F1 2016 : les forces en présence, les pilotes, les voitures
par Thibaut Emme

F1 2016 : les forces en présence, les pilotes, les voitures

La saison de Formule 1 débute ce vendredi à Melbourne en Australie et ne s'achèvera qu'après 21 grands-prix le 27 novembre à Abu Dhabi. Petit récapitulatif d'une intersaison marquée par quelques nouveautés.

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La saison 2016 de Formule 1 s'annonce sous de bons auspices. Nouvelle écurie (Haas F1), Manor qui s'est semble-t-il sauvé, Ferrari en outsider de l'épouvantail Mercedes, retour de Renault en constructeur, des petits nouveaux dans les baquets, des mouvements de pilotes. Que demande le peuple ? Ah oui, du spectacle ! Sur la piste on aura 22 pilotes, 5 fils d'anciens pilotes de F1 ou de rallye, 5 champions du monde cumulant 11 titres au total et 13 nationalités différentes.

21 Grands-Prix sont au programme avec un petit nouveau, Baku pour le GP "d'Europe". Le coup d'envoi a été donné cette nuit à Melbourne par des essais libres perturbés par la pluie et une prudence de tous. Les qualifications et la course doivent se passer sur le sec à l'Albert Park. Les qualifications ont lieu demain samedi à 7 heures du matin, heure de Paris. La course elle démarre dimanche 20 mars à 6 heures (heure de Paris).

En ce début d'année qui sont vos favoris ? Quel pilote va remporter votre vote de coeur même s'il n'est pas devant ? Qui voyez-vous en surprise de ce premier GP et de ce début de saison ?

Renault Sport F1 Team
 

2016 marque le grand retour de Renault en tant que constructeur en F1. Enfin le grand retour ce sera plus pour l'an prochain car le rachat tardif de l'écurie Lotus (ex Renault F1 Team) oblige la nouvelle écurie a utiliser une Lotus E23 avec des évolutions pour donner la R.S.16. Gros point d'interrogation sur cette écurie car si l'équipe n'a pas vraiment changé, les dirigeants oui et la voiture est une voiture de l'an dernier. Autre grosse modification pour l'équipe, les deux pilotes titulaires ne sont plus là. Romain Grosjean est parti pour Haas F1, Maldonado a été victime du crash des paiements de PDVSA.

Jolyon Palmer (fils de Jonathan, 83 départs en F1) était le choix de Lotus l'an dernier pour un baquet de titulaire. Soutenu par les sociétés de son père il a aussi (ne lui ôtons pas cela) gagné son baquet avec son titre GP2 en 2014 avec Dams.

Kevin Magnussen (fils de Jan, 25 départs en F1) retrouve un volant de titulaire après s'être fait lâcher par McLaren. Considéré comme un pilote rapide, il est aussi soutenu par quelques sponsors bienvenus pour Renault. Les deux pilotes n'ont qu'une année de contrat et savent qu'ils doivent faire leurs preuves rapidement.

Jolyon Palmer
Kevin Magnussen
RS16

Manor F1 Team
L'écurie Manor a changé de main et d'équipe dirigeante. Manor est toujours là, avec cette saison une (presque) nouvelle voiture et un power unit Mercedes. Côté pilotes, Manor a deux pilotes placés par leurs sponsors. Elle a pu économiser l'an dernier en utilisant une monoplace de 2014 et touche toujours une somme conséquente de la FOM grâce aux 2 points du regretté Jules Bianchi. Ce sera dur pour les points, peut-être en deuxième partie de saison avec Wehrlein.

Pascal Wehrlein est placé par Mercedes. C'est un espoir de la F1 mais il a tout à démontrer. Il sera à la fois caché pour grandir tranquille et sous la lumière en tant que protégé de Mercedes. On rappellera qu'il a remporté le DTM l'an dernier en étant le plus jeune champion.

Ryo Haryanto est un pilote indonésien soutenu par son pays de plus en plus fan de formule 1 (d'ici à ce qu'on y aille courir d'ici peu...). Ancien de Manor Motorsport en GP3, ses résultats les plus convaincants il les a obtenus l'an dernier en GP2 avec 3 victoires. Ryo pourrait avoir du mal à trouver le rythme en début de saison.

