Fini les vaches farcies aux pneumatiques
par Thibaut Emme

Fini les vaches farcies aux pneumatiques

Les bonnes idées du passé qui se révèlent être très mauvaises, on en a quelques unes. L'une d'elles consiste à utiliser les vieux pneumatiques pour caler les bâches s'ensilage (*). C'est bientôt fini.

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Vous nous direz : "qu'est-ce que cela peut bien faire d'utiliser les vieux pneus pour maintenir les bâches d'ensilage ?". Et bien, cette pratique fortement encouragée dans les année 70 par le pouvoir en place, provoque ce que l'on appelle la "maladie de la quincaillerie" (terme inventé pour l'occasion visiblement).

Avec le temps, les intempéries, le soleil, la lune, etc. les pneus finissent par se déliter et des particules de caoutchouc et de métal des carcasses se retrouvent dans la nourriture ou même dans les prés. Ingérés par les vaches, ces éléments provoquent des abcès, de la fièvre, voire des péritonites. A la clé, outre une baisse de rendement, des animaux qui souffrent inutilement. Cette pratique est fortement décriée depuis 2015.

15 000 tonnes par an

Poussée par l'association écologique "Robin des bois", la filière pneumatique a accepté de signer un accord avec le Ministère de l'Ecologie et la Secrétaire d'Etat, Brune Poirson. Cet accord précise qu'en tant que producteur des pneumatiques, les manufacturiers s'engagent à les reprendre "gratuitement" sur l'exploitation. Chaque année ce sont environ 15 000 tonnes qui seront ainsi collectées. En nombre cela représente 2,3 millions de pneus.

Ces vieux pneus peuvent être broyés et utilisés dans les cimenteries à la place du fioul. Les résidus métalliques de carcasse sont ensuite incorporés au ciment pour le renforcer. On peut également faire ce que l'on appelle la pyrolyse du pneumatique. Cette opération produit du gaz ainsi que du "char" (partie solide de la pyrolyse), tous deux pouvant être réutilisés en combustible.

Les pneus remplacés par du plastique

Le gros souci, c'est qu'il y avait en 2006 plus de 800 000 tonnes de pneus usagés dans nos campagnes selon l'association "Robin des bois". Les enlever va prendre du temps. Mais, la filière s'y est engagée visiblement. A noter que l'enlèvement de ces pneumatiques devrait aussi enlever des nids à moustiques. En effet, l'eau stagne généralement dans le creux des pneus, parfait endroit pour le développement des millions de larves. Les rats en font également un terrain de jeu idéal.

En revanche, ce que ne montre pas forcément cet accord, c'est que les bâches d'ensilage vont encore plus que maintenant être remplacées par des films plastiques directement posés autour des bottes de fourrage. Plastiques que l'on retrouve encore en micro-particules dans l'estomac des ruminants. Mais, cela, Michelin et les autres fabricants de pneumatiques n'y seront pour rien.

Illustration : Ministère (un ensilage en silo taupinière)

(*) l'ensilage est une technique ancienne de conservation du fourrage par fermentation anaérobie (en l'absence d'oxygène). Le fourrage (maïs, ray gras, fétuque, luzerne, méteil…) est haché ni trop gros ni trop fin, ni trop humide ni trop sec et est ensuite soigneusement tassé et bâché. Il sert de stock à la saison sèche ou en hiver pour conserver une production laitière constante par exemple.

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Pour résumer

Les bonnes idées du passé qui se révèlent être très mauvaises, on en a quelques unes. L'une d'elles consiste à utiliser les vieux pneumatiques pour caler les bâches s'ensilage (*). C'est bientôt fini.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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