L'action Nissan a perdu 30 % depuis l'arrestation de Ghosn
par Elisabeth Studer

L'action Nissan a perdu 30 % depuis l'arrestation de Ghosn

Un an après l'arrestation de Carlos Ghosn, la presse japonaise fait les comptes. Dans un article publié en fin de semaine,Nissan, le constructeur poursuit sa quête d'un nouveau cap, tout en luttant avec son partenaire Renault en vue d'accroître son pouvoir au sein de l'Alliance.

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Un an après l'arrestation de Carlos Ghosn, la presse japonaise fait les comptes. Dans un article publié en fin de semaine, le journal Nikkei constate tout d'abord que 12 mois après le début de l'incarcération du désormais ex-dirigeant de Nissan, le constructeur poursuit sa quête d'un nouveau cap, tout en luttant avec son partenaire Renault en vue d'accroître son pouvoir au sein de l'Alliance.

Il observe parallèlement un net mécontentement des investisseurs face à l'incapacité de Nissan à reprendre rapidement les choses en mains. Un sentiment qui se traduit par une véritable dégringolade de la valeur des titres de Renault et Nissan.

Dégringolade des cours et de la valeur boursière de Renault et Nissan

Les actions de Nissan et de Renault ont ainsi chuté de près d’un tiers depuis le 19 novembre 2018, date de l’arrestation de Ghosn à l’aéroport de Haneda, à Tokyo, pour inconduite financière.

Désormais, la capitalisation boursière de Nissan s'élève à 2 900 milliards de yens (26,7 milliards de dollars), certes 2,5 fois plus que lors du début du partenariat avec Renault, en mars 1999, mais moins de la moitié de la valeur maximale atteinte en 2006.

L'affaire Ghosn a « définitivement terni » l'image de Nissan

L'arrestation de M. Ghosn et les troubles qui en ont résulté "ont définitivement terni l'image des consommateurs" du constructeur japonais, a par ailleurs déclaré au journal nippon l'un des dirigeants d'une concession Nissan au Japon. Le résultat parle de lui-même  : la société reste embourbée à la cinquième place de son marché national.

Prévisions de bénéfices  de Nissan revus à la baisse

Nissan a revu à la baisse ses prévisions de bénéfice net pour l'ensemble de l'année 2019 la semaine dernière, prévoyant une chute de 66% à 110 milliards de yens en raison de la faiblesse des volumes de ventes réalisés aux États-Unis, marché crucial pour le constructeur.

Selon les prévisions, la marge bénéficiaire d'exploitation pour l'exercice 2019 serait de 1,4%, soit un niveau comparable à celui de l'exercice 1999, date de l'arrivée de Carlos Ghosn dont la mission première était alors d'aider le constructeur frappé par une crise majeure.

Un système de gouvernance improductif

Renault est de plus en plus frustré par le système de "leadership collectif" mis en place au printemps dernier par les deux sociétés et par le troisième membre de l’alliance, Mitsubishi Motors. Le moins que l'on puisse dire est que la  structure  adoptée ne produit pas de résultats significatifs.

Renault et Nissan s'accordent au moins sur un point : la dangereuse baisse des revenus du constructeur japonais doit être traité avant toute autre chose.

Un rééquilibrage capitalistique difficile à atteindre

Or, Nissan doit renforcer le cours de son action pour espérer convaincre Renault de réduire sa participation (de 43% à l'heure actuelle) et rééquilibrer une relation capitalistique que le constructeur japonais considère comme injuste. Renault a déboursé 400 yens par action Nissan en 1999 et en 2002, mais le constructeur français aurait réévalué sa participation depuis lors, et la société pourrait subir une perte si elle vend au prix actuel de l'action de Nissan, lequel avoisine 690 yens.

Renault dépend fortement des résultats de Nissan

Dans le même temps, Renault dépend fortement des résultats de Nissan. Ils constituaient ainsi la majeure partie de son résultat net consolidé en 2017. Un élément clé du dossier que la presse française n'a relevé que très discrètement …

La contribution de Nissan dans Renault a quant à elle été réduite de moitié environ en 2018 et une nouvelle baisse est attendue cette année.

Nissan prend des mesures pour améliorer sa rentabilité, notamment en réduisant sa capacité de production annuelle de 600 000 véhicules pour la fixer à 6,6 millions d'unités.

Nissan pénalisé par son manque d'investissements dans les nouvelles technologies

Les prochaines étapes auxquelles est confronté le constructeur japonais comportent un risque évident avertit le Nikkei.

Le journal nippon estime en effet que si Nissan était autrefois un pionnier dans le domaine des énergies alternatives grâce la Leaf électrique, il a désormais cédé le pas à d’autres. Le Nikkei reproche au constructeur japonais d'avoir beaucoup moins investi que ses concurrents dans les technologies de prochaine génération, notamment l'électrification et la conduite autonome.

Nissan a certes dépensé 520 milliards de yens en recherche et développement au cours de l'exercice 2018, soit une augmentation d'environ 300 milliards de yens par rapport à près de deux décennies plus tôt. Mais Toyota a augmenté son investissement dans la recherche et le développement de 560 milliards de yens au cours de la même période, pour atteindre un peu plus d’un milliard de yens, investissant parallèlement dans Subaru et Suzuki Motor. Honda a quant à lui plus que doublé son montant, lequel s’élève à 820 milliards de yens.

Des atouts inexploités ?

Certains analystes estiment que si l'alliance franco-japonaise est certes une bonne combinaison, au cours de la dernière année les deux constructeurs n'ont pas cherché à discuter en vue d'utiliser les atouts de chacun pour se distinguer. « Un gâchis", selon eux.

L'avis de Leblogauto.com

Le 1 er décembre prochain, Nissan disposera enfin d'une gouvernance stable …. soit plus d'un an après le début de l'affaire Ghosn et son arrestation. Une période durant laquelle le contexte économique et financier des constructeurs s'est largement dégradé. Occupés à gérer leurs tensions internes, Renault et Nissan en auraient presque oublié de s'attaquer à leurs véritables adversaires … et d'engager des investissements leur permettant de faire face dans un secteur en plein bouleversement …

Si certes, Makoto Uchida, prend la relève en tant que PDG, Nissan semble toujours manquer de personnalités capables d'assurer le rôle de "transformateur" joué par Ghosn il y a 20 ans.

Sources : Nikkei

Illustration : WSJ 

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Pour résumer

Un an après l'arrestation de Carlos Ghosn, la presse japonaise fait les comptes. Dans un article publié en fin de semaine,Nissan, le constructeur poursuit sa quête d'un nouveau cap, tout en luttant avec son partenaire Renault en vue d'accroître son pouvoir au sein de l'Alliance.

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