L’année 2019 en France apparaît au final comme assez proche de l’année précédente. Des normes et des incitations qui faussent les résultats. Un Diesel qui décline. Des électriques et hybrides qui gagnent du terrain et des SUV...plus encore. Et un mois de décembre ou l’on fait des provisions d’immatriculations.
Zapping Le Blogauto Essai Volkswagen Taigo
WLTP, CAFE, Bonus/Malus, primes, un bilan dans le brouillard des normes et incitations
On croyait avoir atteint le pic de l’embrouillamini en 2018, avec l’introduction des normes NEDC corrélées, précédent l’arrivée du WLTP. Le sommet était encore loin. Les circonvolutions autour des primes à la conversion, le double barème bonus/malus - NEDC/WLTP, l’extension du malus à 20 000€ et pour finir la prise en compte des objectifs CAFE obscurcissent l’avenir. Un modèle à succès peut devenir invendable du jour au lendemain. Ou un autre délaissé peut redevenir séduisant en cours d’année. Stratégie et coup de poker font partie d'un jeu aux règles fluctuantes.
PSA porté par Citroën
2019, c’était l’année du centenaire Citroën. La marque a retrouvé de son lustre. Rappelons que dans sa longue histoire, la firme aux chevrons a longtemps dépassé les 30% du marché hexagonal, loin devant Peugeot. Porté par ses résultats et cet anniversaire, Citroën peut être vue comme la marque de l’année. Avec +9,9% au cumul, une C3 sur la deuxième marche du podium et une part de marché en hausse, ce titre est justifié. Dans le sillage de Citroën, DS a fait une bonne année, même si les +57,7% de décembre laissent à penser que l’on provisionne beaucoup pour 2020…
Côté Peugeot, le changement de 208 en cours d’année a forcément ralenti la machine, alors qu’Opel, qui attendait sa cousine Corsa, affiche des résultats décevants.
Renault, un finish au sprint
En immatriculant de gros volumes en décembre, Renault et Dacia finissent l’année sur le fil. Le passage de relais a bien fonctionné pour la Clio, même s’il lui a coûté la première place. On notera le retour en grâce de la Twingo, qui aide à faire croire en l’avenir des petites voitures. Dacia se maintien, mais se repose trop sur la seule Sandero qui fait 50% des ventes de la marque. Alpine a atteint un sommet qui sera difficile à dépasser compte tenu d’un contexte difficile –doux euphémisme- pour les sportives.
La branche japonaise de l’alliance est plus que jamais dans la tourmente. Malgré de gros volumes immatriculations en décembre, la chute est de 29% sur l’année. La faute au contexte, au renouvellement du Juke, mais aussi à la Micra qui n’a jamais trouvé sa place et disparaît même du Top 50 des ventes !
Volkswagen retrouve des couleurs
Après plusieurs mauvais millésimes, toutes les marques de la galaxie Volkswagen ont retrouvées des couleurs. A commencer par la maison mère qui reprend ses distances vis-à-vis de Dacia. T-Cross et T-Roc sont en pointe, ce dernier talonnant la Golf. Seat et Skoda font un beau tir groupé, alors qu’Audi est revenu au contact de BMW. On note quand même que les immatriculations de décembre traduisent une certaine inquiétude pour 2020.
Fébrilité de fin d’année
Le groupe Volkswagen n’a pas l’apanage du fort volume en décembre. A l’image de Porsche, Ferrari ou Maserati ont immatriculés comme des généralistes ou presque. Qu'il s’agisse d'un effet Malus à 20 000€ ou de la prise en compte des émissions moyennes des automobiles vendues par le groupe, 2020 s’annonce en effet terrible pour le haut de gamme, comme pour beaucoup de thermiques classiques. Seul Toyota, en dehors du bal des turpitudes avec ses hybrides, se démarque par une baisse de ses immatriculations en décembre…tout en franchissant la barre des 100 000 véhicules vendues en France.
Moins de Diesel, plus de SUV
Il ne s’agit que de confirmations. Les évolutions observées ces dernières années se confirment. Le SUV plait plus que jamais et gagne du terrain pour attendre 38% des ventes. Le moteur Diesel décline, mais un palier semble avoir été atteint. Cette motorisation se stabilise aux alentours du tiers du marché. Même si l’électrique et l’hybride progressent, la chute profite avant tout aux classiques véhicules thermiques à essence qui captent 2/3 du transfert, contre 1/3 aux alternatives. Il n'est sûr dans ces conditions que les clients basculent dès 2020 dans du tout hybride ou électrique.
L’année 2019 en France apparaît au final comme assez proche de l’année précédente. Des normes et des incitations qui faussent les résultats. Un Diesel qui décline. Des électriques et hybrides qui gagnent du terrain et des SUV...plus encore. Et un mois de décembre ou l’on fait des provisions d’immatriculations.