Essai nouveau Range Rover Sport : classe à part
par Cedric Pinatel

Essai nouveau Range Rover Sport : classe à part

Autrefois un 4x4, c’était forcement moche, rustique et bassement utilitaire. Puis un jour, Land Rover a décidé de donner un frère cossu et élégant au Defender en pondant son Range Rover, un objet vite devenu idéal pour rester à l’aise dans les bourbiers des Highlands sans avoir l’air d’un bûcheron en arrivant dans une soirée mondaine. Seul problème pour Land Rover, au cours de la dernière quinzaine d’années tous les constructeurs premium ont bien compris que le segment des 4x4 luxueux s’imposait comme un marché incontournable et que pour la plupart des clients -quasiment tous urbains- la pratique du tout terrain se limite la plupart du temps au franchissement d’un gros trottoir. Du coup, les SUV fleurissaient et la marque anglaise se devait de réagir pour concurrencer plus directement les Cayenne, X5 et autres Mercedes ML. Chose faite avec l’avènement du Range Rover Sport il y a trois ans ( essayé ici ), qui se plie maintenant à l’épreuve du ravalement de façade de mi-carrière mais aussi à une mise à jour mécanique pour affronter un peu mieux des quolibets anti 4x4 toujours plus nombreux et virulents.

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Autrefois un 4x4, c’était forcement moche, rustique et bassement utilitaire. Puis un jour, Land Rover a décidé de donner un frère cossu et élégant au Defender en pondant son Range Rover, un objet vite devenu idéal pour rester à l’aise dans les bourbiers des Highlands sans avoir l’air d’un bûcheron en arrivant dans une soirée mondaine. Seul problème pour Land Rover, au cours de la dernière quinzaine d’années tous les constructeurs premium ont bien compris que le segment des 4x4 luxueux s’imposait comme un marché incontournable et que pour la plupart des clients -quasiment tous urbains- la pratique du tout terrain se limite la plupart du temps au franchissement d’un gros trottoir. Du coup, les SUV fleurissaient et la marque anglaise se devait de réagir pour concurrencer plus directement les Cayenne, X5 et autres Mercedes ML. Chose faite avec l’avènement du Range Rover Sport il y a trois ans ( essayé ici ), qui se plie maintenant à l’épreuve du ravalement de façade de mi-carrière mais aussi à une mise à jour mécanique pour affronter un peu mieux des quolibets anti 4x4 toujours plus nombreux et virulents.

Range Roewe?

Lui aussi sujet d’un petit restylage et d’une remise à niveau mécanique, le Range Rover classique est toujours considéré comme un 4x4 à part dans le marché des véhicules tous chemins premium : encore plus luxueux et cossu que ses nouveaux rivaux Porsche Cayenne, Mercedes ML et BMW X5, il est également plus cher et sa définition technique est sensiblement différente de ces derniers, tous conçus pour se montrer les plus efficaces possible sur route en négligeant les capacités de franchissement et le comportement en tout terrain. Le Range Rover est toujours le salon roulant capable de se rendre sur tous les terrains dans une inimitable ambiance lounge et feutrée, mais il n’est tout simplement pas en phase avec un SUV commercialement parlant.

De ce point de vue, le placement du Range Rover Sport est largement compréhensible : moins baroudeur qu’un Discovery, moins cher qu’un Range Rover classique tout en capitalisant sur son blason bref, taillé pour casser du SUV allemand.

Extérieurement, un néophyte un peu étourdi aura très vite fait de le confondre avec son grand frère de franchisseur baroque et pour cause, il conserve une forme globalement identique tout en adoptant une silhouette moins statutaire et plus élancée. Et si le néophyte avait déjà du mal à distinguer le Range Rover Sport du Range Rover classique, il aura encore plus de difficultés à reconnaître la version restylée du Range Rover Sport.

