso, cela ne m’étonne qu’à moitié.
    Mais il faut que @Panama lise ça !!!

    En Europe, les VE sont provisoirement en panne, avec les usines qui vont avec malheureusement. (ça, c’est très grave pour notre avenir industriel !)

    Le réveil va être dure le jour où les ventes de VE vont naturellement reprendre de la bête… Les constructeurs Chinois seront, eux, très à l’aise.

    1. Pour que les constructeurs européens et français puissent produire moins cher…
      Il faut qu’ils produisent +.
      Mais les Européens, et encore plus les Français n’en achète pas assez… Et ils ont raison (individuellement), car c’est trop cher !
      Et la situation s’aggrave à fur et mesure que les incitations disparaissent.
      C’est le serpent qui se mord la queue !

  2. On mélange un peu tout là. Donc les constructeurs chinois ont 10% du marché des VE dans l’UE.
    Déjà ce sont des immatriculations mais est-ce des ventes ? BYD a l’habitude de faire du stock zéro km, la moitié des ventes déclarées tout de même en Chine.
    Les PHEV c’est tout autre chose. MG a connu une croissance éclair sur les VE grâce à un modèle très réussi (surtout pour son tarif) mais sa chute a été tout aussi spectaculaire.
    Pour le moment, les ventes des constructeurs chinois sont toujours anecdotiques. Il est trop tôt pour constater un succès durable mais il faut bien constater que le seul constructeur qui a vraiment réussi sur le marché européen l’a fait avec des prix discount. Que BYD choisisse de jouer au premium c’est son affaire mais est-ce que le consommateur européen y trouvera son bonheur ? Nous verrons.

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