Insolite : mettre du lait (ou presque) dans son moteur

La Michigan Milk Producers Association (MMPA) va s'associer avec une distillerie canadienne pour fabriquer de l'éthanol à partir de lait. Il faut dire que le lait est composé de lactose qui comme son nom l'indique est un sucre (-ose). Et tout sucre peut être transformé en alcool (éthanol) via la fermentation alcoolique. On ajoute une levure et la transformation a lieu.

Ce procédé connu depuis des millénaires (bière, vin, cidre, etc.) est ici appliqué à un perméat de lait (lait filtré et concentré) pour avoir une plus grande concentration en lactose. Habituellement ce perméat de lait est utilisé pour l'alimentation des bovins en complément (un peu comme la pulpe de betteraves fourragères que l'on transforme aussi en éthanol).

Une possibilité intéressante si elle n'est pas détournée

La MMPA produit chaque année 14 000 tonnes de ce perméat qui pourra alors donner 8,3 millions de litres d'éthanol. Cet éthanol pourra alors être utilisé tel que dans l'industrie, ou entrer dans la composition de bio-carburant. L'essence et l'éthanol sont miscibles et peuvent ainsi diminuer l'empreinte carbone du carburant si on considère le carbone fossile uniquement.

Cela peut donc sembler être une bonne idée. En revanche, il y a une différence entre utiliser ce qui pourrait être un déchet (chaque année des millions de litres de lait sont tout bonnement jetés en Amérique du Nord, mais aussi en Europe. Ce lait pourrait "déchet" pourrait alors aider à avoir plus d'éthanol. Hélas, il y a fort à parier que comme à chaque fois, ces déchets seront rapidement remplacés par du lait "non déchet" et produit spécialement pour être transformé. Un détournement d'une bonne idée. D'autant plus qu'il ne faut pas oublier que l'élevage bovin, quand il est intensif, n'est pas le plus renouvelable qui soit.

Enfin, le perméat de lait est utilisé dans plusieurs industries, dont l'agroalimentaire. Utiliser ce perméat pour le transformer en éthanol serait donc déshabiller Pierre pour habiller Paul.

(9 commentaires)

  1. Les vaches dans le monde provoquent presque autant de GES que le pétrole… si c’est pour cumuler les deux ?

  2. Vous allez sur le site de l’IGN « Remonter le temps ». Vous regarder les photos aériennes de 1956 de l’Ardèche avec les actuelles. Vous allez voir, sur les photos actuelles, plus de forêts synonymes de déprise agricole et de fermeture des paysages. En 1956, nos vaches étaient nourries avec les foins d’ici … c’est sûr que le pétrole et le soja brésiliens permettent à nos paysages d’être bucoliques et tranquilles. Une ferme en Ardèche dans la forêt ça a son charme pour le week-end. Sauf que si vous voulez manger, il vaut peut-être mieux produire local que d’importer. Bref. Le principe même actuel de dire que c’est la faute de la vache … c’est hors sol. Des vaches en France il y en a toujours eu. Je vous le concède au Brésil, il n’y en avait pas!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *