Lorsque le site Italiaspeed a il y a une paire de semaines publié quelques clichés flous d'un prototype limant la piste d'essais de Balocco, le web auto est soudain sorti de sa torpeur estivale (sauf le blog auto, a qui il en faut plus pour interrompre sa sieste) : pas de doute possible, c'était bien une interprétation moderne de Lancia Stratos, une auto en cours de mythification accélérée. D'où conjectures, hypothèses, contre-hypothèses, évanouissements d'extase prévisionnelle, une hystérie collective savamment entretenue par le site italien qui distillait à dessein des infos de plus en précises. De fait, toute l'affaire ressemble fort à une campagne (réussie) de lancement qui a culminé hier par la révélation du site consacré au projet. On sait tout ou presque, il est temps de se pencher sur l'affaire.
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La Lancia Stratos a une place particulière dans la galaxie automobile. Une rare occurrence où la forme et la fonction ont parfaitement convergé, et dont l'histoire mêle le meilleur de l'auto italienne seventies (Lancia, Ferrari, Bertone, Gandini, Fiorio...) avec l'indispensable et complémentaire pointe british (Mike Parkes, ancien pilote de F1 et ingénieur de développement sur le projet), le cocktail gagnant de l'automobile européenne. Et pour gagner, elle a gagné la Stratos, et tout d'abord avec Sandro Munari aux commandes et la livrée patriotique Alitalia qui constitua le point d'orgue de la domination transalpine sur le rallye mondial avant que le vorsprung durch technik ne devienne la référence en remplacement des élégantes glissades sur fond de rugissements maranellistes de l'arme fatale turinoise. Machine à gagner implacable et, pas parce qu'il le fallait mais parce que les Italiens ne savent pas faire autrement, belle à en tomber par terre, la Stratos laissa une trace indélébile dans les têtes et dans les coeurs.
Il était donc inévitable que des amoureux fous de la bella macchina, dotées des ressources abondantes nécessaires au projet, ne veuillent la ramener à la vie. Le premier à tenter la chose fut il y a quelques années le fondateur de l'officine de design Fenomenon, Chris Hrabalek. Après avoir fait quelques apparitions dans les salons en 2005, la Fenomenon Stratos, une interprétation moderne du concept qui essayait fort de ne pas sombrer dans le rétro-nostalgique, retourna dans les cartons. On pensa un moment que la voiture vue en piste il y a quinze jours ressuscitait ce projet, mais il n'en est rien.
Cette nouvelle Stratos (qui semble même porter l'écusson Lancia) est née de l'initiative personnelle de Michael Stoschek, l'homme à la tête de l'équipementier auto Brose, gentleman driver en rallye historique et possesseur d'une Stratos originale. Sous sa direction et avec son financement c'est Pininfarina qui a développé la voiture après que Stoschek ait contacté la société italienne dans ce but en 2008. La nouvelle Stratos est basée sur les trains roulants et le moteur d'une F430 Scuderia, fidèle en cela à sa parente qui utilisait le V6 et divers éléments de la Dino. Le design, sur lequel Jason Castriota a travaillé dans les étapes initiales, est l'oeuvre de Luca Borgogno et s'avère très fidèle à l'original, ce que soulignent les images où les deux autos sont côte à côte. Loin d'être seulement une belle de salon, la voiture qui a priori est un one off à la manière de la Ferrari P4/5 de James Glickenhaus, a subi un développement dans les règles, avec passage en soufflerie et essais pistes, celui surpris par les objectifs ayant été mené par Tiago Monteiro. Du sérieux donc, qui laisse penser que cette nouvelle Stratos est très capable. Quel est son avenir ? Le circuit des salons et des concours d'élégance ? Le circuit tout court ? L'avenir le dira.
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Lorsque le site Italiaspeed a il y a une paire de semaines publié quelques clichés flous d'un prototype limant la piste d'essais de Balocco, le web auto est soudain sorti de sa torpeur estivale (sauf le blog auto, a qui il en faut plus pour interrompre sa sieste) : pas de doute possible, c'était bien une interprétation moderne de Lancia Stratos, une auto en cours de mythification accélérée. D'où conjectures, hypothèses, contre-hypothèses, évanouissements d'extase prévisionnelle, une hystérie collective savamment entretenue par le site italien qui distillait à dessein des infos de plus en précises. De fait, toute l'affaire ressemble fort à une campagne (réussie) de lancement qui a culminé hier par la révélation du site consacré au projet. On sait tout ou presque, il est temps de se pencher sur l'affaire.
