Russie : 21 milliards d'euros en exportations d’hydrocarbures en octobre
Selon le rapport, en octobre 2022, la Russie a collecté 21 milliards d'euros de ses exportations d’énergie fossile, montant en baisse de 7% par rapport à septembre 2022 et au plus bas depuis le début de l'invasion en Ukraine. Les revenus de tous les produits ont reculé, à l'exception du gaz naturel liquéfié (GNL).
Les revenus tirés des exportations vers l'Union européenne ont quant à eux chuté de 14% pour s’établir à 7,5 milliards en octobre.
La guerre en Ukraine toujours financée par le pétrole
Cette publication du Centre for Research on Energy and Clean Air voit le jour alors que l'Ukraine a été visée mardi par d'intenses bombardements russes sur des infrastructures et qu'un missile d'origine inconnue est tombé en Pologne, provoquant la mort de deux personnes.
"Est-ce que cela serait possible si les Russes n'avaient pas accès à des financements? Tout le monde comprend que non", a souligné Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien Volodymyr Zelensky, s’exprimant par visioconférence lors d'une présentation du rapport à la COP27.
Le conseiller de Zelensky a par ailleurs estimé «ridicule » - comprenez : grotesque - que Moscou tire toujours près de 700 millions d'euros par jour de la vente de ses énergies fossiles. Vaste « farce » en somme.
Nouvelle route détournée pour les exportations de pétrole russe vers l’UE
Le CREA met toutefois en garde contre l’émergence d’une nouvelle voie détournée via laquelle le pétrole russe se fraye pour alimenter le marché des pays occidentaux et ainsi maintenir le niveau de ses revenus autant que faire se peut.
"Une nouvelle route pour le pétrole russe vers l'UE émerge via la Turquie, où une quantité croissante de brut russe est raffinée", préviennent ainsi les auteurs du rapport.
La Turquie a en effet augmenté ses importations de brut de Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. Et les exportations de produits pétroliers de Turquie vers les ports européens et américains ont bondi de 85% en septembre-octobre comparé à la période juillet-août, indique le rapport.
"Alors que l'UE va bannir les importations de brut de Russie au 5 décembre, cette faille pourrait devenir importante", souligne le CREA.
L’Ukraine appelle à de nouvelles sanctions plus contraignantes
Face à un tel constat, Oleg Ustenko a appelé à la mise en place d'un plafonnement du prix des énergies russes et à l'interdiction immédiate de tous les produits raffinés provenant de Russie.
"Cela devrait être interdit tout de suite par l'UE et tous nos alliés comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni mais aussi tous les autres, y compris naturellement la Turquie", a-t-il martelé.
L’UE devrait renoncer aux produits des raffineries s’alimentant en pétrole russe
Le centre de recherche juge ainsi "essentiel" que l'UE et les Etats-Unis mettent en place un embargo plus strict en renonçant aux produits pétroliers issus de raffineries qui acceptent du brut russe. Dans l’incapacité de pouvoir tracer le pétrole et déterminer son origine de manière précise, le fait pour une raffinerie de s’approvisionner en partie auprès de la Russie signifiant en effet qu’elle est susceptible de revendre à l’UE du pétrole produit sur territoire russe.
Lauri Myllyvirta, analyste du CREA, a souligné par ailleurs que la Russie dépend fortement du secteur du transport maritime européen pour faire transiter ses énergies fossiles.
"Au moins 50% des exportations se font à bord de navires possédés par des sociétés de l'Union européennes ou sont assurés au Royaume-Uni ou en Europe", si bien que les Européens disposent d'un éventuel moyen de pression "énorme", a-t-il fait remarqué. Sous-entendu : si vous le voulez vraiment, vous pouvez …
Notre avis, par leblogauto.com
La Turquie gagne sur tous les tableaux : non seulement elle achète du pétrole russe à bas prix … mais le revend très certainement après avoir opéré une jolie marge de raffinage. Bizarre tout de même que l’Union européenne n’ait pas anticipé cette éventualité … A moins qu’elle ne veuille cacher ce pétrole russe qu’elle ne saurait voir … mais dont elle a un cruel besoin … la Turquie jouant le rôle d’intermédiaire ni vu ni connu … ou presque. Les dindons de la farce : les consommateurs européens ?