Le public apprécie la Nascar à la sauce tourangelle
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par Alain Monnot

Le public apprécie la Nascar à la sauce tourangelle

L’épreuve NASCAR sur ovale à Tours aura été marquée par une forte chaleur et la satisfaction du public grâce à des animations nombreuses et des courses spectaculaires, même si tout le monde ne comprenait pas toutes les subtilités du règlement US, que le speaker Adrien Paviot s’efforçait pourtant d’expliquer.

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Deux amis venus de Rennes, invités par un annonceur nous ont précisé leur point de vue, illustrant bien l’intérêt manifesté par les spectateurs.

Hervé se déclare très heureux d’assister à une très belle épreuve. Il est très impressionné par le pilotage de très haut niveau et a noté une habileté particulière de certains concurrents lors des re-starts.

Joseph nous déclare : « J’aime bien ce bruit particulier de ces moteurs NASCAR et l’ambiance générale de cette épreuve. J’ai trouvé que les drapeaux jaunes duraient un peu longtemps. Par contre, pour les re-départs, que les pilotes puissent choisir l’intérieur ou l’extérieur c’est une bonne chose pour le spectacle. »

Un jeune homme de la région tourangelle se réjouissait - lui aussi - de ces courses et repartait avec un trophée, à savoir un morceau de carrosserie de la voiture N° 37, dédicacé par le pilote Thomas Ferrando.

La belle histoire d’Ulysse

Avant de revenir sur la finale de la catégorie Elite 1, nous voulons évoquer la belle histoire de celui qui a gagné les deux finales en Elite 2.

Ulysse Delsaux, nous l’avions rencontré dans ses débuts et son papa avait plus répondu aux questions que lui, puisque à cette époque, une forme d’autisme le handicapait vraiment.

Après une finale ce dimanche menée de bout en bout avec une maestria incroyable et un feeling hors du commun, nous avons retrouvé Ulysse et c’est lui qui nous répond, sans hésitation.

Pouvez-vous Ulysse nous rappeler vos débuts, à Tours je crois bien ?

« En 2014. Mais en fait j’ai découvert la NASCAR avant. J’ai fait des tests fin 2012, en 2013 j’ai assisté à des courses et effectué un test. »

Vous avez toujours roulé dans le même team ?

« Oui, je roule chez RDV Compétition depuis 2014. Pour moi c’est un super week-end, j’espère que pour Fred il en sera de même avec une seconde victoire en Elite 1. Ce serait vraiment formidable. »

Alors cette course, exemplaire ?

« Ah oui, j’ai gagné les deux courses Elite 2. Je suis vraiment hyper content. J’ai fait un boulot de malade. Le début de saison était compliqué. J’ai connu des problèmes, je n’avais pas le moral. Après j’ai réagi, je me suis concentré sur mes techniques de pilotage et voilà, c’est ce qui m’a aidé à bien gérer mes courses ici.

J’ai connu beaucoup de tension au re-start avec Rudy (Boucenna), mais je n’ai pas été mis en danger au premier virage, après j’ai continué et là, je suis vraiment content. »

Ulysse nous confiait ensuite son envie de disputer les 24 heures du Mans et nous le laissions repartir dans sa bonne ville de Troyes, où il s’entraîne régulièrement sur simulateur et travaille également en imagerie mentale. En tout cas, comme nous le confirmait Jérôme Galpin, ce garçon constitue une image forte et rafraîchissante pour la NASCAR en Europe.

Un gros boulot d’organisation

Ce même Jérôme Galpin était un peu au four et au moulin avec ses casquettes de patron de la Société FJ et la présidence du NASAR Europe.

Un jour de course on te voit un peu partout, quelles sont tes activités ?

« Il y a vraiment beaucoup de travail. Les journées sont longues, elles commencent bien souvent avant 6 heures et se finissent juste après minuit. Ici, sur Tours contrairement à Brands Hatch ou Valencia, nous devons nous occuper de plus de choses que la seule compétition. Heureusement nous avons beaucoup de gens autour de nous, qui font un travail formidable, que ce soit sur la piste, aux entrées. »

En fait, c’est toi le coordinateur ?

« Oui, tout à fait. On s’assure que chacun ait ce qu’il faut pour bien travailler et on vérifie que tout cela aille dans la bonne direction. »

Et le public ?

« Oui, il y a pas mal de public aujourd’hui. Il n’y a pas eu une très grosse promotion autour de l’épreuve. Je suis très content, on sent une bonne atmosphère, la tribune est complète, on voit des sourires. Notre challenge étant que les gens viennent passer un bon week-end, effectivement le panel semble très sympathique et c’est une bonne base pour construire l’avenir. »

Et l’ovale de Tours décrié par les écologistes, quel va être son avenir ?

« C’est toujours compliqué de parler pour les autres. Nous avons mise sur pied une belle épreuve. On a vraiment bien travaillé avec les équipes du parc des expositions, dans une bonne atmosphère. Je pense que tous les gens qui sont là sont très contents, après ce n’est pas à moi à prendre des décisions à l’échelle de la ville de Tours, ou même d’entrer dans des contingences politiques. Nous sommes là pour apporter du bonheur aux gens et des émotions, on s’y attache pour le faire au mieux pour cette année et après, on pourra penser à ce qu’on pourra faire l’année prochaine. »

Une finale de folie

Tous les teams et tous les pilotes entendaient bien démontrer leurs performances lors de la finale Elite 2 de ce dimanche. Le team Go Fas avec son pilote Romain Ianetta en tête, voulait effacer la déconvenue occasionnée par Florian Venturi quand il détruisait la partie avant de la Ford Mustang N°32 après avoir été heurté par le pilote de la  Mustang N°90 qui s'était rabattu intempestivement sur lui. Un gros travail de reconstruction à la hâte, obligeait Romain à « sécher » la demi-finale et, de ce fait à partir en dernière position de la finale Elite 1, où l’on pensait que Frédéric Gabillon allait -une fois de plus- dominer tout son monde avec sa Toyota Camry, si bien préparée par RDV Compétition.