Pascal Wehrlein
Ryo Haryanto
MRT05

Haas F1 Team
L'écurie Haas débarque en F1 construite à partir de rien. Ecurie de Gene Haas, bien connu dans le sport automobile, l'écurie ne construit pas entièrement sa voiture mais achète tout ce qui est autorisé par la FIA. Beaucoup d'éléments viennent de chez Ferrari et le partenariat très important entre les deux écuries laissent à penser que l'écurie pourrait être une petite surprise du début de saison. Haas vise les points régulièrement pour s'installer dans la deuxième partie de tableau vers la 6/7/8 ème place.

Devant l'incertitude du rachat de Lotus par Renault, Romain Grosjean a quitté l'écurie alors que tout le monde le voyait avec Renault pour le retour en F1. Pilote expérimenté, capable de signer un podium à Spa avec la Lotus de l'an dernier, il permet à Lotus de terminer 6ème, devant Toro Rosso. C'est un gros pari pour Romain.

Esteban Gutierrez retrouve un baquet de titulaire grâce à Ferrari et à Carlos Slim dont les sociétés le soutiennent (ainsi que Perez). Moins expérimenté que son coéquipier il doit faire ses preuves car un baquet chez Ferrari est peut-être au bout de la saison 2016 ou 2017.

Romain Grosjean
Esteban Gutierrez
VF-16

McLaren Honda
McLaren Honda n'était plus que l'ombre d'elle-même l'an dernier et il est bien difficile de savoir où se trouve l'écurie à l'heure actuelle. Le partenaire moteur, Honda, dit avoir gagné pas mal de puissance mais c'est en course que cela pourra se juger. L'écurie est fidèle à la "taille de guêpe" pour sa monoplace (qui a fait des émules dans le paddock) et le châssis qui semblait bien né a encore évolué. Avec sa paire de champions du monde, McLaren peut-elle se remettre en selle en 2016 ?

Fernando Alonso n'a pas caché sa frustration l'an dernier avec un moteur qu'il jugeait digne du GP2 (aka. "gipitou"). Conscient qu'on ne débarque pas en F1 aussi simplement que cela, il a rongé son frein en attendant des évolutions de la part de Honda. Il semble que le motoriste a fait de 2015 une année de tests avec 14 moteurs en 19 courses. Si 2016 est du même acabit, pas sûr que l'Ibère dure très longtemps. C'est toujours un solide client pour peu que la machine suive.

Jenson Button de son côté est toujours plus "corporate" même si lui aussi a laissé paraître sa frustration à la longue. Il a réussi à marquer à 4 reprises et devance Alonso au général ce qui montre qu'il a encore "le niveau" mais surtout l'envie. Les années de galère avec Honda il connait mais reste à savoir s'il supportera lui aussi longtemps cette situation si elle perdure.

 

Fernando Alonso
Jenson Button
MP4-31

Sauber
Les temps sont rudes chez Sauber. Cette année devrait débuter avec moins de polémique que l'an dernier (blocage des voitures et compromis à 15 millions d'euros avec van der Garde) mais l'écurie de Hinwil est un peu à court d'argent en attendant les versements de la FOM. La voiture a peu évolué et Sauber pourrait vite souffrir par rapport aux autres écuries de milieu de tableau.

Marcus Ericsson est lui aussi un pilote "rapide comme Crésus" mais l'an dernier il a été dominé par Felipe Nasr (9 points contre 27) et devra augmenter son niveau s'il veut conserver son baquet en 2017 (d'autres mallettes toquent à la porte de Sauber).

Felipe Nasr a réussi ses débuts avec Sauber. 13ème pour sa première saison il a le soutien de Banco do Brasil mais est aussi considéré par ses pairs. Il va devoir confirmer en 2016 et qui sait si cela ne lui ouvrira pas les portes d'une autre écurie comme Force India ou même un retour chez Williams (dont il était pilote de réserve en 2014).

Marcus Ericsson
Felipe Nasr
C35

Toro Rosso
Toro Rosso a vécu 2 saisons l'an dernier. Après un début prometteur mais qui ne rapportait que peu de points à cause de pilotes inexpérimentés et un peu "chiens fous", l'écurie de Faenza a engrangé la moitié de ses points sur les 7 dernières courses (sur 19). Avec Verstappen, l'écurie tient un talent brut qui ira vraisemblablement dans l'écurie soeur en 2017 ou 2018 mais cette année elle récupère un moteur Ferrari client de 2015. Si cela devrait lui permettre de bien figurer dans la première partie de saison, elle risque d'en souffrir en deuxième partie, faute d'avoir les derniers développements.

