Le syndicat de la métallurgie allemande IG Metall craint que la crise sanitaire ne serve de prétexte pour supprimer jusqu’à 300 000 emplois dans l’industrie allemande dont l’automobile.
Selon IG Metall, il y a les emplois menacés par la crise directement avec la baisse des ventes, des usines à l’arrêt ou presque, etc. Mais, il y a aussi les casses sociales opportunistes. En gros, sous couvert de la crise du nouveau coronavirus, on restructure et on « ajuste » les effectifs.
IG Metall se dit prêt à mener le combat : « il est clair pour nous que nous nous battrons pour chaque poste » déclare Jürgen Kerner, membre du conseil d’administration d’IG Metall.
Selon le syndicat, la plus forte réduction d’emplois est attendue dans la branche automobile. Il y a les constructeurs, mais aussi – et surtout ? – les fournisseurs et équipementiers. On rappellera par exemple que Valeo a supprimé 12 000 emplois, dont 2000 en France, sur le premier semestre 2020.
L’emploi va s’inviter dans la campagne électorale
La bataille contre le chômage et les suppressions de postes dans l’industrie, fer de lance de la santé économique du pays, devrait être au centre de la bataille pour le Bundestag. Les élections auront lieu en septembre 2021.
IG Metall tente de convaincre les politiques d’allonger les périodes de chômage partiel, un peu comme cela se fait en France, avec une période pouvant aller à 24 mois selon leur demande. Le syndicat appelle à une sorte de patriotisme économique et enjoint les entreprises à maintenir l’emploi malgré la crise. Pour le syndicat, l’incertitude sur l’avenir de la pandémie à la Covid-19 devrait pousser les dirigeants politiques à soutenir massivement l’emploi.
D’ailleurs IG Metall prévient le SPD (Parti social-démocrate) qu’il faudra sans doute encore plus de social. Le parti allié de la CDU/CSU (droite) de la Chancelière Merkel a commencé à mettre la pression sur la coalition pour « un coup de barre à gauche ». Toutefois, cela ne se voit encore pas trop dans les sondages d’opinion.
IG Metall estime que la filière hydrogène, ou l’acier « vert » (un acier plus respectueux de l’environnement, mais plus cher) sont des pistes pour sortir de la crise par le haut. Quitte à restructurer l’industrie métallurgique, autant faire les bons choix et prendre le chemin d’une industrie moins sale. Un pari risqué, car tout cela a un coût important. Le syndicat veut donc que l’argent de l’Etat pour aider les entreprises à passer la crise soit lié à un verdissement de l’industrie. Un changement des emplois plutôt qu’une suppression.
Notre avis, par leblogauto.com
La crise économique qui arrive après la crise sanitaire est plus importante que celle de 2008/2009 (subprimes). Voir l’Allemagne consentir à une dette levée au nom de l’Europe ces derniers jours, et consentir à déroger au sacro-saint « Schwarze Null » ou le fait d’avoir un budget forcément à l’équilibre, est un indicateur fort de l’ampleur de cette crise.
Certains experts estiment que l’automobile allemande est en train de rater le virage de l’électrification et pourrait en payer le prix dans les prochaines années.
Certaines usines, pourtant considérées comme « ancrées » dans le paysage automobile pourraient fermer en Europe. C’est le cas de Barcelone pour Nissan qui a été une petite surprise. On pense aussi à l’usine d’Hambach en Moselle alors que Daimler avait assuré son avenir avec un nouveau modèle Mercedes électrique. Les efforts consentis par les salariés de ces deux usines n’ont donc servi à rien (à Hambach ils avaient accepté 39 heures payées 37…).
On évoque aussi l’usine PSA de Trnava (Slovaquie) qui est inquiète pour son avenir alors que c’est la dernière usine PSA construite. Les extensions d’usine dans les zones franches du Maroc, Algérie ou Tunisie sont au point mort. Quand les usines des pays considérés comme « à bas coût » ou moins cher ferment ou sont à l’arrêt, c’est que la casse sociale va être importante.
Illustration : VW
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41 Commentaires sur "300 000 suppressions d’emplois dans l’industrie métallurgique allemande ?"
Demande de correction : Hambach et non Ambach
Merci d’avance.
Merci du signalement @Guallaume. Et deux fois l’erreur… Errare humanum est, sed perseverare diabolicum !
La fameuse tva sociale que personne ne veut vraiment mais qui serait viable si le budget constitué supprimait des cotisations sur la fiche de paye.
En effet la TVA sociale qui semble être refusée par tous est une solution réelle, faisant cotiser autant l’importateur et le producteur, l’automatisé que le manuel…
Sans compter les Skoda de police, les Ford…..
Et les vans VW qui suivent le President et les officielles , les Mercedes pour les obseques des militaires…
L’Allemagne soutient ses industries notamment grâce à l’adoption du Mark faible (l’Euro) mais il y a un moment où le mercantilisme ça coince inévitablement.
La France soutient sans faillir ses grévistes de la SNCF et ses intermittents du spectacle: là c’est open bar sans contreparties.