Tout y était scrupuleusement contrôlé en vue de cet épilogue que l’on souhaitait glorieux avec 4 victoires sur 4 possibles durant ce week-end. Ainsi, pour les pneumatiques, qui au fil des courses se dégradaient de plus en plus, compte tenu de l’état de la piste et des températures encore plus élevées qu’en début de meeting, les pressions étaient abaissée. Un check-up complet de l’auto N°3 était exécuté dans le peu de temps imparti entre les deux courses de l’après-midi (demi-finale et finale sur 70 tours).

Avant le départ on sentait Frédéric mécontent de l’attribution de sa place sur la grille (à l’extérieur) et l’on s’attendait à une sérieuse explication avec son concurrent direct- à l’intérieur- à savoir Alon Day sur la Chevrolet jaune N°54. Durant de nombreux tours, la N°3 dans les roues de de la N°54 attendit, en vain, une erreur d’Alon Day. Les événements de course entrainant des re-starts eurent raison de Gabillon, qui à chaque fois encore placé à l’extérieur, augmentait son déficit et sans doute très déçu n’insistait pas davantage.

Par contre, deux autres pilotes régalaient les spectateurs par leur audace et leur maitrise dans les situations les plus chaudes. On peut bien imaginer que Romain Ianetta pour passer de la dernière à une troisième place finale ne fit pas de détail. Son sens de l’anticipation et sa hardiesse pour les dépassements soulevèrent les cris du public. Tout autant d’ailleurs, que le rusé et expérimenté Bobby Laponte prenait tous les risques pour conquérir, puis préserver une seconde place sur la Toyota N° 18 de RDV compétition.

A l’arrivée donc, Frédéric Gabillon qui au fond de lui, se moquait bien de se 6ème place puisqu’elle lui permettait de s’en servir comme joker, ne cessait pourtant de contester sa position de départ, alors que Jérôme Galpin lui expliquait que tout était normal et annoncé avec la pole position étant attribuée au meilleur temps des demi-finales.

Le climat du paddock n’était pas à ce moment d’après course au beau fixe. On entendait même dans les rangs de mécaniciens anonymes des soupçons quant à la conformité du moteur de l’israélien Alon Day. Pour autant, le vainqueur ne boudait pas son plaisir après le podium en déclarant.

« Je n'étais pas le plus rapide aujourd'hui, mais c'était un excellent travail d'équipe du côté de CAAL Racing. Comme j’avais réalisé un temps plus rapide que Gabillon en demi-finale, donc j'ai commencé à partir de la pole position. Ensuite, je me suis juste défendu comme un enfer. L'équipe de CAAL Racing a fait un travail incroyable aujourd'hui. J'ai gagné une épreuve de la Coupe NASCAR aujourd'hui et c'est quelque chose d'incroyable. Bobby Laponte était sur mon pare-chocs dans les derniers tours, je pensais que je ne pourrais pas résister mais je me suis battu jusqu'à mon dernier souffle. Je suis heureux mais aussi vraiment, vraiment épuisé. »

Bobby Labonte, second, de son côté expliquait.

« Je suis arrivé à son pare-chocs, mais vous ne plantez pas les gens pour gagner une course. Il n'a rien fait de mal. J'ai essayé de l'attraper et peut-être qu'il y avait une chance avec quelques tours de plus… »

Alors que Romain Ianetta, troisième, ravi de sa remontée impressionnante, nous confiait vouloir bien terminer la structuration de son team pour s’engager avec deux autos la saison prochaine et que, cette performance en finale, malgré les aléas mécaniques précédents, lui apportait beaucoup de confiance pour la pérennité de son projet.

Frank Violas le boss de RDV Compétition, désigné comme meilleur manager du meeting, relativisait le fait de ne pas avoir remporté les 4 victoires en précisant avec un peu de malice « je crois que si on avait eu un tour de plus on la gagnait cette course, il suffit de voir comment Bobby a du talent pour doubler. En tout cas, ce qu’il a démontré avec notre auto, ça me fait énormément plaisir. »

On peut penser que Frédéric Gabillon va vite oublier ce qu’il a vécu comme une vraie frustration. En effet l'équipe sera invitée au Goodwood Festival of Speed ​​du 12 au 15 juillet, après quoi Frédéric se rendra au Canada pour participer à la course NASCAR Pinty's Series lors du très populaire GP3R de Trois-Rivières, du 10 au 12 août.

Ensuite, pour la reprise du championnat-avec des points qui compteront double- la NASCAR Whelen Euro Series se dirigera les 15 et 16 septembre sur le légendaire Hockenheimring en Allemagne, et là les explications sérieuses reprendront pour gagner ou non le championnat.

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Alain Monnot Texte et photos

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Pour résumer

L’épreuve NASCAR sur ovale à Tours aura été marquée par une forte chaleur et la satisfaction du public grâce à des animations nombreuses et des courses spectaculaires, même si tout le monde ne comprenait pas toutes les subtilités du règlement US, que le speaker Adrien Paviot s’efforçait pourtant d’expliquer.

Alain Monnot
Rédacteur
Alain Monnot

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