Chine : Yuejin dans la tourmente
par Joest Jonathan Ouaknine

Chine : Yuejin dans la tourmente

Suite de constructeur chinois Yuejin est menacé, alors que paradoxalement, ses ventes progressent.

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Suite de constructeur chinois en pleine tempête. Cette fois, on parle du monde des utilitaires. Aujourd'hui, Yuejin est menacé, alors que paradoxalement, ses ventes progressent.

Yuejin a produit son premier camion en 1958 et c'est un cas typique du producteur de camions chinois. Nankin a été la capitale de la République Chinoise (celle du Guomindang.) Il y avait une communauté Allemande importante. Pour ces deux raisons, lorsque les communistes la prennent, en 1947, ils décident de la "punir". Elle reprend son nom chinois Nanjing et le quartier des plaisirs est rasé, au profit d'un atelier de mécanique. Cet atelier évolue en usine de poids-lourd, la Nanjing Automobile Company (NAC.) Son tout premier véhicule est le Yuejin Guerin (grand bond en avant), un clone de Gaz-51. A cause des errements politico-économique chinois, l'entreprise évolue peu durant les années 60-70. Au début des années 90, NAC n'est qu'une énième entreprise d'état avec un outil industriel archaïque et des produits démodés. Isuzu s'y intéresse et NAC commence à produire des utilitaires moyens sous licence. Lorsque Fiat cherche un partenaire, l'état chinois l'oriente vers NAC, ils forment une joint-venture et produisent ensemble des Iveco Daily. L'usine obsolète devient un acteur en plein développement. Il se diversifie dans l'automobile en rachetant l'outillage de la Seat Ibiza et en assemblant des clones de pick-up Isuzu. La joint-venture avec Fiat est étendue, avec la production de Siena et Palio.  Puis, cerise sur le gâteau, NAC s'offre MG, en 2005.

La success-story s'arrête là. NAC découvre vite qu'il n'a pas les moyens techniques et financiers de s'occuper de MG. Le compatriote SAIC est appelé à la rescousse, en 2007. Il faut alors rationnaliser les filiales des deux groupes. La division voiture particulière, Soyat, est vite liquidée. Fiat arrête de produire les Siena et Palio. Les camions Yuejin, les utilitaires d'Iveco et les camions Hongyan de SAIC sont regroupés. Ce pôle est une joint-venture entre Iveco et SAIC, nommé ensuite Naveco. Dans le cadre de ce partenariat, les Hongyan sont des Stralis rebadgés. Mais la clientèle chinoise les boude. Lorsque SAIC rachète LDV et crée sa propre marque de vans, Maxus, Iveco s'inquiète. Mais le Daily est un best-seller et les deux parties y trouvent leur compte.

Reste le cas de Yuejin et ses utilitaires moyens Isuzu. Iveco les déconsidère, vu qu'ils n'ont aucun lien avec l'Italie. Il interdit à la joint-venture de les exporter. En juillet, Yuejin est sorti de Naveco et il devient une filiale de SAIC. Reste que le marché des utilitaires moyens plafonne. Les volumes augmentent, mais la guerre des prix fait rage et les profits sont nuls. En théorie, SAIC réfléchi à une diversification. En pratique, le groupe semble vouloir se concentrer sur les voitures particulières (avec MG et Roewe) et les utilitaires légers (avec Maxus.) D'autant plus que dans ces domaines, il peut profiter du savoir-faire de ses partenaires étrangers (GM, VW et Fiat/Iveco.) Pourquoi s'embêter à poursuivre seul avec Yuejin ? La marque semble donc condamnée.

Crédit photos : Yuejin

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