Tout bien pesé, je préfère les choix des allemands.
Les franciliens en particulier ont payé pour savoir qu’une réforme de la SNCF est passée récemment incluant la fin du statut de Cheminot.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/05/ou-en-est-la-reforme-de-la-sncf_5309990_4355770.html
Je suis globalement d’accord… Sauf pour les grévistes de la SNCF.
Ce sont ces derniers qui l’ont eux dans l’os la dernière fois !?
Qui l’a eu dans l’os ? La dernière fois, c’est-à-dire cet hiver, trois mois de grève SNCF (je ne compte pas celle du moins de juin et juillet). Résultat, le secteur économique où je travaille, ruiné.
Merci les cheminots.
D’accord, mais le GNV n’a pas cédé !?
C’est sûr que l’on a eu le total, ce dernier temps, grèves, GJ, Covid-19.
bichette
On évite de dire des âneries,, le Euro n’est pas faible il varie et reste à un niveau élevé, les Allemands se sont toujours bien démerdés avec, comme le mark qui était fort. Les français ont tenté comme les Italiens de jouer sur les dévaluations compétitives et ne sont parvenus à rien…
Quand on parle de stratégies réfléchies on peut gagner avec des fléchettes contre des fusils, faut juste être agiles…
Oui bon, la dé-industrialisation de la France c’est au moment où est mis en place l’Euro que ça devient une chute vertigineuse.
Voir les graphiques sur le site de Charles Gave.
Attention l’usine PSA de Trnava est en Slovaquie.
Confusion probable avec Renault qui lui est en Slovenie.
Décidément….merci 😉
Ah @Thibaut
C’était plus facile la géographie à l’époque de l’Autriche-Hongrie. 😉
Je lis que selon « certains experts », l’industrie automobile allemande est occupé à rater le virage vers l’électrique. Ce type d’affirmation est assez fréquente sur leblogauto. Serait-il possible de développer ce point parce que, en dehors de Tesla, je ne vois aucun constructeur et donc aucun pays avoir bien négocié ce virage à ce jour ?
Par ailleurs, qui sont ces mystérieux experts ?
Pas faux
C’est le problème des grands hommes… des grands stratèges (comme pour les guerres)
Savoir quand il faut se lancer ?
Carlos Ghosn a eu raison de lancer la Zoe… Seulement 10 ans plus tard, du coup si l’on arrête les comptes le bilan est mitigé même s’il n’a plus de doute aujourd’hui sur le succès de la Zoe.
Renault est super bon grâce à la Zoe …Mais super nul dans les VE du segment C, D, E.
Le Timing est important.
Avant, ce n’est pas l’heure, après, c’est plus l’heure !
Après, il faut élire le gars qui sait commencer pile à l’heure.
L’i3 a été une erreur monstrueuse. Pas techniquement, mais niveau design. À trop vouloir la jouer bobo ils se sont ramassés.
Je me souviens d’avoir plusieurs fois demandé les chiffres de vente ici sans jamais les obtenir. Dès que j’osais insinuer qu’elle ne se vendait pas les défenseurs des allemandes me tombaient dessus. Ben la réalité est là maintenant.
Seuls les japonais savent faire des voitures électriques hideuses qui se vendent.
Ah mais elle se vend l’i3…environ 160 000 ex.
L’erreur a été un design compliqué (j’adore l’intérieur) et surtout de mettre le range extender. Cela disait en énorme : « sans lui vous n’irez pas loin ».
AMHA bmw aurait du laisser l’elec a MINI et garder l’i8, etc.
C’est vrai qu’avec la i3 que BMW c’est perdu dans un segment difficile pour les marques de luxe traditionnelle. Et la Mini aurait était toute désignée, car légitime depuis longtemps dans le segment.
Mais finalement l’erreur est aussi d’avoir fait de l’électrique à l’ancienne! C’est à dire de l’électrique pot de yaourt.
L’électrique c’est pas d’autonomie alors usage citadin!
L’électrique c’est lourd alors pour alléger c’est citadine!
L’électrique c’est cher alors pour alléger c’est citadine!
Tesla a vu autrement.
La i3 restera dans l’histoire la I-Miev de luxe de chez BMW.
la BMW i3 avait pour cible la Mercedes Smart EV, de faire mieux
Smart EV Versus BMW i3 !? … je ne vois pas le rapport ou par principe parce qu’entre un monospace 4 places citadine et une micro citadine il y a quand même en sacrée différence !?
je répète encore une autre fois, avec un peu plus de précision
BMW n’avait pas pour objectif de concurrencer la Smart EV en tout point
BMW avait pour objectif de faire mieux, de supprimer « certains problèmes » rencontrés par des propriétaires des Smart EV
C’est surtout sa structure en carbone horriblement cher à produire pour un résultat décevant en autonomie… Même parfois moins bonne à la Zoe de même génération.
Ça, c’est un échec patent… Heureusement que les performances sont du premier plan.
Mais bien sûr, un Modus électrique à 50 k€ c’est une affaire ! 😀