La Formule 1 trace la route pour 2021
par Thibaut Emme

La Formule 1 trace la route pour 2021

La F1 est consciente qu'il y a plusieurs soucis avec la discipline. Spectacle, coûts, pérennité des écuries. Voici des pistes pour 2021.

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Chase Carey, le patron de la F1 a demandé à Ross Brown, ancien directeur technique de Benetton, Ferrari et Mercedes, avec le titre de "son" écurie Brawn GP en 2009, de re-dynamiser un sport qui attire surtout les critiques.

Parmi les points à améliorer facilement relevés, il y a le bruit des moteurs V6 turbo hybride, mais aussi les dépassements. Déjà cette année, des mesures ont été prises pour que les moteurs fassent plus de bruit. Et effectivement, ils en font plus qu'en 2014 et leur introduction. Mais, cela reste loin des hurlements des V12, V10 ou même V8 atmosphériques qui prenaient 18 ou 20 000 tours/min.

Vers de vrais moteurs de course

Ca, c'est le point de vue du spectateur. Mais, il y a aussi celui des écuries. C'est un fait, les moteurs sont bien trop coûteux. La FIA et la F1 ont introduit un coût maximum pour les clients, mais au final ce sont les motoristes qui le supportent.

Les coûts viennent de la superbe complexité des moteurs, mais aussi de la fiabilité demandée (cette saison un moteur doit faire 7 Grands-Prix quand fut un temps il y avait un moteur qualif et un moteur course...). L'une des pistes est de conserver l'hybridation, mais uniquement par le MGU-K (cinétique). Exit le MGU-H (avec les gaz d'échappement) mais aussi, et surtout, des limites de consommation revues à la hausse, voire supprimées.

La partie hybride pourrait être standardisée pour baisser le coût. Au final, on reviendrait en arrière avec un super-KERS, mais, avec un V6 turbo au lieu du V8 d'avant 2014. "Nous savons que nous devons rester cohérents avec les voitures de route. C'est un débat intéressant. Mais, je pense qu'on est allé trop loin pour repartir de zéro. Ils doivent être moins chers, plus simples, et plus disponibles" déclare Ross Brawn.

"C'est un miracle d'ingénierie ces moteurs que nous avons maintenant, mais, ils sont trop chers. Je ne pense pas que ce soit de bons moteurs de course. Nous voulons des moteurs que les pilotes peuvent piloter pied au plancher, tout le temps, et qui procurent plus d'émotion".

Où l'on reparle des budgets limités

La Formule 1 souhaiterait intégrer une nouvelle fois des limites de budgets. Même ceux qui seraient les plus enclins à vouloir des budgets capés (Williams, Force India, Sauber, etc.) se montrent sceptiques.

Du côté de Brawn, pas de chiffre, mais, une idée sur ces budgets limités. Ils n'intégreraient pas les salaires des pilotes, ni le budget marketing. Surtout, limiter le budget ne va pas sans souci. Déjà, certaines écuries sont réparties sur plusieurs sites. Comme Renault par exemple dont l'usine châssis est à Enstone en Angleterre et l'usine moteur à Viry-Chatillon en France.

De plus, comment contrôler qu'une dépense est faite pour la F1 et pas pour autre chose ? En effet, Mercedes, Ferrari, McLaren, mais aussi Renault et Honda, font des voitures de route et peuvent très bien "faire croire" de travailler sur un prototype de route tout en développant des pièces pour la Formule Un. C'était le propos de di Montezemolo lorsqu'il était à la tête de Ferrari. Si un constructeur veut dépenser 500 millions d'euros, il trouvera toujours un moyen de le faire.

Le seul moyen pour la F1 de limiter les budgets, est de rendre inutile tout investissement supérieur à un niveau. Mais, cela suppose une normalisation de beaucoup de pièces. La F1 doit-elle devenir limite une formule monotype ?

Une répartition de la manne financière plus juste

Il n'y a pas que les coûts qui créent une distorsion de concurrence. En effet, la F1 génère énormément de revenus. Ceux-ci sont répartis entre la F1 et les écuries par les fameux accords Concorde. Et certaines écuries ont des bonus pour présence historique, présence importante, etc. Ferrari, Mercedes, Red Bull, McLaren et Williams reçoivent ces bonus. La répartition du reste dépend de la position au championnat constructeurs.

En 2021, tout cela pourrait être remis en cause. L'idée est d'avoir une répartition plus équitable et juste. Les revenus dépendraient uniquement des performances. Ils seraient répartis entre l'écurie et son motoriste. Ainsi, Ferrari, Mercedes, Renault et Honda auraient un intéressement aux résultats de leurs clients. Malin.

Surtout, cela pourrait inciter des motoristes non constructeurs à revenir en F1. Aston Martin, Porsche ou Cosworth étudient toujours leur arrivée en tant que "simple" motoriste. Aston Martin semble le plus proche de cela.

Mais, là, il faudra obtenir l'accord de certaines écuries qui pourraient perdre quelques millions de revenus au passage. Les autres sont forcément d'accord car cela devrait leur rapporter ces quelques millions de dollars pris aux "gros" du plateau.

Evidemment, ce n'est qu'une feuille de route et 2021 est "encore loin". Enfin pas tant que cela. Il va falloir rapidement mettre un groupe de discussion en place et avoir un plan clair d'ici la fin de 2019, peut-être même avant, pour laisser le temps aux motoristes de développer les moteurs de l'après 2021.

Illustration : Gilles Vitry/Leblogauto.com

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Pour résumer

La F1 est consciente qu'il y a plusieurs soucis avec la discipline. Spectacle, coûts, pérennité des écuries. Voici des pistes pour 2021.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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