Tavares va rencontrer Theresa May pour tenter de rassurer sur l'avenir de Vauxhall
par Elisabeth Studer

Tavares va rencontrer Theresa May pour tenter de rassurer sur l'avenir de Vauxhall

Les discussions se multiplient entre élus britanniques, General Motors, Opel et PSA, suite à l'annonce faite en début de semaine d'un possible rachat d'Opel et Vauxhall par le groupe automobile français.

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Les discussions se multiplient entre élus britanniques, General Motors, Opel et PSA, suite à l'annonce faite en début de semaine d'un possible rachat d'Opel et Vauxhall par le groupe automobile français.

Si la chancelière allemande Angela Merkel estime que le gouvernement allemand doit avoir son mot à dire sur le dossier, Londres s'inquiète également d'un possible impact de l'opération sur les usines britanniques du groupe. Vauxhall emploie 4.500 personnes au Royaume-Uni.

Carlos Tavares souhaite rencontrer Theresa May

Pour tenter de calmer le jeu, le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, vient d'annoncer qu'il avait demander à rencontrer la Première ministre britannique, Theresa May à ce sujet. Une initiative qui  s'inscrit en droite ligne des démarches engagées avec les autorités allemandes. Un porte-parole du chef de gouvernement britannique a confirmé que cette rencontre aurait bien lieu, sans pouvoir néanmoins préciser à quelle date se tiendrait l'entretien.

Les conséquences du Brexit pèsent lourdement sur le dossier 

Jeudi, à Paris, le ministre britannique des Entreprises, Greg Clark avait quant à lui établi des premiers contacts avec PSA en présence de responsables politiques français. Selon le Financial Times, il aurait donné au constructeur français les mêmes assurances que celles accordées l'an passé à Nissan, suite à ses inquiétudes quant aux éventuelles conséquences du Brexit.

Rappelons qu'à la suite des discussions, le constructeur japonais avait annoncé l'assemblage de deux nouveaux modèles dans ses usines britanniques. En contrepartie, Londres s'était engagé à faciliter l'implantation d'un plus grand nombre d'équipementiers, soutenir la recherche liée aux véhicules électriques et à faible taux d'émissions, s'engageant parallèlement à garantir aux constructeurs basés sur le territoire britannique un accès "libre et sans encombre" au marché européen dans un contexte de Brexit.

Samedi, le ministère britannique des Entreprises n'a toutefois pas souhaité confirmer que des assurances similaires avaient été données à PSA, indiquant seulement que les entretiens avec Greg Clark avaient porté "généralement sur nos engagements et notre enthousiasme pour la recherche sur les véhicules électriques et les batteries". A la suite des discussions, le ministre avait quant à lui précisé que les dirigeants du groupe français avaient souligné "qu'ils avaient en haute estime la force de la marque Vauxhall et la motivation de ses employés" et qu'ils avaient indiqué  qu'ils s'emploieraient à développer les points forts de la marque Vauxhall dans le cas où ils parviendraient à racheter sa société mère Opel.

Les sites britanniques de Vauxhall en première ligne,  l'emploi en jeu  

A la suite d'une rencontre avec Dan Ammann, le président de GM, Greg Clark a également affirmé avoir été à nouveau rassuré par General Motors sur le fait que le constructeur américain n'entendait pas "rationaliser" ses activités Vauxhall en Grande-Bretagne.

Dans l'entourage de PSA, on laisse entendre que des discussions sont menées actuellement avec General Motors au sujet d'éventuelles suppressions de postes et fermetures d'usines, les sites britanniques de Vauxhall étant en première ligne. Il ressortirait notamment des pourparlers qu'il s'avère à l'heure actuelle beaucoup plus facile de supprimer des postes au Royaume-Uni qu'en Allemagne, la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne ne jouant pas en la faveur des employés britanniques. Une restructuration dans les sites de Vauxhall serait ainsi fortement probable.

Le porte-parole du constructeur français a affirmé pour sa part que PSA était engagé "dans un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes de ce dossier, les institutions comme les représentants des salariés".

Jeudi, des responsables politiques britanniques et allemands avaient déclaré que General Motors s'était efforcé de minimiser les risques de fermetures d'usines en Allemagne et en Grande-Bretagne dans le cadre d'un éventuel accord avec PSA pour lui vendre sa filiale européenne déficitaire.

Le syndicat Unite estime n'avoir aucune garantie 

Le syndicat britannique Unite estime pour sa part n'avoir pas obtenu les garanties demandées. "Ma priorité la plus immédiate est de savoir où se situe Peugeot dans ce processus et c'est pour cela que je contacte le président du directoire de l'entreprise Carlos Tavares, pour lui demander une rencontre de toute urgence", a indiqué Len McCluskey, le chef de file du syndicat dans un communiqué.

Unite ajoute par ailleurs que l'année dernière, la présidente de GM, Mary Barra, lui avait donné en privé l'assurance qu'il n'y aurait aucune surprise concernant les sites britanniques du groupe, estimant que désormais cet engagement n'avait pas été respecté.

Opportunité ou opération risquée ? That's the question selon Cazeneuve 

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est entretenu quant à lui vendredi du dossier avec la Première ministre britannique. A l'issue de la rencontre, il a indiqué être convenus que "ce sujet pourrait présenter des opportunités et impliquer qu'on se reparle". Le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue, avait auparavant déclaré qu'il prévoyait avec ses homologues allemand et britannique d'entretenir un contact quotidien sur ce dossier. L'objectif principal étant de déterminer s'il s'agit d'une opportunité où si à l'inverse, l'opération comporte des risques qu'il conviendrait alors d'évaluer.

L'accord demeure encore à finaliser 

Les contours d'un éventuel accord demeurent encore à définir, reste notamment à déterminer si GM gardera ou pas une participation dans la nouvelle entité qui serait formée par PSA/Opel/Vauxhall. Le mensuel allemand Manager Magazin a quant lui indiqué en début de week-end que la PDG de General Motors, avait assuré au siège social d'Opel que ce dernier resterait indépendant si un accord était conclu avec PSA. Mary Barra a également déclaré que Carlos Tavares, comptait, en cas d'acquisition,  laisser en place la direction actuelle de la filiale européenne de GM, y compris le président du directoire Karl-Thomas Neumann.

Sources : Reuters, AFP, Financial Times, Manager Magazin, PSA

Crédit Photo : Vauxhall

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