7,4 milliards d'euros de pertes pour Renault sur S1 2020
par Thibaut Emme

7,4 milliards d'euros de pertes pour Renault sur S1 2020

Une perte nette historique. En plus de ventes en berne, le groupe Renault accuse une contribution fortement négative de son partenaire dans l'Alliance, Nissan.

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La crise sanitaire de la Covid-19 touche fortement les ventes du Groupe Renault. Mais, le résultat est très fortement influencé par la contribution de Nissan. Retournement de situation après des années de contributions positives.

  • Chiffre d'Affaire à 18,4 milliards d'euros en baisse de 34,3%
  • -7,4 milliards d'euros de résultat net
  • -6,4 milliards d'euros pour la trésorerie

Le recul des ventes lors de la crise sanitaire pèse lourd dans le bilan du premier semestre 2020 du Groupe Renault. Ces ventes baissent de 34,9% à 1,26 million d'unités vendues. Le marché mondial ne recule "que" de 28,3% et donc Renault recule plus fort que le marché.

Evidemment, le chiffre d'affaire suit la même tendance avec une baisse de 34,3% à 18,4 milliards d'euros. Contrairement au groupe PSA qui indique avoir pu contenir la baisse grâce à une hausse du mix produit, il semble que pour le groupe Renault ce ne soit pas le cas. Enfin en partie car le groupe explique que la hausse du prix moyen des véhicules permet de limiter de 2 points la baisse du CA. Quant au mix produit il a un effet de +0,4 point grâce à la Renault Zoe.

Selon Renault, la crise sanitaire à une influence négative de 1,8 milliard d'euros sur la marge opérationnelle. Cette dernière ressort à -1,2 milliards d'euros pour le premier semestre 2020. Le résultat d’exploitation est chiffré à -2 milliards d’euros, après comptabilisation de charges non récurrentes.

Près de 5 milliards en négatif pour la contribution Nissan

En fait, le groupe Renault est plombé par les contributions des constructeurs partenaires/filiales comme Avtovaz mais surtout Nissan. En effet, la contribution de Nissan au résultat est négative de 4,8 milliards d'euros. Renault l'explique par des dépréciations d'actifs, mais également des coûts de restructuration dont -1,9 milliard d’euros de retraitement IFRS.

Au final, la trésorerie flambe et le prêt garanti par l'Etat ne semble pas anecdotique dans le tableau. Le "free cash-flow opérationnel" pour la partie automobile est négatif à -6,4 milliards d'euros au 30 juin 2020. Les réserves de liquidité se sont tout de même améliorées de 6,5 milliards d'euros (Renault mobilisant en prévision des difficultés à venir ?). Le groupe Renault dispose de 16,8 milliards d'euros de réserve dont les fameux 5 milliards garantis par l'Etat.

Il y a des motifs d'espoir du côté de Renault. La technologie hybride E-Tech (MHEV et PHEV) réalise selon le groupe un bon démarrage. La Renault Zoe cartonne également, même si ses volumes ne rattrapent pas les baisses sur les autres segments. "Le Groupe est en ligne pour atteindre ses objectifs CAFE en 2020". Enfin, côté stocks, ils fondent comme chez les concurrents : 547 000 véhicules contre 630 000 à fin juin 2019.

Perspectives 2020 : du flou

"La situation est sans précédent, elle n’est pas sans appel. Avec l’ensemble des équipes dirigeantes et les collaborateurs du Groupe, nous nous mobilisons pour corriger notre trajectoire avec une stricte discipline qui ira au-delà de la réduction de nos coûts fixes".

"Préparer l’avenir c’est aussi bâtir notre stratégie de développement, et nous y travaillons activement. J’ai toute confiance en la capacité du Groupe à rebondir" a déclaré Luca de Meo, Directeur général de Renault.

Compte tenu des incertitudes qui pèsent sur la situation sanitaire, aussi bien pour l’Europe que pour les pays émergents, le Groupe estime ne pas être en mesure de fournir une prévision de résultat fiable pour l’exercice. Par ailleurs, le Groupe confirme son objectif d’atteindre 600 millions d’euros de réduction de coûts cette année soit 30 % des économies attendues du projet de plan 2022.

Notre avis, par leblogauto.com

Renault paie ici la course au volume initiée par Carlos Ghosn. La "malédiction du numéro 1 mondial" a encore frappé. En fait, pour maintenir des volumes importants, on brade, on rogne les marges, et au moindre retournement des marchés mondiaux comme la crise que l'on connaît depuis début 2020, tout s'effondre comme un château de cartes.

Mais, il y a des raisons d'espérer. Déjà, Renault se lance "enfin" dans l'hybride et de nombreux nouveaux modèles arrivent. Evidemment, il va falloir "serrer les dents" d'ici là, et surtout relancer l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi. Et si la crise traversée par l'Alliance était salvatrice en forçant les deux alliés à s'entendre pour survivre ?

En revanche, le fait d'indiquer "ne pas être en mesure de fournir une prévision de résultat fiable pour l’exercice" n'est pas de nature à rassurer les investisseurs et les marchés.

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Pour résumer

Une perte nette historique. En plus de ventes en berne, le groupe Renault accuse une contribution fortement négative de son partenaire dans l'Alliance, Nissan.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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