Au menu, l’auto gagne de nouveaux optiques de feux avant équipés de LED circulaires au rendu plus avant-gardiste. Le remplissage de la calandre est différent, les boucliers sont légèrement redessinés et les feux arrière sont également remplis différemment avec des LED un peu plus voyantes qu’auparavant. Et c’est tout. Les modifications apportées sont beaucoup plus notables à l’intérieur et sous le capot ( on en reparle un peu plus bas ), mais il était de toute façon inutile d’en faire plus esthétiquement parlant.

Le Range Rover Sport présente une allure qui s’est imposée depuis plusieurs décennies comme un modèle intemporel de classe et d’élégance. Dans une variante matinée d’une petite dose de bling bling en plus d’une carrosserie au look plus sportif, plus bas, moins massif et sensiblement moins monolithique que son grand frère.

Je vais me contenter de donner ma modeste opinion personnelle en disant que le trouve incomparablement plus beau que tous ses SUV de concurrents. Non pas qu’un Mercedes ML soit particulièrement moche, mais je trouve que ce Range Sport navigue avec une classe et une authenticité bien à lui même lorsqu’il essaie de se travestir en un vulgaire SUV standard.

Posé devant la mer au fin fond d’une calanque marseillaise sous un ciel noir et menaçant, on le croirait presque au milieu de son cadre naturel anglais. A la verdure près.

Sport en chambre luxueuse

L’un des principaux reproches formulés à l’encontre de la première mouture du Range Rover Sport se situait au niveau de son habitacle. Moins cher qu’un Range classique, il était également moins bien fini et sa planche de bord paraissait déjà un peu datée. Autant de détails que s’est efforcée de re-travailler la marque indienne anglaise avec une planche de bord au dessin nouveau sur sa partie inférieure.

Sans atteindre le niveau d’excellence du Range classique, la console centrale devient ainsi plus agréable à l’œil dans son dessin et dans son agencement, encadrée dans notre modèle par deux jolies bandes de bois foncé très bien assorties à l’ensemble noir / alcantara de l’habitacle. L’écran de l’ordinateur de bord et du GPS reste situé entre les deux aérateurs centraux, mais les commandes vieillottes qui se trouvaient juste en dessous sont désormais remplacées par un nouveau combiné de boutons. Indéniablement, tout est un peu plus classe qu’avant. C’est joli. Mais quand même moins que dans un Range classique.

Assis à bord, le confort est d’un excellent niveau. Avec sa ligne plus basse qu’un Range Rover normal, il culmine à tout de même 1,87 mètre de haut et l’accès à bord nécessite de faire un petit effort au moment de l’accès à bord. Le démarrage se fait via l’inévitable bouton start.

Un Range à Marseille

Principale nouveauté pour le Range Sport, sa gamme de motorisations bénéficie d’une très grosse remise à niveau histoire d‘améliorer les performances tout en réduisant le niveau de consommation, effort indispensable en ces temps où les pneus des SUV sont toujours plus tentants pour certains militants écologistes. Toujours disponible avec trois blocs différents, seul le TDV8 diesel essayé en mai dernier reste au catalogue sans changement sur le millésime 2010.

En plus de la terrible version haut de gamme maintenant équipée du même V8 compresseur à injection directe que les Jaguar XFR et XKR, l’ancien V6 diesel est remplacé par un tout nouveau bloc V6 qui déplace désormais trois litres de cylindrée. Sa puissance passe à 245 chevaux, mais c’est surtout son couple et sa disponibilité à bas régime ( 600 Nm à 2000 tours / minute ) qui transfigurent complètement son caractère.

Le TDV6 est accouplé à une version revue et corrigée de la boite automatique, qui s’équipe maintenant de palettes au volant comme dans une Nissan GT-R ou une Lamborghini LP560-4. Quelque peu surpris par ce dispositif, on enclenche la première pour se glisser dans la circulation urbaine de Marseille où le Range s’en sort plutôt bien. Ses dimensions ne sont pas -trop- pachydermiques et sa conduite reste très facile même dans les embouteillages. Puis il est temps de sortir de ville et de basculer dans les terribles petites routes du massif de la Sainte Baume avant d’attaquer le col de l’Espigoulin.

