Nissan Barcelone : clap de fin, incertitude sur l’avenir
par Elisabeth Studer

Nissan Barcelone : clap de fin, incertitude sur l’avenir

Clap de fin pour l’usine Nissan de Barcelone. Le constructeur automobile japonais a cessé définitivement ses activités de production jeudi dans ses usines de Catalogne, qui fermeront le 31 décembre.

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Les discussions se poursuivent sur l'avenir de ce complexe et de ses 3000 salariés.

Dernier véhicule produit dans l’usine Nissan de Barcelone

Le dernier véhicule est sorti jeudi, avant la mise à l'arrêt de la dernière ligne de production encore en activité, a précisé un membre de la Commission de réindustrialisation, créée en 2020 pour trouver un avenir à ce vaste complexe industriel.

La fermeture définitive du site, d'où sortaient avant la pandémie près de 200.000 voitures par an, aura lieu comme prévu le 31 décembre. Elle marquera la fin de près de 41 ans d'activité dans ce complexe industriel spécialisé dans la construction de véhicules tout-terrain.

L'usine de Free Zone a démarré en 1983 avec la Nissan Patrol, le premier modèle japonais fabriqué en Europe.

Fermeture du site repoussé de 2020 à 2021

Nissan avait annoncé la fermeture de ses usines barcelonaises au printemps 2020. La décision, avait vu le jour alors que l'entreprise faisait face à d'importantes difficultés financières.

Face à la colère des salariés, après un premier cycle de négociations, Nissan avait accepté de repousser à fin 2021 la fermeture de son site, initialement annoncée pour l'été 2020.

L'objectif était de trouver des repreneurs pour les trois usines qui composent ce complexe industriel (Zona Franca, Sant Andreu y Montcada).

L’incertitude demeure sur l’avenir du site

Sur les près de 2 500 salariés concernés, 1 400 sont toujours en attente de réindustrialisation tandis que mille d’entre eux prendront une retraite anticipée.

A 15 jours de l'échéance, l'incertitude demeure en effet sur l'avenir des installations. Le constructeur chinois Great Wall Motors (GMW), qui avait déposé fin septembre une offre de reprise de la principale usine, a annoncé la semaine dernière qu'il renonçait à son projet.

«Il s'agit d'une mauvaise nouvelle», avait alors concédé la Commission de réindustrialisation, qui considérait cette offre de rachat comme la plus solide. Son représentant indiquant que d'autres projets étaient à l’étude.

Tess Défense écarté des candidatures pour la reprise du site

Les syndicats regrettent néanmoins que Tess Défense ait été écartée des candidatures pour remplacer le constructeur automobile.

La société figurait parmi les candidats pour l'usine de la Zone Franche, avec pour objectif de consacrer à l'entretien des véhicules militaires. Mais vendredi, la Commission de réindustrialisation , qui doit décider qui prendra la place du constructeur automobile japonais, l’a définitivement jugé hors course.

Au cours de la semaine, Le ministre de l'Entreprise et du Travail Roger Torrent, a insisté sur le fait que Tess Defense n'était pas une option pour Nissan. "Au-delà des connotations de nature éthique et substantielle, elle n'est pas adaptée à la table de réindustrialisation en raison de circonstances techniques ou de temps", a-t-il déclaré.

Tess Défense est un consortium basé à Madrid et auquel participe à parts égales (25 %) la société semi-publique de technologie Indra ; le basque Sapa Placencia ; Escribano Mechanical, qui est une référence dans l'usinage de haute précision, et Santa Bárbara Sistema, la filiale espagnole de General Dynamics European Land Systems. Il a été créé pour produire les nouveaux véhicules de combat surnommés le VCR 8x8 Dragon.

La Catalogne a été un territoire hostile pour ce type d'industrie. La société catalane, contrairement à l'espagnol, a montré son opposition à ce secteur au cours des dernières décennies. Franco avait interdit l'installation de toute usine d'armement en Catalogne parce qu'il craignait que l'entreprise ne finisse par travailler pour des opposants au régime.

Vers une reprise par un conglomérat d'entreprises dirigé par QEV Technologies ?

Une table ronde s'est réunie dans la matinée du vendredi 17 décembre, là encore sans succès dans la recherche d'une alternative après que Great Wall Motors (GWM) a retiré sa proposition.

D’autres options sont désormais évaluées, comme l'initiative d'un conglomérat d'entreprises dirigé par QEV Technologies pour établir un centre d'électromobilité, ainsi que celle du constructeur catalan de motos électriques Silence.

Notre avis, par leblogauto.com

Début décembre, Roger Torrent avait admis qu'un processus de réindustrialisation comme celui de l'usine Nissan n’était « pas facile" et que de nombreux éléments devaient être réunis pour qu'il réussisse.

Le ministre avait indiqué qu'il existait différents projets "intéressants à valeur ajoutée" pour remplacer Nissan et qu'un travail serait mené en vue de les faire avancer.

S’estimant parallèlement convaincu que le processus aboutirait à un succès, tant que tous les acteurs seraient "à la hauteur". Le ministre a également mis en garde contre le manque de foncier public industriel dans un contexte de délocalisation de la production en Europe et a assuré qu'il s'agira d'un élément "fondamental" du Pacte national pour l'industrie.

A noter également qu’au final ce sont 20 000 travailleurs indirects qui sont touchés. Beaucoup d'entre eux pourraient se retrouver sans travail.

Sources : AFP, Presse espagnole

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