Revenu au pouvoir en mai 2010 le très conservateur Orbán mène la vie dure aux entreprises et notamment les entreprises étrangères qui déplorent un manque de prédictibilité des décisions politiques et une dégradation des relations avec Budapest. « Entre 1996 et 2010, les relations de Michelin et des gouvernements hongrois successifs étaient excellentes, [mais depuis 18 mois] tout à radicalement changé. Jadis, il était possible de calculer à long terme, mais la mentalité du gouvernement actuel, les nouveaux impôts, les nouvelles lois rendent la politique économique imprévisible. » a déclaré Paul Young, directeur de la filiale hongroise de Michelin au quotidien hongrois Vilaggazdasag.
Au point que la firme de Clermont-Ferrand a pris la lourde décision de geler ses investissements en Hongrie, investissements qui s’avèrent pourtant nécessaires pour continuer le plan de modernisation et d’augmentation des capacités de production de l’usine de Nyiregyhaza arrivée à saturation. Cette usine a reçu depuis 2005 100 millions d’euro pour porter la capacité de production à 2 millions de pneus par an. Ce site emploie 1 050 personnes et les investissements devaient permettre l’embauche de nouveaux salariés.
Sans assurance de pouvoir à moyen terme planifier ses investissements et son expansion en Hongrie, le groupe Michelin s’est refusé à dire s’il changera son fusil d’épaule pour investir dans d’autres pays où il est déjà présent ou s’il engagera un bras de fer avec Orbán pour obtenir des garanties sur l’avenir de ses usines hongroises.
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Photo: Michelin
Source: L’Usine Nouvelle