On a lu : Talbot-Matra Murena (ETAI)

En ouvrant ce livre dédié à la Murena, vous savez de suite que la qualité sera au rendez-vous quand vous savez qui est l’auteur. Grand passionné des automobiles Matra, André Dewael a créé le Belgian Matra Club en 1987, puis a développé sur internet Matrarama. Ayant tissé des liens avec les « hommes de Matra », il a publié de nombreux ouvrages dédiés aux différents modèles, de la 530 à l’Avantime en passant par le Rancho.

La Bagheera en plus aboutie

En 1973, Matra avait lancé une étonnante Bagheera qui, au-delà d’un certain succès d’estime, avait cependant essuyé des critiques sur sa motorisation, sa qualité de fabrication et sa fiabilité. En 1979, Matra décide de la remplacer par la Murena, ultime collaboration entre la firme de Romorantin et le constructeur Talbot, ex-Simca, depuis lors intégré au groupe PSA.

Dans ce livre faisant partie de la collection Top Model, André Dewael revient sur la genèse de la Murena, n’omettant aucun aspect de sa création : études et maquettes, design, essais, conception du châssis et choix de motorisations sont passés au crible. Bien mieux fabriquée que sa devancière, dotée d’une belle ligne avant-gardiste et de ses fameuses trois places de front, la Murena inaugure un procédé innovant avec une protection anticorrosion réalisée par galvanisation à chaud.

La Murena reçoit un petit 1,6 L, le « Poissy », imposé par Talbot pour accroître les ventes, et un plus gros moteur de 2.2 litres issu de la Tagora. Les concepteurs de la Murena avaient espéré utiliser le « moteur Douvrin » de 2 litres commun à Peugeot et Renault mais la régie imposera son veto pour protéger la Fuego.

Pas vraiment aidée

Mais malgré toutes ses qualités et un très bon accueil de la presse, la Murena va surtout souffrir de l’indifférence de la maison-mère Peugeot. Peu aidée par un réseau de distribution défaillant, elle n’est pas dans les plans prioritaires de Peugeot. Elle se voir privée d’un vrai programme sportif – le projet 205 est en gestation – alors que ses succès en rallycross laissaient entrevoir un sacré potentiel. La séduisante évolution 4S, dotée d’un moteur multisoupapes de 175 ch et capable de 230 km/h, sera refusée initialement par PSA, obligeant  Matra à concevoir la « Préparation 142 » proposée à partir du millésime 1982 via un kit assez couteux à installer moins vendeur.

Il faudra attendre la Murena S du millésime 1984, véritable chant du cygne, pour avoir une vraie sportive rageuse, mais c’est trop tard. La folie GTi remise au placard les petits coupés sportifs et Matra se réoriente vers un nouveau projet avec Renault, qui donnera l’Espace. Et que dire du prototype inachevé de Murena V12 dotée d’un moteur issu du moteur de F1 !

Complet, l’ouvrage consacre un chapitre au parcours sportif de la Murena et aux préparations kitées, notamment celles développées en Allemagne, puis propose plusieurs tableaux synthétiques sur les caractéristiques techniques, le nuancier ou encore les chiffres de production.

Le livre est édité par ETAI au prix de 49 euros.

(28 commentaires)

      1. Bah, maintenant, je conduis, je m’intéresse au comportement des autos en « action » … et je pense que l’on était loin déjà des qualités routières et performances des Porsche bas de gamme de l’époque !?
        …la 924 même avec son moteur Audi (qui n’était pas une marque premium à l’époque)
        Mais je peux me tromper !
        Dans le même registre, (à voix basse) j’adorais la Renault Fuego …Auto ultra ringarde maintenant !

        1. Moi, Vieux, j’ais connu l’époque sans limitations,ni radars, j’avais la Bagheera S de 1975 à 1979 et ce n’était pas mal, l’Alfetta 2000,qui lui a succédé était très largement supérieure en moteur, mais pas en dynamisme.
          Quelques années après, en 1986/87, il m’est arrivé de louer une Porsche 944 en UK alors que j’avais entre-temps après l’Alfetta possédé une BMW 735i de 1982 à 1985 et volée en France, à la limite bon débarras, vu les emmerdes.
          Pour conclure, la Porsche, mis à part la finition, les performances ne m’ont pas laissé une impression de performance supérieure aux voitures précitées et à la Renault 25 que j’ai possédé à l’époque après le vol de la BMW.