Camel Trophy version asphalte

Et là, heureuse surprise : non, on n’est clairement pas au volant d’un Range Rover, ni d’un gros 4x4 conçu prioritairement pour les croisements de ponts et les passages d’ornières. Le nouveaux Range Rover Sport -dont les suspensions ont aussi été revues et sont maintenant assorties d‘un mode « dynamique » pour la conduite sportive- prend forcement un peu de roulis dans les virages. Mais il campe fièrement sur ses appuis en courbe. En jouant sur les transferts de masses, il se montre précis à inscrire dans les enchaînements, même en roulant à une allure de petite sportive à l’attaque d’une route tortueuse et même malgré son poids qui dépasse les deux tonnes et demi.

Sur ce terrain-là, il semble au moins capable de suivre un Cayenne. Son comportement dynamique est bien celui d’un SUV à tendance pseudo-sportive, rien à voir avec un vrai tout terrain comme le Range classique.  Le freinage encaisse correctement les charges lui aussi. De son coté, la transmission autorise un mode manuel en faisant appel aux palettes, presque fun à l’utilisation dans de telles circonstances s’il n’y avait pas cette lenteur de réponse dans le passage d’un rapport supérieur en sortie de virage, accélérateur enfoncé au maximum.

Autre surprise, les ingénieurs ont semble-t-il travaillé sur la sonorité du V6 turbo-diesel pour ne pas lui donner un caractère de moteur de camion. Peu bruyant en conditions urbaines, son spectre sonore est ( presque ) agréable à fond dans le col de l’Espigoulin. Le bruit perçu à l’intérieur est métallique et rocailleux, mais pas dans le sens utilitaire. Certes, de ce coté-là on préférera sans doute le V8 suralimenté de 510 chevaux mais c’est quand même sympa d’avoir un diesel pas trop affreux à entendre.

Camel Trophy pour de vrai

Après une petite heure passée à malmener ce pauvre Range Rover Sport dans les cols de la Sainte Baume, il est temps de passer à autre chose non sans lui avoir laissé un petit temps de répit.

Une nouvelle mise à l’épreuve parfaite pour faire ressortir son appartenance à la famille Land Rover. Le service presse du constructeur anglais n’a vraiment pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit de faire tester ses nouveaux modèles. Ainsi, parce qu’un Range Rover Sport est avant tout un Land Rover, une boucle de tout terrain assez sérieuse était programmée pendant cette journée d‘essai. L’épreuve débutait par une balade sur les sentiers de terre et de cailloux aux environs du Domaine de l’Abbaye près d’Aix en Provence. Un exercice idéal pour se familiariser avec l’un des détails les plus intéressants de l’auto : la console centrale du Range Rover Sport est toujours affublée d’une grosse molette avec plein de petits dessins dessus.

Cette molette, c’est celle du Terrain Response, un système au nom élégant qui s’assure d’adapter les suspensions et la transmission du Range Rover Sport en fonction du terrain qu’il emprunte. Mode terre  enclenché, la garde au sol augmente immédiatement et la transmission est aussitôt recalculée : vous voilà prêt pour affronter une petite session de cross sur une piste étroite au point de faire grincer toutes les branches sur la belle carrosserie métallisée bleue nuit du Range Rover Sport. Une grosse ornière boueuse à l’horizon ? Pas de problème, on tourne encore la molette pour enclencher le mode spécifique et le Range pose maintenant ses grosses roues au fond de la boue sans broncher.

Admirable. Même en se prenant pour un SUV sportif et même chaussé de grosses jantes et de pneus taille basse conçus pour rouler sur asphalte pure, il reste capable de s’aventurer bien au delà du tarmac et de se maculer de boue sur des terrains vraiment dégoûtants. Foncer dans une grosse ornière pleine d’eau pour répandre de la terre sur ses flancs, se jeter sur un tout petit chemin rempli de cailloux en griffant allégrement la carrosserie à cause de la végétation haute… tout cela est clairement jouissif pour un essayeur et il faut saluer le comportement du constructeur qui n’hésite pas à risquer d’abîmer un véhicule à tout de même largement plus de 60 000 euros. Mais après tout, c’est quand même inscrit dans les gênes de l’auto.

