Guerre en Ukraine : quelles conséquences en F1 ?
par Nicolas Anderbegani

Guerre en Ukraine : quelles conséquences en F1 ?

L'intervention militaire russe lancée ce matin contre l'Ukraine s'est immiscée dans le paddock de la F1, qui participe cette semaine aux premiers essais privés. Les évènements pourraient avoir plusieurs répercussions.

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Un grand prix de Russie en suspens ?

Les essais et les chronos ont semblé bien futiles aujourd'hui, car le conflit russo-ukrainien était présent dans les esprits. Sportivement, les évènements pourrait engendrer quelques répercussions. Alors que l'UEFA est sur le point de confirmer la délocalisation de la finale de la ligue des champions, qui était prévue à Saint-Petersbourg, le grand prix de Russie est désormais potentiellement menacé.

Les directeurs d'équipe ont tenu une réunion de crise ce jeudi avec Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, au sujet de la situation en Ukraine et de son incidence sur le Grand Prix de Russie, qui doit se tenir le 25 septembre à Sotchi. Les instances dirigeantes ont simplement publié un communiqué indiquant qu'elles suivaient "de près l'évolution très changeante de la situation" en Ukraine. Mais certains pilotes ont pris les devants, puisque Sebastian Vettel a déjà affirmé qu'il comptait "boycotter" le grand prix et espère que l'ensemble du F1 circus fera de même, alors que Max Verstappen n'a pas jugé correct de se rendre dans un pays qui a déclenché une guerre. Bon, on a vite oublié apparemment l'Azerbaïdjan dont le grand prix s'est tenu l'an passé après le conflit du Haut-Karabagh.

Haas en première ligne (pour une fois)

Autre conséquence symbolique, dès vendredi à Barcelone, pour la troisième journée des essais hivernaux, l'écurie Haas F1 Team adoptera une livrée modifiée. La robe de la monoplace sera entièrement blanche, enlevant ainsi les références rouges et bleues au drapeau russe, bien visibles su l'aileron avant notamment, ainsi que la mention de Uralkali, le groupe industriel russe qui est son sponsor titre depuis l'année dernière. La présence du pilote russe Nikita Mazepin n'est en revanche pas affectée pour le moment.

"Haas F1 Team présentera sa VF-22 dans une livrée blanc uni, sans la marque Uralkali, pour la troisième et dernière journée de roulage sur le circuit de Barcelona-Catalunya le vendredi 25 février", indique un très court communiqué. "Nikita Mazepin pilotera comme prévu lors de la séance matinale, tandis que Mick Schumacher prendra le relais l'après-midi. Aucun commentaire supplémentaire ne sera fait pour le moment concernant les accords de l'équipe avec ses partenaires."

L'écurie Haas va suivre de très près la suite des évènements, puisque les sanctions financières prévues par les Etats-Unis et ses alliés occidentaux en représailles contre la Russie, qui doivent notamment viser les actifs des oligarques russes, le secteur bancaire et certains groupes industriels, pourraient se répercuter sur Uralkali. Dmitri Mazepin, patron du groupe, participait d'ailleurs à une réunion au Kremlin tenue par Vladimir Poutine en présence de nombreux représentants et acteurs de l'économie russe.

Un précédent de boycott politique ?

Alors, va-t-on vers un boycott du grand prix de Russie ? Un pseudo-précédent a eu lieu en 1985. A cette époque, c'est le grand prix d'Afrique du Sud qui était dans le collimateur. Le régime d'Apartheid, qui battait encore son plein, suscitait chaque année de vives polémiques et encore plus cette année-là, en plein "conflit racial" alors que la répression par le pouvoir de Pretoria des soulèvements dans les townships faisait couler le sang. A contratio, la Formule 1 n'avait jamais eu de questions existentielles en se rendant régulièrement au Brésil ou en Argentine au temps des juntes militaires.

Sous la pression du gouvernement socialiste de François Mitterrand, les écuries Renault et Ligier ne se rendirent pas au grand prix, alors que plusieurs sponsors demandèrent à leurs équipes de ne pas afficher leur nom sur les carrosseries. Toutefois, la course eut bien lieu. Ni Balestre, président de la FISA, ni Ecclestone, grand ordonnateur du business, ne firent annuler l'évènement, essentiellement pour des raisons financières. Les deux "compères" n'étaient de toute façon pas reconnus pour être de grands défenseurs de la démocratie...

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Pour résumer

L'intervention militaire russe lancée ce matin contre l'Ukraine s'est immiscée dans le paddock de la F1, qui participe cette semaine aux premiers essais privés. Les évènements pourraient avoir plusieurs répercussions.

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