Geely is watching you

Après avoir déjà exprimé son "intérêt" en 2017, le chinois Geely reviendrait à la charge en direction des actifs de FCA, d'après les derniers bruits de couloirs et indiscrétions issues du monde financier, en particulier du média Milano Finanza. Dans un premier temps, les velléités de Geely seraient dirigées vers CNH Industrial, qui produit des camions avec l’emblématique marque Iveco et des engins de terrassement, mais les négociations pourraient aussi se porter sur des marques Alfa Romeo et Maserati.

Geely est déjà propriétaire de Proton pour le marché malais, de Volvo, de sa branche sportive Polestar et de Lotus, sans oublier la participation dans Daimler qui frise les 10%. L'acquisition éventuelle des deux fleurons italiens permettrait indéniablement de développer à la fois un pôle Premium Volvo-Alfa Romeo et un pôle luxe-sport avec la marque fondée par Colin Chapman et le blason au Trident. Alfa Romeo et Maserati ont du mal à faire décoller leurs ventes sur le marché chinois, FCA ayant raté le coche de son implantation.

L'avenir de FCA fait parler

Il ne faut pas oublier en effet que FCA se restructure doucement mais surement, comme en a attesté en 2018 la cession de Magnetti Marelli au japonais Calsonic Kanseï. Faut-il aussi voir un lien avec cet actionnaire minoritaire de FCA qui avait jeté un pavé dans la mare récemment en proposant au groupe de se focaliser sur les labels américains performants comme Jeep et de délaisser les marques européennes ?

Qu'on le veuille ou non, Jeep a pris un ascendant certain au sein du groupe FCA, ce qui fait grincer des dents un certain nombre d'observateurs qui estiment que le traitement entre les différentes franchises du groupe est trop déséquilibré au profit de Jeep. Étant donné les tensions actuelles entre l'Oncle Sam et la Chine, on voit mal comment le groupe américano-italien (ou italo-américain ? question de point de vue...) pourrait céder des actifs yankees à l'empire du milieu si une opération devait se concrétiser. John Elkann fera face sans doute à des décisions stratégiques majeures pour l'avenir de FCA dans les mois qui viennent, notamment pour l'Italie où une épée de Damoclès pèse sur le plan d'investissement initialement annoncé. Quid des usines implantées en Italie en cas de vente d'Alfa et de Maserati au géant Geely ?

L'avis de leblogauto.com

Pour les puristes, imaginer Alfa Roméo et Maserati sous pavillon chinois reste difficile à envisager et encore moins à accepter, tant ces marques symbolisent l'Italie et représentent un pan majeur de la culture et de l'histoire automobile européenne. Et la montée inéluctable de la puissance chinoise continue d'échauffer les esprits. Mais les exemples de ces dernières années - Lamborghini contrôlée par l'Allemand Audi, Jaguar et Land Rover par l'indien Tata, Volvo par le chinois Geely, Nissan par le français Renault (hum...) - ont prouvé que ce changement de pavillon pouvait être salutaire pour des marques sans qu'elles n'y perdent forcément leur ADN. Beaucoup considèrent que le Biscione et le Trident ne sont pas valorisés à leur juste valeur par le plan produit louvoyant et la stratégie globale de FCA (et Lancia au fait ?). Alfa a une gamme étriquée et Maserati une gamme vieillissante, que le SUV Levante à lui tout seul ne peut porter. Nous verrons bien...Alfa Romeo, il cuore cinese ?

Sources : Milan Finanza, Clubalfa