Quelles voitures chinoises en Europe ?
par Gautier Bottet

Quelles voitures chinoises en Europe ?

Hier, BYD annonçait son arrivée en Europe dès cette année. Pas encore la vague chinoise que certains annoncent ou craignent. Mais les offres se multiplient et ce n'est pas fini. Petit tour d'horizon des marques chinoises présentent en Europe, ou qui vont y arriver à court terme.

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  • Ils ont voulu : Brilliance, Landwind, Shuanghuan, Jonway

  • Ils ont essayé et abandonné : Qoros, Greatwall

  • Ils sont déjà en vente : DFSK, Chery, JAC, MG, Maxus, Borgward, Aiways

  • Les voitures européennes importées : Volvo, DS, BMW
  • Ils seront bientôt en vente : BYD, Lynk&Co, Byton, Wey

  • A confirmer : Nio, Chery, Changan

Ils ont voulu

Souvenons nous de ces salons de Paris ou de Francfort en 2004 et 2005. Les premiers salons hors de Chine à accueillir des constructeurs chinois. Pas toujours avec plaisir, comme l'accueil glacial réservée à Shuanghuan à Francfort. Le petit constructeur comptait en effet y présenter son SUV SCEO et la citadine Noble, respectivement très inspirés par le BMW X5 et la Smart Fortwo... Brilliance, Landwind, Jonway ou Geely ont également exposé dans les salon européens. Les deux premiers avec de fermes intentions de se déployer en Europe. Des importateurs ont été sélectionnés, des concessionnaires contactés.

Tout cela a pris fin avec les malheureux crash tests ADAC de la Brilliance BS6 et du SUV Landwind. Depuis, les modèles chinois traînent une mauvaise image en matière de sécurité. Le problème est désormais intégré par les constructeurs. Rappelons par exemple qu'en 2013, la Qoros 3 était la première voiture chinoise à décrocher les 5 étoiles. Et elle fut la voiture la mieux notée par l'organisme cette année-là...

Ils ont essayé, et abandonné

Durant quelques années, les constructeurs chinois disparaissent quasiment des grands salons internationaux. L'angle d'attaque change. Chez Chery, habitué à lancer de nouvelles marques, on se lance dans l'aventure Qoros fin 2007, en partenariat avec Kenon Holdings qui finance 50% de l'opération. Le constructeur chinois recrute à tour de bras chez les constructeurs européens et les équipementiers : managers, ingénieurs, stylistes... L'idée est de partir de zéro pour concevoir une voiture réellement capable de rivaliser avec les marques européennes, japonaises, coréennes... Une bonne partie de la conception est effectuée en Europe. La voiture est présentée en grande pompe au salon de Genève 2013. Par son style elle compte mimer une sorte de conservatisme à la VW, et son niveau de qualité ou de technologie la positionne plutôt favorablement sur le marché. Mais c'est l'échec. La présence en Europe sert en réalité de faire valoir pour le marché chinois, et les Qoros ne sont vendues que dans un seul pays, la Slovaquie... Et en Chine, c'est aussi l'échec. Le prix est trop élevé, et les clients ne s'y laissent pas tromper. Qoros est considéré comme une marque chinoise... Fin 2018, Chery revend ses parts à Baoneng, qui vient juste d'acquérir le solde du capital de la marque et compte la relancer.

De son côté Greatwall est discrètement entré en Europe. Il ouvre en 2012 une usine en Bulgarie en partenariat avec Litex Motors. Le site va assembler la petite berline C10, le SUV Hover et le pick-up Steed. Les modèles sont distribués en Bulgarie, Serbie, Roumanie, Macédoine, mais aussi en Italie. Mais les chiffres restent très bas (quelques centaines de voitures par an) et en 2017, Litex Motors est en faillite. L'usine ferme ses portes et Greatwall quitte l'Europe aussi discrètement qu'il y est entré.

Ils sont déjà en vente

Cette discrétion est aussi l'option choisie par d'autres. Car en réalité plusieurs modèles chinois sont en vente en Europe depuis plusieurs années. Du côté de l'Italie, DR Motor assemble en effet ses véhicules à partir de kits de pièces fournis par Chery et JAC. Les ventes ont été longtemps limitées à l'Italie, mais le petit constructeur s'est aussi étendu vers l'Espagne l'année dernière.

Et l'Espagne est aussi le pays d'accueil de DFSK / Fengguang, marque du groupe Dongfeng (en partenariat avec Sokon). Il a en effet débuté l'année dernière la vente de SUV dans la péninsule. Après avoir déjà mis en vente ses petits utilitaires dans quelques pays d'Europe. On en croise déjà parfois en France.