Le Range Rover Sport ne se contente définitivement pas de singer ses concurrents SUV et conserve cette part de débrouillardise en tout terrain suggérée par les inscriptions RANGE ROVER. L’honneur est sauf, même s’il est conçu essentiellement pour se contenter d’une paisible utilisation urbaine.

Évidemment, il reste ridicule en tout terrain à coté du nouveau Discovery, également passé à une version revue et corrigée et lui aussi testé la même journée, sur un parcours mêlant dévers hallucinants et obstacles presque insurmontables.

Ma Tata est fantastique

Rien n’atteindra jamais le niveau d’exclusivité, d’authenticité et de raffinement d’un Range Rover classique pour une automobile haute sur patte. Mais avec un tarif d’entrée à plus de 85 000 euros et des versions qui peuvent dépasser les 120 000 euros, le Range Rover est aussi unique par son prix et nécessite un investissement très lourd.

Disponible à partir de 61 450 euros en plus du malus à 2600 Euros, le Range Rover Sport comblera à coup sûr ceux qui désirent un SUV sans avoir les ressources suffisantes pour viser le Range classique tout en demeurant insensibles à un Porsche Cayenne, un BMW X5 ou un Mercedes ML. Il s’agit là d’un jugement tout ce qu’il y a de plus subjectif, mais le Range Rover Sport possède cette distinction et cette élégance véhiculée depuis des décennies par son grand frère. Certes, il est moins baroque, moins statutaire aussi. Mais sa gueule carrée et simple reste unique en face de ses concurrents.

Ce nouveau Range Rover Sport n’a pas à rougir de son comportement dynamique et ne se fera jamais larguer par un SUV allemand sur petite route. Logiquement plus à l’aise sur ce type de terrain que le Range Classic, il est malgré tout capable d’aller bien au delà du simple chemin de terre grâce à la molette magique de son tableau de bord.

Fort de ses quelques 600 Nm et de son excellente disponibilité à tous les régimes, le nouveau TDV6 de 245 chevaux risque bien d’enterrer le TDV8 en se montrant presque aussi performant tout en consommant sensiblement moins ( 10 litres / 100 km annoncés en cycle mixte, même si la consommation instantanée dépasse largement les 15 litres / 100 km à l’attaque du col de l’Espigoulin ). Ce nouveau bloc devrait logiquement constituer le gros des ventes pour le Range Sport, sauf pour ceux qui veulent partir à l’attaque d’un Cayenne Turbo grâce au V8 Supercharged 510 chevaux à injection directe.

Au delà de ses qualités, c’est aussi son design et son allure qui risquent de motiver le choix d’un Range Rover Sport par rapport à un autre SUV. Du moins pour ceux qui n’osent pas aller jusqu’au Range Rover classique…

Galerie : Essai nouveau Range Rover Sport

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Pour résumer

Autrefois un 4x4, c’était forcement moche, rustique et bassement utilitaire. Puis un jour, Land Rover a décidé de donner un frère cossu et élégant au Defender en pondant son Range Rover, un objet vite devenu idéal pour rester à l’aise dans les bourbiers des Highlands sans avoir l’air d’un bûcheron en arrivant dans une soirée mondaine. Seul problème pour Land Rover, au cours de la dernière quinzaine d’années tous les constructeurs premium ont bien compris que le segment des 4x4 luxueux s’imposait comme un marché incontournable et que pour la plupart des clients -quasiment tous urbains- la pratique du tout terrain se limite la plupart du temps au franchissement d’un gros trottoir. Du coup, les SUV fleurissaient et la marque anglaise se devait de réagir pour concurrencer plus directement les Cayenne, X5 et autres Mercedes ML. Chose faite avec l’avènement du Range Rover Sport il y a trois ans ( essayé ici ), qui se plie maintenant à l’épreuve du ravalement de façade de mi-carrière mais aussi à une mise à jour mécanique pour affronter un peu mieux des quolibets anti 4x4 toujours plus nombreux et virulents.

Cedric Pinatel
Rédacteur
Cedric Pinatel

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