L’IRA : un grave danger pour l’industrie des batteries européennes
L’IRA impose en effet une production locale (comprenez made in USA) des véhicules électriques et de leurs batteries pour pouvoir bénéficier des subventions accordées dans le cadre du plan de milliards de dollars promis par l’administration Biden. De quoi inciter les constructeurs et fabricant de batteries à bâtir des capacités de production outre Atlantique.
Europe : une part très faible des investissements mondiaux dans les batteries
Selon un rapport de Bloomberg NEF, l’Union européenne représentait encore 41% des investissements mondiaux dans les batteries en 2021, le taux s’est réduit comme une peau de chagrin en 2022 avec un maigre 2%. Les investissements en Chine et aux États-Unis ne cessant de croître quant à eux.
L’Allemagne parmi les pays les plus menacés
Les projets européens de batteries lithium-ion les plus menacés par l’IRA sont ceux prévus en Allemagne (550 GWh), mais aussi en Hongrie, Espagne, Italie, Grande-Bretagne, souligne T&E.
Si Tesla a certes débuté la production de batteries destinées aux véhicules électriques dans sa Giga-factory de Berlin en Allemagne, le constructeur US vient néanmoins d’indiquer qu’il allait mettre l’accent sur une production de cellules pour batterie made in US.
Raison première d’un tel revirement de stratégie industrielle : la mise en place par Joe Biden de l’IRA, Inflation Reduction Act, politique accordant des soutiens financiers aux acheteurs de véhicules électriques sous réserve d’un assemblage local des VE et de leur batterie. Tesla devient ainsi l'une des premières entreprises à déclarer ouvertement un changement de stratégie résultant de la politique protectionniste de l’Administration Biden.
Les sites européens du chinois CATL et de Northvolt sur la sellette
L’étude met également en avant les risques pesant aussi sur les sites du Chinois CATL à Erfurt (Allemagne) et Debrecen (Hongrie).
Sont menacés partiellement les projets de Northvolt en Allemagne, d’Italvolt en Italie, du Chinois CALB au Portugal, du Slovaque Inobat en Serbie. "Italvolt, fondé par le DG de l’entreprise en faillite BritishVolt, risque aussi de remettre en cause ses projets dans les West Midlands", indique également T&E.
Notre avis, par leblogauto.com
"La production de batteries dans l’UE est prise entre le feu croisé de l’Amérique et de la Chine. L’Europe doit agir pour ne pas tout perdre" , souligne Diane Strauss, directrice de T&E France.
L’inquiétude d’une grande partie des dirigeants de l’UE face à la politique de Joe Biden s’avère donc on ne peut plus fondée … Ces derniers redoutent que les mesures protectionnistes US ne conduisent les industriels à se détourner d’une production européenne en privilégiant une production US. Les 369 milliards de dollars de subventions prévues par l'IRA étant de nature à encourager les entreprises à abandonner l'Europe pour les États-Unis.
Au final, alors que l’UE fixe des normes environnementales de plus en plus strictes, les consommateurs européens pourraient se voir « contraints » d’acquérir des véhicules électriques produits aux fins fonds de la planète. Au plus grand dam du climat et des constructeurs européens ….
Sources : Transport & Environment