Carlos Sainz Jr. (fils de Carlos Sainz) a marqué des points à 7 reprises en 2015 mais contrairement à son coéquipier il n'a pas su franchir un pas en cours de saison. Avec presque 3 fois moins de points que Verstappen il apparaît clairement menacé s'il ne hausse pas son niveau de jeu cette année. Chez RedBull on ne fait pas dans le sentiment.

Max Verstappen (fils de Jos Verstappen - 107 GP) a montré 2 visages l'an dernier. Très chien fou dans la première partie de saison, il a su se calmer pour réaliser une impressionnante série de 6 arrivées consécutives dans les points, 10 arrivées dans les points sur l'ensemble de la saison et deux 4èmes places. Il doit confirmer cette année et peut être promu chez RedBull en 2017.

Carlos Sainz Jr.
Max Verstappen
STR11

Sahara Force India
Sahara Force India a signé une très solide saison 2015 avec à la clé la 5ème place, principalement grâce aux mauvais résultats de McLaren. Pour autant, l'écurie indienne doit faire face à des difficultés avec des poursuites contre son patron Vijay Mallya même si ce dernier se veut rassurant. Avec la grosse modification introduite en milieu d'année dernière, SFI a marqué sur les 9 derniers GP, engrangé 97 points sur ces 9 dates, pour 136 points au total. L'écurie a aussi signé 6 GP avec ses deux pilotes marquants des points. La voiture de 2016 est une évolution légère de 2015 et on s'attend donc à les voir continuer sur leur lancée.

Sergio Pérez a très largement confirmé les espoirs mis en lui et montré qu'il n'est pas simplement un pilote à gros sponsors. 12 arrivées dans les points, une 9ème place finale au championnat pilote, 20 points devant Hülkenberg, Pérez donne le seul podium à Force India pour 2015. Il vise clairement le top 10 pilote, avec un ou plusieurs podiums.

Nico Hülkenberg a fait de son côté une moins bonne saison qu'espéré : 9 arrivées dans les points, une 10 ème place au général mais 20 points derrière son coéquipier et surtout 5 abandons (contre 1 à Pérez). Hûlkenberg va devoir réaliser une bonne saison 2016 (avec de la régularité) pour ne pas se retrouver sur la sellette pour 2017.

Sergio Pérez
Nico Hülkenberg
VJM09

Red Bull Racing F1 Team
Red Bull Racing a vécu une année 2015 compliquée. En difficulté avec l'intégration de son moteur Renault et en chicanerie permanente avec son fournisseur/partenaire moteur, l'écurie est allée jusqu'au clash avec le losange, précipitant sans doute d'ailleurs le retour de Renault en tant que constructeur à part entière, frustré du peu de reconnaissance et de retombée de l'investissement en F1. Avec une 4ème place RBR signe son plus mauvais résultat depuis 2008, son plus petit total de points et surtout ne signe aucune victoire (3 podiums dont deux 2ndes places). Forcée de rester avec Renault, l'écurie risque encore de souffrir face à Ferrari et Mercedes mais compte repasser Williams.

Daniel Ricciardo s'est retrouvé en leader de l'équipe suite au départ du fils prodigue Vettel vers Ferrari mais se fait battre au final par le promu Daniil Kvyat. Marquant des points à 13 reprises sur 19 courses, il est régulier mais le manque de confiance dans la voiture et le rôle de leader peuvent lui avoir joué des tours. Il doit lui aussi se reprendre pour 2016.

Daniil Kvyat a fait mieux que se défendre fasse à son coéquipier avec 1 année de moins d'expérience chez Red Bull. Promu avec le départ un peu surprise de Vettel, le Russe signe son meilleur résultat en carrière avec une seconde place en Hongrie. Il doit confirmer en 2016 et aller encore accrocher des podiums pour aider RBR à réintégrer le Top3 mondial.

Daniel Ricciardo
Daniil Kvyat
RB12

Williams F1 Team
Williams sait faire des voitures, et lorsqu'elle trouve le bon accord entre le moteur et son châssis, c'est un candidat solide au podium final. Un peu en retrait par rapport à 2014, l'écurie a tout de même enregistré 4 podiums l'an dernier et n'a manqué les points qu'à 3 reprises en 19 GP. Clairement un cran au dessus de RBR l'an dernier, Williams a amené une évolution de sa voiture pour cette saison 2016. Cela pourrait peut-être être dur en deuxième partie de saison et l'écurie de Groove doit prendre les gros points d'entrée.

Felipe Massa livre encore une saison solide l'an dernier. Pas forcément de coup d'éclat mais 13 fois dans les points (2 abandons) et une 6ème place finale. Il espère intégrer le Top5 et sait qu'il devra pour y arriver battre son coéquipier Bottas. Pas simple pour un pilote à qui certains commencent à montrer le chemin de la retraite.

