Michelin dégonfle son personnel: 2300 postes supprimés
par Elisabeth Studer

Michelin dégonfle son personnel: 2300 postes supprimés

2021 ne devrait pas être une bonne année pour les salariés de compétitivité".

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2021 ne devrait pas être une bonne année pour les salariés de Michelin … le groupe français, un des leaders mondiaux du secteur pneumatique, vient d'annoncer qu'il allait supprimer jusqu'à 2.300 postes en France. Précisant qu'il n'y aurait pas de départs contraints. Le tout s'inscrit dans le cadre d'un "plan de simplification et de compétitivité".

Michelin veut améliorer sa compétitivité

Michelin indique viser "une amélioration de sa compétitivité pouvant aller jusqu'à 5% par an" pour les activités tertiaires et pour l'industrie.

Une amélioration de ses comptes qui pourrait entrainer tout de même une détérioration de l'emploi : cet objectif pourrait en effet signifier "d'ici trois ans une réduction de postes pouvant aller jusqu'à 2.300", sur les 21.000 que compte Michelin en France.

Si le groupe est certes parvenu à maintenir un résultat opérationnel positif au premier semestre, ce dernier a toutefois chuté de 78% durant la période suite à la pandémie due au coronavirus.

Départs anticipés et Ruptures Conventionnelles Collectives (RCC)

D'ici 2024, "près de 60% des départs envisagés se feraient sur la base de départs anticipés à la retraite et le reste par des départs volontaires accompagnés", dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives, précise Michelin dans un communiqué.

De Clermont-Ferrand à Epinal en passant par Troyes, cette nouvelle réorganisation concerne "tous les sites français du groupe", a Florent Menegaux, le président du groupe.

Près de 1500 déjà supprimés depuis 2017

Le groupe soumis à la concurrence asiatique – laquelle pratique une politique de ventes à prix cassés - a déjà supprimé près de 1.500 postes depuis 2017 dans le cadre de sa réorganisation, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand et aux Etats-Unis. Il a également fermé les sites de La Roche sur Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.

Michelin s'engage  à recréer des emplois

"Michelin s'engage à recréer autant d'emplois qu'il y en aura de supprimé", a toutefois ajouté le groupe.

L'entreprise prévoie d'accompagner les territoires et d'accroître son activité dans divers domaines en parallèle de "ce plan de simplification".

Le nombre de départs site par site sera précisé dans les prochains mois: la direction du groupe souhaite ouvrir "rapidement" des négociations avec les organisations syndicales autour d'un "accord-cadre d'une durée de 3 ans".

Des tarifs inadaptés ?

« En maintenant au catalogue des produits et des tarifs inadaptés à une partie toujours plus grande du marché européen, Michelin a continué à sortir" d'un marché de plus en plus dominé  par la concurrence asiatique  affirmait fin 2019 un représentant syndical CFE-CGC.

"De fait Michelin a perdu autant de parts de marché entre 2007 et 2013 (fermeture de Joué les Tours), qu’entre 2013 et 2019 » affirmait encore le syndicat. Ajoutant que le niveau des pertes s’établit en dizaines de pourcentage.

Précisons que depuis la présidence Obama, les pneus chinois sont surtaxés aux États-Unis. Pour faire face à cette perte du marché américain, la Chine a décidé de s’attaquer en force au marché européen. En cinq ans, les pneus chinois sont passés de 5% de parts de marché à 30%. Avec certes, au départ, une qualité nettement inférieure à celle de ses concurrents européens et notamment de Michelin, qui a toujours souhaité mettre en avant une stratégie « premium ». Lui permettant – selon lui – de justifier de vendre ses pneus à des tarifs plus élevés.

Mais depuis, les Chinois ont amélioré leur qualité … tandis que leurs prix demeurent toujours inférieurs de 30%. Or, le ralentissement de l’économie mondiale implique une chute du transport de marchandises. Conduisant à une diminution du trafic camions, à un moindre renouvellement des pneus et à une recherche des meilleurs tarifs.

Manque de compétitivité ?

Si Michelin avait mis en avant le manque de compétitivité de l’usine de La Roche sur Yon par rapport à ses autres usines européennes pour justifier sa fermeture, la CFE-CGC trouvait  alors l’argument pour le moins fallacieux.  Reprochant à Michelin de ne pas avoir offert au site de nouvelles capacités de production permettant d’amortir les investissements réalisés. Une situation qui selon elle « conduit à dégrader les coûts de production de l’usine. »

Pour le syndicat,  l’usine de La Roche sur Yon avait été "placée sur une trajectoire qui ne pouvait que la conduire à la fermeture, en dépit des efforts importants consentis par les salariés du site. »

Mêmes motifs, même "punition" pour les autres sites ?

Notre avis, par leblogauto.com

Simplifier semble donc signifier supprimer des postes chez Michelin … Un espoir demeure tout de même : l'hydrogène !

Alors que le secteur automobile est confronté à une crise d’envergure, que la pandémie du Covid-19 n’aura fait qu’amplifier, le groupe indiquait en juillet 2020 qu'il allait accélérer sa diversification.

Objectif : réduire sa dépendance au seul secteur des transports. Dans le cadre d’un entretien accordé au journal les Echos, le patron du groupe avait indiqué que Michelin devrait réaliser d’ici dix ans près du tiers de ses ventes hors de son métier historique des pneus.

« A l’horizon 2030, le pneumatique devrait représenter 70% d’un groupe qui aura significativement grandi par ailleurs », avait déclaré Florent Menegaux dans une interview au journal le Echos. Ajoutant que les autres activités devraient à terme représenter 30%.

Désormais le groupe mise sur l’hydrogène, via le projet porté par HymPulsion, créé en partenariat avec Engie. Début 2019, Michelin a racheté Symbio puis a créé, la même année, une co-entreprise avec Faurecia autour de Symbio, “ A Faurecia Michelin Hydrogen Company ”.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires 2020 qui s’est tenue en juin dernier, les dirigeants de Michelin ont réaffirmé leur conviction que l’hydrogène faisait partie des solutions menant à une mobilité plus écologiquement correcte.

« Le secteur du transport est au cœur de trois défis majeurs : améliorer la qualité de l’air, réduire les émissions de CO et favoriser la transition énergétique. Aujourd’hui, la mobilité hydrogène est la solution indispensable pour relever ces trois défis de façon simultanée » avait affirmé Michelin.

Sources : AFP, Michelin, Les Echos

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