Volkswagen : vers une 2de vague d'austérité face au Covid-19
par Elisabeth Studer

Volkswagen : vers une 2de vague d'austérité face au Covid-19

Volkswagen envisage de nouvelles réductions de coûts pour faire face à l'impact de la crise du coronavirus sur son activité. Il ne s'agit pas d'une rumeur mais bel et bien d'une déclaration faite samedi par un porte-parole du constructeur automobile allemand.

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L'éventualité d'une 2eme vague de mesures abordée en interne

Interrogé sur une information relayée par le magazine industriel allemand Automobilwoche - allant dans le sens d'une deuxième vague de mesures que pourrait prendre le constructeur allemand – le porte-parole de Volkswagen a indiqué que la question avait été récemment abordée lors d'un événement interne.

"Il y a eu des délibérations générales sur les mesures de coût supplémentaires qui pourraient être prises pour répondre à la pandémie", a-t-il ainsi précisé. Ajoutant toutefois qu'aucune décision concrète n'avait encore été prise à ce sujet.

Réduction drastique des coûts prônée par Herbert Diess

Le magasine Automobilwoche avait quant à lui préalablement rapporté des propos du président du directoire Herbert Diess de VW, prononcés lors d'une réunion qui s'est tenue jeudi avec des cadres dirigeants de l'entreprise.

Selon le journal, le patron de Volkswagen aurait déclaré que le constructeur devait « réduire réduire de manière significative les dépenses de R&D, les investissements et les coûts fixes par rapport au plan précédent".

Les participants à l'événement auraient indiqué à titre d'exemple, que la marque principale du groupe - Volkswagen Passenger Cars - devrait réduire ses frais généraux de 20%.

Les budgets des années précédentes ne seront pas reconduits tels quels, mais chaque demande spécifique devra être justifié", a déclarée Diess.

Selon Automobilwoche, Herbert Diess a également indiqué que toutes les marques du groupe n'atteindraient pas un résultat positif en 2020.

Des marges bénéficiaires négatives …

Mais le coronavirus est loin d'être le seul fautif … Le constructeur doit en effet faire face à un problème beaucoup plus structurel : la rentabilité de ses modèles et la génération de marges négatives, selon les propos mêmes de Herbert Diess.

Pour appuyer sa réflexion, le dirigeant a pris notamment exemple de la petite voiture E-Up 100 % électrique , faisant un « triste » constat : selon lui, Volkswagen doit débourser jusqu'à 5000 euros par véhicule. Même type de problématique pour l'E-Golf.

L'ID.3 de Volkswagen bénéficiaire dès le départ selon Diess

Face à une telle situation, le succès de la future ID.3 de VW  sera d'autant plus important pour le constructeur que – selon Diess – le modèle sera rentable dès le départ.

En mars 2019, les premières estimations laissaient toutefois entendre que Volkswagen perdrait jusqu’à 3000 euros par exemplaire vendu si le prix du modèle de base était positionné sous la barre des 30 000 euros (avant aide à l’achat). Le calcul de rentabilité de Diess tient peut-être compte du fait que la commercialisation du véhicule devrait lui permettre d'éviter de   payer des amendes en fin d’année pour des émissions de CO2 trop élevées …

Vers une suppression de certains modèles

En plus des changements de produits y compris « au sein de séries importantes", le patron du groupe a analysé quels modèles pourraient être complètement éliminés.

Des emplois sont également en jeu. "Avec le cycle de la nouvelle économie, de nouvelles tensions avec le comité d'entreprise de Bernd Osterloh sont inévitables", a déclaré à l'Automobilwoche un haut responsable de VW.

Vers une remise en cause de la construction d'une usine en Turquie ?

Toujours selon le journal allemand, le patron de Volkswagen et Osterloh, le Preésident du Comité d'Entreprise pourraient avoir à mener des débats de plus en plus controversés dans un avenir proche. La nouvelle usine de Manisa, en Turquie, souhaitée par Diess et soumise à interrogations de la part de Osterloh, ne devrait pas être construite de sitôt - voire pas du tout.

Notre avis, par leblogauto.com

Le nerf de la guerre : la trésorerie. En vue d'argumenter sa stratégie d'austérité, Herbert Diess a tenu à souligner que les liquidités nettes de Volkswagen "continuera de diminuer au moins jusqu'en juillet en raison de la faiblesse de la demande".

Fin mars, le patron de VW avait indiqué que la pandémie due au nouveau coronavirus contraignait le constructeur à brûler 2 milliards d’euros de cash par semaine, compte-tenu de la mise à l’arrêt de ses usines. Sans que des ventes ne puissent contre-balancer la situation.

« Nous devons repenser la production. Nous n’avons pas, dans nos usines allemandes, encore la discipline que nous avions en Chine. Si seulement, comme en Chine, en Corée ou dans d’autres pays asiatiques nous réussissons à contrôler le problème, alors nous avons une chance de nous sortir de cette crise sans perte d’emploi. Cela demande une intervention pointue » avait-il déclaré via des propos pour le moins inquiétants.

Reste que – comme beaucoup d'autres constructeurs – la crise du coronavirus aura pu être pour Volkswagen l'immense goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Portant l'estoc à un groupe d'ores et déjà affaibli par un virage tardif vers les véhicules électriques et une mauvaise rentabilité de ses modèles sur ce segment.

Sources : Reuters, Automobilewoche,

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Pour résumer

Volkswagen envisage de nouvelles réductions de coûts pour faire face à l'impact de la crise du coronavirus sur son activité. Il ne s'agit pas d'une rumeur mais bel et bien d'une déclaration faite samedi par un porte-parole du constructeur automobile allemand.

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