OCDE : freins et pneus bientôt plus polluants que les moteurs
par Elisabeth Studer

OCDE : freins et pneus bientôt plus polluants que les moteurs

Quelle serait la première source d'émissions atmosphériques de particules liées au trafic routier ? L'usure des freins, des pneus et des revêtements routiers alerte l'OCDE. Ajoutant que ces éléments seront très bientôt (si ce n'est déjà le cas) à l'origine de pollutions plus importantes que les gaz d'échappement.

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En effet, grâce à l'amélioration du système de combustion, et au renfort de filtres à particules, les moteurs à explosion modernes ont drastiquement baissé leurs émissions de particules fines. Désormais, les freins, ou les pneus pourraient être les premiers à être pointés du doigt.

Sources hors échappement : "leader" d'émissions de particules dès 2035

La quantité de particules rejetées via les gaz d'échappement étant appelée à diminuer avec la multiplication des véhicules électriques, "la majorité des émissions particulaires imputables à la circulation routière pourrait provenir de sources hors échappement dès 2035", souligne le rapport de l'OCDE. Ajoutant que le trafic routier est responsable de 25% de la pollution aux particules en suspension (PM10 et PM2.5) dans les zones urbaines à travers le monde.

Les émissions d'échappement, seules réglementées à l'heure actuelle

Si l'exposition à ces particules (PM) – toutes origines confondues - provoque des infections respiratoires aiguës, des cancers du poumon et des maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques, seules les émissions d'échappement sont réglementées à l'heure actuelle.

La transition vers les véhicules électriques et à hydrogène ne réglera pas le problème

Si elle réduit la pollution au CO2, la transition vers les véhicules électriques et à hydrogène ne mettra pas fin à l'émission de ces dangereuses particules dans l'air, avertit l'OCDE. Certains affirment même que cela pourrait l'augmenter. Le rapport poids/puissance d'un véhicule électrique ne jouant pas en sa faveur sur ce coup là … loin s'en faut.

Le poids de la batterie  des véhicules électriques : un gros hic …

Si les véhicules électriques légers, à faible autonomie, rejettent certes entre 11 et 13 % de PM2.5 de moins que les véhicules thermiques de même catégorie, en revanche, les véhicules électriques chargés de lourdes batteries affichent des émissions de PM2.5 de 3 à 8 % plus élevées que les véhicules classiques.

Car qui dit poids, dit augmentation du phénomène d'usure des pneus …

L’usure dépend de la masse, du couple, et de la façon de conduire

Les pneumatiques vont parcourir un nombre de kilomètres très différents selon le véhicule, son couple, la façon de conduire, le parcours moyen (ronds-points, freinages, vitesse, etc...), la masse du véhicule, l’abrasion de la route. Si les pneus font 40 000 km (souvent l’arrière parcourt plus sur une traction), une voiture qui perd 2 kg de gomme par pneu émet donc 8 kg de particules sur les 40 000 km soit 0,2 g de particules par km.

Pollution des freins, pneus et poussières : un rôle central dans le futur

Selon Walid Oueslati, économiste à l'OCDE et coordinateur du rapport, la pollution des freins, pneus et poussières du macadam jouera "un rôle central dans le futur". "Au niveau national, les politiques publiques doivent prendre en compte cette pollution. Et nous avons aussi besoin de coopération internationale sur ce sujet", a indiqué M. Oueslati lors d'une conférence de presse.

Prendre en compte l'ensemble des émissions, toutes origines confondues

Le rapport considère comme une priorité d'établir des méthodes normalisées de mesure des émissions de particules hors échappement.

Elément majeur : il suggère également que les véhicules électriques ne soient pas exonérés des péages destinés à réduire la pollution automobile. Selon les auteurs du rapport, les réglementations ciblant la circulation routière devraient au contraire prendre en considération les émissions à l'échappement et "hors échappement" de tous les véhicules, et tenir compte de facteurs comme le poids des véhicules et la composition des pneus.

Les décideurs devraient en outre privilégier des mesures qui raccourcissent les déplacements motorisés, limitent l'accès des véhicules aux zones urbaines et encouragent les transports collectifs, la marche et l'usage du vélo, conclut le rapport de l'OCDE.

Notre avis, par leblogauto.com

Publiée l'été dernier, une étude d’Emissions Analytics - leader mondial dans l’analyse des émissions de véhicules - indiquait d'ores et déjà que les pneus rejetteraient jusqu’à mille fois plus de particules fines que les moteurs, selon les conditions routières.

Soulignant tout particulièrement qu’ « avec l’augmentation des ventes de SUV plus lourds et de voitures électriques, les émissions venant d’autres éléments que du pot d’échappement » constituaient un véritable problème.

Selon Nick Molden, PDG d’Emissions Analytics, le principal challenge de l’industrie automobile sera désormais de réduire le poids des véhicules, afin que les pneus s’usent moins vite, et produisent donc moins de particules fines.

Nouveau défi pour les constructeurs alors que véhicules électriques et SUV  tiennent désormais le haut du pavé …

Sources : AFP, OCDE, Emissions Analytics

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Pour résumer

Quelle serait la première source d'émissions atmosphériques de particules liées au trafic routier ? L'usure des freins, des pneus et des revêtements routiers alerte l'OCDE. Ajoutant que ces éléments seront très bientôt (si ce n'est déjà le cas) à l'origine de pollutions plus importantes que les gaz d'échappement.

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