20,5 milliards de dollars de bénéfices pour TotalEnergies en 2022
par Thibaut Emme

20,5 milliards de dollars de bénéfices pour TotalEnergies en 2022

Avec une énergie rendue trop chère par un marché totalement fou et des prétextes bidons, les énergéticiens (ex-pétroliers) font des milliards de bénéfices. Aujourd'hui c'est TotalEnergies qui annonce 20,5 M$ sur l'année 2022, un record.

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Ce mercredi 8 février 2023, l'ex-Total devenu TotalEnergies, publie son quatrième trimestre 2022 et ainsi complète le bilan de l'année 2022. Sur T4 2022, le résultat net est en baisse de 44% et ressort à 3,3 milliards de dollars. Toutefois, cela suffit au groupe pour afficher un total annuel de 20,5 M$ en hausse de 28% par rapport à 2021.

36 milliards de dollars sans la retraite de Russie

En résultat net ajusté, cela monte même à 36,2 milliards de dollars soit carrément le double de l'an passé. Ces 36 milliards, ce sont les 20,5 auxquels on ne retrancherait pas la provision de 15 milliards de dollars sur la Russie. Sans l'arrêt des opérations en Russie et la vente de parts dans des gisements, TotalEnergies crèverait encore plus le plafond !

Evidemment, les autres chiffres sont dans la droite ligne avec un flux de trésorerie disponible qui s'établit à 47,4 milliards de dollars sur l'année 2022 soit une hausse de 56%.

Quelles sont les raisons de cette santé insolente de TotalEnergies ?

TotalEnergies ne se cache pas derrière le petit doigt de Patrick Pouyané et explique de but en blanc : "Quoiqu’en retrait par rapport au trimestre précédent du fait des incertitudes sur les perspectives de demande, les prix du pétrole et du gaz ainsi que les marges de raffinage sont restés élevés au quatrième trimestre, dans des marchés contraints par l’offre. Bénéficiant de cet environnement favorable ainsi que de la hausse de sa production d’hydrocarbures (+5%) et de ses ventes de GNL (+22%) grâce à sa position unique en Europe, TotalEnergies affiche une marge brute d’autofinancement de 9,1 G$ et un résultat net ajusté de 7,6 G$. Compte tenu de la dépréciation de 4,1 G$ liée à la déconsolidation de Novatek dans les comptes au 31 décembre 2022, le résultat net IFRS est de 3,3 G$".

Voilà, le marché est "contraint par l'offre", c'est-à-dire que les prix flambent sans corrélation directe avec le prix du baril de pétrole. Cela permet de faire grimper les marges de raffinage. Dans le bilan de TotalEnergies, on peut lire que les marges de raffinage en Europe sont passées de 10,5 dollars par tonne à 94,1 $/t ! Oui ! Multiplié par neuf ! Sans rapport avec le prix du baril.

Mais, pour TotalEnergies, il y a aussi le contexte des sanctions contre la Russie. En effet, en se passant du gaz russe, l'Europe s'est tournée vers le gaz naturel liquéfié dont TotalEnergies est un champion sur le vieux continent. Certes il a fallu passer une provision de 15 milliards de dollars pour les activités russes, mais cela assure d'autres milliards de dollars de "rente" pour des années.

En partie réinvestis, en partie distribués

Ces milliards, TotalEnergie en réinvestit une partie dans des projets de GNL, mais aussi de renouvelable (éolien, solaire, biogaz, etc.). TotalEnergies investit même dans l'hydrogène pour poids lourds avec Air Liquide.

Une autre grosse partie de ces bénéfices va être redistribuée sous forme de dividendes. Pour rappel, 7% des actionnaires sont les salariés du groupe. 65% des salariés sont actionnaires et recevront un dividende. D'autres actionnaires dits "institutionnels" seront aussi bien contents de ces dividendes comme la France (15,1% du groupe).

Par ailleurs, TotalEnergies devrait payer des impôts sur ses activités en France (raffinage principalement). Une goutte d'eau dans un océan de pétrole. Par ailleurs, conscient que ces résultats vont forcément faire grincer des dents, le groupe ne s'interdit pas de remettre en place un rabais à la pompe si les carburants repassaient au-dessus de 2 euros le litre.

Les autres pétroliers ne sont pas en reste

Exxon Mobil, groupe pétrolier américain, a annoncé un profit record de 56 milliards de dollars pour l’année 2022. C'est le plus gros résultat annoncé par une société américaine. Chevron, un autre pétrolier US annonçait aussi un profit record, à plus de 35 milliards de dollars pour 2022. Shell, BP, etc. tous les pétroliers profitent de la conjoncture. Les coûts de production n'explosent pas, mais les prix de vente oui.

Cela fait même dire à Biden, que l'on ne peut pas vraiment traiter de gauchiste ou de communiste, que ces profits sont honteux et que les sociétés sont des "profiteurs de guerre". La taxe sur les superprofits qui n'arrive pas à voir le jour en Europe verra-t-elle finalement le jour au pays du libéralisme ?

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Pour résumer

TotalEnergies comme les autres pétroliers mondiaux profite de la conjoncture mondiale autour de la guerre en Ukraine. La crise de l'énergie que cela produit fait flamber les courts du gaz, des carburants, de la pétrochimie, sans plus aucun rapport direct avec les coûts du raffinage et de l'extraction.

Les marges explosent et les profits records tombent les uns après les autres.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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