Valtteri Bottas a connu une saison plus difficile que 2014, à l'image de l'écurie, avec une voiture qui n'a pas progressé autant que les concurrents. 13 fois dans les points il a été aussi perturbé par des rumeurs l'envoyant chez Ferrari à la place de Räikkönnen dès cette saison. Confirmé chez Williams il creuse l'écart sur Massa en deuxième partie de saison mais se refait passer par Kimi Räikkönen lors du dernier GP pour le gain de la 4ème place au général. Une bonne saison 2016 pourrait l'envoyer dans une écurie visant le titre.

Felipe Massa

Valtteri Bottas
FW38

Scuderia Ferrari
La Scuderia Ferrari est cette saison l'outsider désigné de Mercedes. Certains affirment que les rouges ont caché leur jeu jusqu'à présent et que tant du côté moteur que du côté châssis, la SF16 a progressé par rapport à sa devancière. L'an dernier Ferrari réussit tout de même à gagner par 3 fois dans la saison redonnant espoir à tous les tifosi qui rêvent d'un combat entre les deux titans cette année (avec Ferrari vainqueur cela va de soi). A voir si l'adaptation au nez court sera efficace pour le châssis et surtout si les deux pilotes seront au même niveau, ce qui était loin d'être le cas l'an dernier. Côté moteur, Ferrari est annoncé pour avoir rattraper le retard sur Mercedes.

Vettel en rouge. Beaucoup en rêvaient, Arrivabene et Marchionne l'ont fait. Pour une première saison à Maranello, Vettel a montré qu'il pouvait gagner sans Red Bull. Vainqueur à 3 reprises et auteur de 10 podiums supplémentaires, il a même menacé Rosberg au championnat avant que ce dernier n'aligne 3 victoires à la suite en fin de saison. Archi-dominateur de son équipier, Vettel remporte aussi les suffrages de l'équipe en tant que pilote très bien intégré. Il vise clairement le titre cette saison.

Kimi Räikkönen a encore été en difficulté. Assez régulier, il est 14 fois dans les points mais compte 5 abandons (2 pour Vettel). Auteur de 2 podiums il est à 128 points de Vettel au final et a failli se faire battre par Bottas. Il pourrait jouer la suite de sa carrière (en rouge au moins) cette saison.

Sebastian Vettel
Kimi Räikkönen
SF16

Mercedes AMG Petronas F1 Team
Mercedes fut l'ogre de 2015. Encore plus dominateurs qu'en 2014 (ils font le même total de points environ mais sans les points doublés d'Abu Dhabi en 2014) ils ont fait 12 doublés en 19 courses (11 en 2014) et signé 18 poles (en en laissant une seule à Vettel). Mais Mercedes a aussi des problèmes de riches avec une guerre intestine entre ses deux pilotes. Si Rosberg a été mis KO par Hamilton après la trêve estivale, cette année ils repartent tous les deux à égalité. Mercedes continue de faire évoluer sa voiture et pourrait encore être l'épouvantail de la saison.

Triple champion du monde, Hamilton vise encore le titre cette année pour rejoindre Prost et Vettel avec 4 titres, derrière Fangio avec 5 et Schumacher avec 7 titres. L'an dernier il n'a gagné "que" 10 fois (11 poles), et a du abandonner 1 fois (pour 18 arrivées dans les points). Mentalement fort (contrairement à 2014 où il avait montré des signes de faiblesse de ce côté-ci) il part avec un ascendant sur Rosberg mais doit marquer son territoire d'entrée.

Fils de Keke Rosberg, 114 départs en GP, Nico ronge son frein et désespère de conquérir le titre mondial pilote. Auteur d'une saison comparable à 2014 il ne compte que 2 abandons pour 17 arrivées dans les points, 6 victoires et 7 poles. Il ferait un champion tout à fait honnête mais il y a son ancien meilleur ami sur sa route et il lui manque ce petit rien pour le dépasser. Aura-t-il le déclic cette année ? Le nouveau format de qualification peut-il lui permettre de passer devant ?

Lewis Hamilton
Nico Rosberg
W07

Crédit photo : écurie respective

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Pour résumer

La saison de Formule 1 débute ce vendredi à Melbourne en Australie et ne s'achèvera qu'après 21 grands-prix le 27 novembre à Abu Dhabi. Petit récapitulatif d'une intersaison marquée par quelques nouveautés.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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