Nissan : 4 300 suppressions de postes en plus, il y a le feu
par Thibaut Emme

Nissan : 4 300 suppressions de postes en plus, il y a le feu

Nissan va mal. Nissan va très mal. Et selon Reuters, le constructeur nippon va supprimer plus de 4 300 postes de "cols-blancs" mais aussi fermer deux sites de production. Avis de tempête salariale.

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Le plan de relance du constructeur Nissan devrait être très agressif pour les salariés. En effet, pas moins de 4 300 emplois non-ouvriers devraient être supprimés pour endiguer une spirale à la baisse. Ces suppressions viendraient en plus des 12 500 déjà annoncées. Selon Nissan, cette très mauvaise passe vient uniquement de la volonté expansionniste de Carlos Ghosn qui a créé un géant aux pieds d'argile.

Certains véhicules seront également supprimés ou fusionnés pour plus de rationalité dans les gammes mondiales. Les niveaux de finition devraient également être simplifiés. Les suppressions d'emplois dans les bureaux devraient être aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Le budget publicité devrait également sérieusement réduire la voilure.

"C'est cela ou la mort" indique en substance une personne "proche du dossier" citée par Reuters. Le plan a été présenté en interne à la fin de l'année 2019 et aurait été majoritairement approuvé.

En juillet 2019, Nissan a indiqué que 12 500 emplois au total, de 14 sites dans le monde, seraient supprimés. Théoriquement, aucune usine ne devait être totalement fermée. Mais, dorénavant, Nissan n'hésite plus à parler de deux usines fermées, tout en ayant 14 autres sites touchés par les réductions de production.

Parmi les rumeurs de sites touchés, on évoque les bureaux dans le Tennessee, ainsi que le siège européen à Genève. Que les gros salaires lèvent le doigt !

Le but est de couper drastiquement dans les coûts de fonctionnement du mastodonte japonais. Avec la chute des ventes, et des voitures vendues à faible marge, voire "à perte" pour faire du volume à tout prix, Nissan risque de passer durablement dans le rouge côté financier.

Du rififi à Yokohama

Toutes les coupes salariales, les fermetures de lignes ou d'usines, ainsi que la réduction de la gamme doivent permettre de revenir à une marge opérationnelle de 6% d'ici mars 2023 (l'exercice fiscale japonnais est décalé NDLA). Si pour le moment, Nissan dispose d'une trésorerie positive, il brûlerait du cash et en brûlerait encore plus sur les prochains mois/années avec des lancements de nouveaux véhicules sans avoir les retours immédiats au travers des ventes.

Son partenaire au sein de l'Alliance, Renault, a vu ses ventes mondiales reculer de quelques pourcents. Pour Nissan, on s'attend à ce que les ventes annuelles reculent à 5 millions de véhicules, ou un peu moins.

Dans le détail, Nissan vend plus de 70 voitures différentes avec une moyenne de 75 000 véhicules par modèle. Le nouveau plan prévoit de redescendre à un peu plus de 60 véhicules, mais avec une moyenne de 87 000 véhicules par modèle. Moins de véhicules différents, mais mieux et plus vendus.

Toujours selon Reuters, cette deuxième phase du plan ne serait peut-être même pas suffisante. Si les ventes ne suivent pas, il faudra sans doute aller encore plus loin. La question est, jusqu'où aller sans tout désorganiser, ni tout détruire ?

Tant Makoto Uchida, nouveau Directeur Général de Nissan, que Ashwani Gupta, le Directeur des Opérations ont théoriquement les mains libres pour appliquer les plans drastiques nécessaires. Ils ont un œil bienveillant qui veille sur eux depuis Paris et Renault, qui a tout intérêt à ce que son partenaire/sa filiale Nissan se redresse. Faut-il un nouveau Carlos Ghosn pour sauver une nouvelle fois Nissan de la faillite ?

Notre avis, par leblogauto.com

La passe dans laquelle se trouve Nissan actuellement est difficile. Pour avoir voulu à tout pris mettre fin à la période Ghosn, le constructeur se retrouve dans une situation qu'il subit plus qu'il ne la dirige. Et si c'était une chance pour Renault pour plier plus "facilement" un Nissan qui a fait sa crise d'adolescence récemment en rejetant l'autorité ?

La nécessité de retrouver très rapidement le chemin des bénéfices (attendons le bilan fiscal de ces prochains mois) va mettre une pression énorme sur les nouveaux dirigeants du constructeurs. Mondialiser les gammes, réduire le nombre de modèles, couper ceux peu rentable, ce sont des choses qui peuvent se comprendre.

Attention toutefois à ne pas couper trop de véhicules images (on pense au 370Z, à la GT-R, etc.) ainsi que la publicité, sous peine de redevenir un constructeur plus anonyme parmi les géants. Il y en a qui se "préparent des nuits blanches...des migraines...des nervous breakdown" (Audiard).

Crédit photo : Nissan, modifié par leblogauto.com (allégorie de la crise chez Nissan)

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Pour résumer

Nissan va mal. Nissan va très mal. Et selon Reuters, le constructeur nippon va supprimer plus de 4 300 postes de "cols-blancs" mais aussi fermer deux sites de production. Avis de tempête salariale.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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