Renault joue à cash cash et vend la Fonderie de Bretagne
par Elisabeth Studer

Renault joue à cash cash et vend la Fonderie de Bretagne

Le groupe Renault a annoncé jeudi qu'il cherchait un repreneur pour la Fonderie de Bretagne, usine située à Caudan (Morbihan). 350 salariés y sont employés selon la CGT.

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Il n’y a donc encore une fois que les imbéciles qui ne changent pas d’avis … et ceux qui n’ont pas besoin de cash …

Alors qu’en mai 2020, Renault et syndicats annonçaient fièrement que le spectre de la fermeture s’éloignait de la Fonderie de Bretagne, la (le) Covid, la crise automobile et les problèmes financiers que tout ces facteurs ont engendré seront passés par là. Contraignant le constructeur à trouver du cash. Par différents moyens. Précisons en effet que Renault a annoncé jeudi son intention de céder l'intégralité de sa participation dans Daimler.

Renault présente un projet de recherche de repreneur pour la Fonderie de Bretagne

Après une revue stratégique concernant le site de production de la Fonderie de Bretagne, la direction du groupe a présenté jeudi au comité social et économique (CSE) de l'usine un projet de recherche d'un repreneur.

Selon elle, cette voix semble être celle la «plus à même de pérenniser les activités et les emplois et d'adapter l'outil industriel aux évolutions du secteur".

Plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur 3 ans

Confronté à des difficultés financières, Renault a annoncé début 2020 un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans. Ce dernier prévoit 4.600 suppressions d'emplois sur les 48.000 qu’ils comptent en France, et plus de 10.000 hors de France.

JD Senard estimait dès 2020 que la Fonderie de Bretagne n'avait pas vocation à rester dans le groupe

Dès le printemps 2020, l’épée de Damoclès planait toutefois sur le site. Le patron de Renault, Jean-Dominique Senard avait en effet déclaré dès cette date que l’usine bretonne n'avait "pas vocation à rester dans le groupe Renault".

Le constructeur est pourtant installé à Caudan depuis 1965 … Y sont fabriquées des pièces de sécurité et des pièces pour les moteurs et les boîtes de vitesses, qui équipent aussi des BMW.

En 1999, le groupe automobile avait revendu l'usine à Teksid-Fiat, avant de la reprendre en 2009.

Revue stratégique de l’usine

A l'été 2020, Renault avait au final lancé une revue stratégique de l'usine. L’analyse de ses résultats a donc été communiquée jeudi. Selon ses conclusions, le site doit « diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production".

Arguments invoqués par la direction de Renault : "les évolutions de l'automobile vers des véhicules plus légers, la concentration des acteurs dans le secteur des fonderies et le déploiement du plan d'économie du groupe".

Poursuivre le dialogue pour identifier un repreneur

Comme il se doit, Renault s'est engagé à "poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux et les acteurs du territoire" pour identifier un repreneur "qui soit le plus à même d'assurer la pérennisation des activités et des emplois sur le site de Caudan".

Des actions prévues contre la « trahison » annonce la CGT

"Ce n'est pas une surprise mais c'est une trahison", a déclaré en réaction le délégué CGT Maël Le Goff à la sortie du CSE.

"Ce qui nous dégoûte dans cette histoire, c'est que les salariés ont tout fait pour reconstruire l'outil de travail", suite à un incendie en 2019, "et se sont démenés avec les changements de poste et changements d'horaires pour au final dire +on s'en va+".

Le syndicaliste promet "des actions" avant un prochain CSE, prévu le 22 mars.

Notre avis, par leblogauto.com

Au delà de l’impact social d’une telle décision, l’annonce de la vente de la Fonderie de Bretagne quelques heures à peine après celle mentionnant la volonté de Renault de céder l'intégralité de sa participation dans Daimler pourrait en inquiéter plus d’un … de telles opérations laissent entendre que le groupe automobile a un besoin pressant de cash …

Rappelons qu’en mars 2020, pour s’adapter à la baisse d’activité engendrée par la crise sanitaire, Renault avait mis 16 000 salariés franciliens au chômage partiel, la plupart étant des salariés du secteur tertiaire (comprenez cols blancs).

Les ordonnances mises en place par le gouvernement dans le contexte lié au coronavirus prévoyaient le financement par l’Etat de 84% du salaire net des salariés en chômage partiel. En ce qui concerne les salariés au forfait jour, notamment les cadres, en vertu d’un accord du secteur de la métallurgie, Renault devait verser un complément en vue d’atteindre 100% du salaire net.

Au final, le constructeur a du prendre sur ses deniers propres pour verser à ses salariés du secteur tertiaire un peu plus de la moitié de leurs salaires, correspondant aux heures de télé-travail du matin et au complément du salaire sur les heures de l’après-midi déclarées en chômage partiel.

Renault avait alors mener des discussions avec les représentants syndicaux de l’entreprise en vue de réinstaurer, sur le modèle du « contrat social de crise » de 2008-2009, un système permettant d’utiliser des jours de congés (ou plus précisément des RTT) des salariés les mieux lotis pour financer le maintien du salaire des autres.

Sources : AFP, Renault

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Le groupe Renault a annoncé jeudi qu'il cherchait un repreneur pour la Fonderie de Bretagne, usine située à Caudan (Morbihan). 350 salariés y sont employés selon la CGT.

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