        2. @SGL : ah les Fuego… Une copine de fac en avait une, une Automatic immatriculée à Monaco. La contreporte m’était restée dans la main – en entier, c’est dire le désastre de la qualité de fabrication des Renault à cette époque. Voiture très très vite ringarde aussi.

          1. Le Fuego c’est pas ce poisson qui peut être mortel si mal préparé (ouais bon hein…on est le 1er hein).

  1. Niveau « design » je trouve la Bagheera plus équilibrée, ce qui est hallucinant c’est le rapport cylindré / puissance par rapport à ce qui se fait aujourd’hui

    1. @koko.je vois que tu veux relancer un débat sur traction arrière toi.

      Blague à part, cette voiture faisait vraiment rêver l’ado que je j’étais. Je me demande de quoi ils rêvent aujourd’hui.

      1. Ils rêvent de la voiture avec le plus d écrans possible à l intérieur et celle qui offre le meilleur ratio temps de recharge/autonomie. On passe d un objet passion à un objet de consommation ordinaire comme un portable. La voiture est depuis un certain temps politiquement incorrect ( green brainwashing) , plus de salons auto… bien content d être né dans les années 70/80

  2. Nitheal septante ; fais toi engagé comme correcteur ; bénévole bien soure . Les rédacteurs ne sont pas des académiciens et de plus dans leurs empressement à écrire , une faute de ci de là ze pas grave .

    1. Sur ordinateur, il y a une fonction appelée « correcteur d’orthographe » Jeter un coup d’œil sur les vaguelettes rouges, ça ne prend pas beaucoup de temps et ça évite des « maqettes », »potentuel » qui sont des fautes de frappe.
      Il s’agit d’un article, pas d’un commentaire.
      Pour le style, l’ordinateur n’y peut rien, c’est propre au rédacteur.

  3. Qu’est-ce qu’elle fait fluette aujourd’hui!
    même si je trouve que la Bagheera était plus jolie qu’est ce que j’aurai aimé avoir cet engin le permis en poche (il n’y avait pas de points à l’époque…)

    Seul défaut de conception, la largeur du siège passager: une voiture impossible à vendre en RDA: la passagère ne devait pas dépasser 40 cm de largeur d’épaule.

  4. Encore une auto tuée par le misérabilisme du groupe PSA… qui dans le même temps se plaint de ne pas avoir de crédibilité dans le haut de gamme tout en croyant que la vente de diesel (et maintenant électriques de 130 chevaux) a de petits cadres français leur permettra de rivaliser avec Mercedes…

      1. Si on peut éviter les attaques ad hominem c’est pas mal non plus 😉
        On peut, pour un débat serein, ne pas être d’accord et argumenter…c’est largement plus constructif. En vous remerciant 🙂

    1. en 1980, Peugeot était au bord du gouffre. c’est la 205 qui les a sauvé. Talbot en a fait les frais, alors que c’étaient les offres esthétiques du groupe les plus modernes avant la 205 (samba, horizon, Rancho) et les plus sportives (murena, sunbeam).

      1. La Samba était « très 104Z » 😉
        L’Horizon GLS, ma 1re voiture … Il manquait des GMP modernes.
        Rancho le SUV avant l’heure !?

  5. Effectivement, ça a l’air d’un super bouquin !
    Gamin, si on croisait quelques Bagheera, autant la Murena, j’en ai presque jamais vu.
    C’est clair que Peugeot n’a pas dû pousser pour la vendre. Mais c’est typique de la marque à l’époque. Quand Danielson avait proposé une Citroën AX turbo, veto de Peugeot, car elle mettait la pile à la 205 GTI 1.9 !

  6. Monnaie de sa piece thibaut le gars en question m’a traite de gugus la semaine auparavant . Ouvrir les yeux aussi .

      1. Alors combattre le mal à la base Mr Emme , même si le site leblogauto est assez tolérant , les mêmes courent toujours . Bonne journée monsieur .

  7. C’était objectivement la fin du marché des petits coupés sportifs pas trop chers (c’est relatif). Pensez aux Lancia Bêta coupé, de la même époque.
    La Golf GTI est née pour être une tueuse, elle l’a été.
    Quand j’étais étudiant un collègue en avait une. On trouvait ça sympa mais d’une autre époque, et on lorgnait déjà vers les petits 4X4 Santana et les cabriolets en plein renouveau (Samba, Golf). Ainsi vont les modes.

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