La roue sans air. Depuis que l’on a abandonné la roue de charrette, les manufacturiers de pneumatiques (*) ne rêvent que d’y retourner. Michelin présente un (nouveau) modèle de pneu sans air.
Appelez-le Michelin UPTIS (Unique Puncture-proof Tire System – Système Unique de Pneumatique anti-crevaison). Michelin et General Motors l’ont présenté à Montréal au Sommet Mondial de la Mobilité Durable (Movin’On Summit for sustainable mobility) 2019.
L’objectif de production est pour 2024 (après-demain donc). Mais, GM va lancer un test grandeur nature dès cette année 2019 avec des Chevrolet Bolt EV équipées de ces prototypes.
Evidemment, ne pas utiliser d’air pour gonfler les pneumatiques élimine bien des problèmes possibles. Pas de crevaison, pas de besoin de vérifier la pression et de se soucier d’un éventuel déséquilibre droite/gauche, les manipulations de montage sont facilitées, pas de valve, etc. Des soucis en moins et de la pollution en moins également.
Eviter un immense gâchis et des accidents éventuels
Selon une enquête Michelin portant sur les années 2012-2015 et un échantillon de 135 000 pneumatiques, environ 20% des pneus sont détruits avant leur fin de vie à cause d’une crevaison ou d’un mauvais gonflage. Un gâchis énorme en termes de pollution, mais aussi de coût pour les consommateurs. Sans parler des accidents de la route causés par des crevaisons.
Par rapport au prototype Michelin « Vision » présenté il y a 2 ans à ce même sommet, l’Uptis est plus pragmatique et s’adapte aux voitures d’aujourd’hui. Finie l’impression 3D, quant à l’aspect connecté, Michelin n’en parle plus. En revanche, il est toujours question d’avoir des matériaux « bio-sourcés » et recyclables. Ce serait ballot de parler d’un pneu plus « durable » si ce n’était pas le cas.
Le « pneu sans air » est une arlésienne que l’on nous promet depuis des années. Que ce soit Bridgestone avec le Air Free, Goodyear avec le Oxygen, ou même Michelin avec le concept Vision, tous nous promettent pour « demain » des roues sans crevaison, sans pression à vérifier, etc. On notera que Michelin commercialise le Tweel, roue sans air pour…voiturette de golf ou tracteur-tondeuse.
Est-ce que le Uptis sera enfin le premier « non-pneu » grand public ? Réponse d’ici « quelques » mois.
(*) Un pneumatique sans air est quelque peu antinomique. Va-t-on devoir les appeler des « non-pneu » ?
Illustration : Michelin
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24 Commentaires sur "Michelin : où l’on reparle du « non-pneumatique »"
Ce truc est une arlésienne … A voir après les tests grandeur nature et à condition qu’ils ferment le pneu avec des vrais flancs… car j’espère que le modèle en photo est juste un modèle démonstratif de la technologie parce que c’est juste hyper moche tel quel…
« anti-crevaison-prouvé » Puncture-proof a l’épreuve de la crevaison.
Comme Water-Proof a l’épreuve de l’eau anti crevaison prouvé c’est du charabia yaourtistique certainement pas une traduction.
Vous avez raison @Gabriel. J’ai modifié. Merci du signalement.
En plus c’est si gentiment fait remarqué 😉
Et fool-proof, à l’épreuve des cons! Le concept anglo-saxon qui a fait tâche d’huile dans l’automobile…
Il y a des version tailles basses? ^^
Ils vont sans doute prévoir différentes duretés pour faire comme si on jouait sur la pression d’un pneus quand on roule sur piste.
Je ne sais pas de quel constructeur ça viens mais j’en vois régulièrement sur des engins de TP.
Pas de flancs et un réseau de lamelles ouvert à l’air… Je serai curieux de savoir comment il se comporte sur la neige, l’eau ou la boue…
Ça change aussi l’aérodynamisme ou le refroidissement des freins. Question poids, ça dit quoi ?
Si t’as pas des ptits animaux de la foraÿ qui viennent se glisser au milieu 🐰+🚗=🥩=🥓=😭
je suis curieux du bruit de roulement…
Je pense qu’il s’agit d’un prototype pour l’accroche marketing visuelle et pour expliquer le principe.
Un pneu fermé, personne n’aurait compris le principe ou imaginé un pneu plein et dur.
Probablement que ce sera fermé par la suite
merci je connaissais pas
Il y aura forcement les flancs.
Une contamination pourront entrer, genre du gravillon, des bouts de verre. Ça va se coincer au bout, à l’extrémité, et entailler ces lamelles. Par la suite, même si on nettoie de temps en temps, évacue ces saletés, au vu des contraintes cycliques de cisaillement, de pliage, ces entailles vont continuer à se propager. Rapidement, la lamelle endommagée perdra ses caractéristiques de flexion, d’effet ressort…
@Wizz : il peut y avoir un « filtre » souple mais pas de flanc comme sur les pneumatiques actuels (qui joue un rôle énorme).
Je suis d’accord avec Wizz, il y aura probablement des flancs. Imaginez si vous avez 200g de neige coince entre 2 lamelles? Les vibrations vont etre terribles….
En TP, les vitesses sont faibles. 200g de neige a 90km/h, la ceinture de securite va se transformer en ceinture vibrante : bien pour perdre du poids, moins bien pour la mecanique.
@Mic, je n’en suis pas certain. Sur les TP ça reste ouvert, et en regardant les photos 3, 4 et 5 de l’article ,on se demande comment un flan pourrait permettre un tel mouvement de la bande de roulement.
Pareil. Je rajouterai le sable …
Avec toutes les merdes qui vont venir se fourrer dans la bande de roulement, bonjour les problèmes d’équilibrage.
Mais bon, on est pas prêt de les voir dans la rue les manufacturiers n’ayant aucun intérêt a briser le statut quo technologique (La soupe est bonne et il y en a déjà pour tt le monde).