D'autres marques communiquent un peu plus sur leur présence. Tout d'abord le groupe SAIC avec ses marques MG et Maxus (utilitaires). Tout d'abord uniquement en Grande-Bretagne, ces marques commencent à arriver en Europe. Les premières immatriculations de MG en France ont d'ailleurs été enregistrées en avril. Les ventes de MG progressent plutôt bien en Grande-Bretagne, avec le passage des 10000 unités en 2019, soit 0,5% du marché. Et même plus de 1% au premier trimestre 2020... N'oublions pas en outre que SAIC dispose toujours d'une usine à Longbridge. Elle est à l'arrêt, mais elle existe.

Aiways sera vraisemblablement la première start-up chinoise à vendre en Europe. Le lancement du SUV électrique U5 a été reporté à l'été en raison du coronavirus. Mais tout est en place...

Et il y a le cas Borgward. La marque allemand a été relancée en Chine avec des fonds chinois en 2015. Avec force communication sur le lancement en Europe, une présence au salon de Francfort, un siège à Francfort, la promesse d'une unité d'assemblage à Brême (ville d'origine de la marque)... Le SUV BX7 est lancé à la mi-2018, en Allemagne seulement. Quelques unités sont immatriculées, et la marque annonce une expansion vers d'autres pays en 2019... Mais les réalités financières sont là. En 2018, Foton revend la marque à un nouvel investisseur. La priorité est à la relance en Chine... et les plans européens sont visiblement archivés.

Les voitures européennes importées

Il y a les marques chinoises, et il y a les voitures produites en Chine. Aujourd'hui, l'un des plus gros vendeur en Europe de voitures produites en Chine est... Volvo. Le constructeur suédois importe en effet sa berline S90, puisque son site de production exclusif dans le monde est à Daqing. Ceci grâce à la liaison ferroviaire mise en place par les autorités chinoises, la nouvelle "route de la soie".

Et Volvo ne restera pas longtemps dans ce cas. PSA va suivre l'exemple avec la berline DS 9, puis BMW emboitera le pas avec le SUV électrique iX3.

Ils seront bientôt en vente

BYD a donc annoncé ses intentions : commercialiser le SUV électrique Tang en Norvège avant la fin de l'année. Et il n'est pas le seul à vouloir faire son entrée sur le marché européen à court-terme. D'autres sont sur les rangs avec des plans qui semblent plutôt sérieux.

Il y a bien sûr Geely, avec sa marque Lynk&Co. Le lancement sera néanmoins discret au début, avec un ballon d'essai aux Pays-Bas, dans la région d'Amsterdam. Pas forcément le secteur le plus amical pour l'automobile, mais un pays où l'électrique se développe. Car Lynk&Co lancera ses modèles uniquement en électrique et hybride rechargeable. A terme, les modèles de la marque pourraient aussi être assemblés en Europe, puisqu'ils partagent nombre de composants avec les Volvo.

Au dernier salon de Francfort, deux marques ont confirmé un lancement en 2021 en Europe. Byton tout d'abord avec le SUV électrique M-Byte. Wey (groupe Greatwall) ensuite, avec des SUV hybrides rechargeables (VV5 et VV7) pour commencer, puis des modèles électriques par la suite.

A confirmer

Plus loin, ils sont nombreux à potentiellement pouvoir ou vouloir venir en Europe. Certains sont néanmoins un peu plus avancés. Comptons à ce nombre Nio, BAIC avec Arcfox, Chery avec sa marque Exeed, et Changan.

Notre avis, par leblogauto.com

Voici une quinzaine d'années, l'arrivée des chinois faisait peur avec leurs projets d'offres à très bas prix. Les projets ont tous fait Pschiiitt, en partie en raison des standards EuroNCAP... Ce problème est désormais bien pris en compte par les constructeurs, qui n'abandonne pas leurs vues sur notre continent, mais ont pris plus de temps pour préparer leur assaut.

Assurément, ce sera à présent par des voitures chargées en technologie, et électriques, qu'ils arriveront. Un prix intéressant mais pas cassé sera la cerise sur le gâteau. Et si ce ne sera sans doute pas un tsunami paré à submerger notre industrie en 2/3 ans, les parts qu'ils prendront sont précieuses sur un marché hyper-concurrentiel et à la rentabilité complexe pour les généralistes. N'oublions pas les japonais (12,5% de part de marché en Europe en 2019) et les coréens (7% des ventes de voitures particulières en Europe en 2019)...

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Pour résumer

Hier, BYD annonçait son arrivée en Europe dès cette année. Pas encore la vague chinoise que certains annoncent ou craignent. Mais les offres se multiplient et ce n'est pas fini. Petit tour d'horizon des marques chinoises présentent en Europe, ou qui vont y arriver à court terme.

Gautier Bottet
Rédacteur
Gautier Bottet

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