Sécurité routière : 6 points le refus de priorité à un piéton
par Thibaut Emme

Sécurité routière : 6 points le refus de priorité à un piéton

Il aura fallu attendre 9 mois pour que certaines décisions du Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 9 janvier 2018 soient officiellement mises en oeuvre. Parmi celles-ci, l'aggravation de la sanction en cas de refus de priorité à un piéton.

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Chaque année, plus de 500 piétons sont tués dans un accident de la route. En grande majorité (plus de 62%), l'accident a lieu en agglomération. Souvent après un choc avec une automobile. Avec les plus de 11 000 blessés, les piétons font partis des catégories vulnérables. Et ce, même si le code de la route les protège déjà.

Visiblement pas suffisamment. Il a donc été acté que dorénavant, un refus de priorité à un piéton sera sanctionné de 6 points sur le permis, contre 4 avant. En outre, cette infraction est désormais constatable par vidéo. Ainsi, même en l'absence d'un représentant des forces de l'ordre, vous pourrez être verbalisé si vous ne cédez pas le passage au piéton.

Piéton en bord de trottoir = piéton engagé

Pour rappel, selon l'article R.415.11 du code de la route, "tout conducteur est tenu de céder le passage au piéton s'engageant régulièrement dans la traversée d'une chaussée ou manifestant clairement l'intention de le faire". Pour les piétons, s'engager régulièrement signifie à l'aide d'un passage piéton/protégé. Si aucun passage n'est présent à 50 m du piéton, il peut alors s'engager sur la chaussée comme s'il y avait un passage.

Attention, contrairement à une idée reçue, un piéton n'est pas tenu d'avoir le pied sur la chaussée pour "manifester clairement l'intention de s'engager sur la chaussée". Un piéton qui attend au bord d'un passage protégé est considéré comme engagé et a donc la priorité !

D'ailleurs, le gouvernement continue de réfléchir pour augmenter la visibilité des passages protégés. Meilleur éclairage la nuit, ligne d'effet de part et d'autre comme aux feux tricolores, etc. Ou même, panneaux lumineux à détection de piétons et qui clignotent quand un piéton est là.

Extension des éthylotest anti-démarrage

Outre les accidents avec les piétons, l'Etat entend faire baisser les accidents où l'alcool est impliqué. Plus de 1000 morts sont à déplorer dans un accident impliquant un conducteur au-delà des 0,5 g d'alcool/l de sang. Jusqu'alors, en cas de délit alcoolique (taux supérieur à 0,8 g/l), le préfet ne pouvait que prononcer une suspension du permis. Désormais, il peut prononcer l'obligation de pose d'un éthylotest anti-démarrage (EAD). L'obligation peut aller jusqu'à 6 mois. Cela complète le dispositif judiciaire actuel.

En effet, une décision de justice peut toujours obliger un condamné pour conduite sous l'emprise d'un état alcoolique délictuel, à installer - à ses frais - un AED sur son véhicule. Cette obligation judiciaire est donc complétée par une décision préfectorale. Le juge peut prononcer l'obligation pour une durée jusqu'à 5 ans, assortie d'une amende jusqu'à 4 500 euros.

Prochainement, la pose d'un AED deviendra obligatoire en cas de récidive. Une alternative pour que les conducteurs puissent tout de même conserver leur activité professionnelle qui peut être lié à leur permis.

A noter qu'un AED dit "administratif" est en test et doit entrer en vigueur au 1er janvier 2019. A cette date, le préfet pourra délivrer un permis temporaire à une personne devant se soumettre à un examen d'aptitude pour récupérer son permis de conduire en cas d'alcoolémie. Sous obligation d'un suivi médico-psychologique, et installation d'un AED, cette personne pourra être autorisée à conduire.

L'éthylotest anti-démarrage (EAD) : comment ça marche ?

Ce dispositif interdit le démarrage d'un véhicule si le taux d'alcool du conducteur est positif ou si le démarrage n'a pas eu lieu dans les deux minutes qui suivent le résultat de ce premier souffle.

Dès lors que le moteur du véhicule a démarré, l'équipement demande de manière aléatoire (entre 5 et 30 minutes après le démarrage du moteur) un nouveau souffle qui doit lui aussi être réalisé à l'arrêt : le conducteur dispose alors d'un délai de 20 minutes pour effectuer ce nouveau contrôle.

Un éthylotest anti-démarrage, à la charge du contrevenant, coûte environ 1 300 €. Il est également possible de le louer (100 € environ par mois). Il convient d'ajouter le prix du montage et du démontage.

(source : Sécurité Routière)

Illustration : Ministère modifiée par Leblogauto.com

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Pour résumer

Il aura fallu attendre 9 mois pour que certaines décisions du Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 9 janvier 2018 soient officiellement mises en oeuvre. Parmi celles-ci, l'aggravation de la sanction en cas de refus de priorité à un piéton.

Thibaut Emme
Rédacteur
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