VW contraint à rappeler 8,5 millions de véhicules en Europe
par Elisabeth Studer

VW contraint à rappeler 8,5 millions de véhicules en Europe

Face au scandale VW, les pouvoirs publics prennent désormais le taureau par les cornes, en se montrant contraignant. Ne laissant plus au constructeur la main mise pour qu'il mette en œuvre de lui-même des opérations en vue de remettre aux normes ses moteurs aux caractéristiques falsifiées, elles imposent désormais à Volkswagen de rappeler ses voitures au sein de l'Union européenne. Elles rejettent ainsi la proposition du constructeur de procéder via des réparations volontaires des propriétaires des véhicules concernés.

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Face au scandale VW, les pouvoirs publics prennent désormais le taureau par les cornes, en se montrant contraignant. Ne laissant plus au constructeur la main mise pour qu'il mette en œuvre de lui-même des opérations en vue de remettre aux normes ses moteurs aux caractéristiques falsifiées, elles imposent désormais à Volkswagen de rappeler ses voitures au sein de l'Union européenne. Elles rejettent ainsi la proposition du constructeur de procéder via des réparations volontaires des propriétaires des véhicules concernés.

Un porte-parole de l'Autorité Fédérale des Transports allemande KBA a ainsi indiqué qu'après examen des propositions déposées par VW à ce sujet la semaine dernière, elle allait « ordonner le rappel" de 2,4 millions de véhicules en circulation en Allemagne et équipés d'un moteur diesel truqué.

Une manière de procéder qui constitue une première pour l'organisme, qui, en temps normal, se contente de superviser les rappels, mais ne les impose pas. Pour justifier cette méthode contraignante, le ministre des Transports, Alexander Dobrindt, supérieur hiérarchique de la KBA, a mentionné "la dimension" du rappel, qui "rend nécessaire un certain degré de contrôle". L' Autorité fédérale des transports et le gouvernement allemand pourraient ainsi perdre patience – voire confiance - face à la lenteur de VW pour déterminer les opérations à entreprendre pour résoudre le problème, les consommateurs étant laissés dans l'expectative.

Se voulant on ne peut précis et directif, la KBA a par ailleurs déclaré qu'elle attendait d'ici à fin octobre la présentation par Volkswagen de sa solution technique concernant les moteurs diesel 2 litres - pour lesquels une correction des programmes informatiques devrait permettre de résoudre le problème - et d'ici à fin novembre les détails du plan pour les moteurs 1,2 et 1,6 litre, lesquels devraient nécessiter de faire appel à de nouveaux composants.

En vue de faire taire les critiques de ceux - comme Greenpeace - qui considèrent comme tardive la date de mise en place de  la solution technique pour ces derniers types de moteurs, le ministre allemand des transports a par ailleurs tenu à préciser que cette dernière ne sera pas disponible et prête à l'installation avant septembre 2016. Dobrindt a par ailleurs estimé que pour l'ensemble de la zone Europe, VW aura probablement besoin d'échanger ou de reconstruire des pièces pour environ 3,6 millions de moteurs. Au final, comme il se doit, la KBA testera les véhicules après modifications en vue de s'assurer que les réparations soient efficaces.

Dans un courrier adressé jeudi à Alexander Dobrindt, le patron de Volkswagen Matthias Müller a estimé que l'injonction de la KBA "ouvrait une possibilité d'arriver à un processus coordonné et commun pour tous les membres de l'Union européenne", qui serait "dans l'intérêt des clients et conforme à l'esprit européen".

Reste que selon les analystes financiers du secteur, le rappel obligatoire devrait être plus coûteux pour VW, le groupe étant contraint de travailler sur les voitures plus rapidement.

Parallèlement, dans l'après-midi, Volkswagen a indiqué qu'au final 8,5 millions de véhicules seraient rappelés dans les 28 pays de l'Union européenne. Les opérations devraient débuter à partir de janvier, conformément aux informations communiquées la semaine dernière. Elles devraient s'étaler sur toute l'année 2016. Si jusqu'à présent, Volkswagen avait évoqué le chiffre de 8 millions de véhicules concernés dans l'ensemble des pays membres, sur 11 millions dans le monde équipés du logiciel incriminé, les chiffes fournis par VW à pas feutrés sont sujets à révisions. Ainsi, si le constructeur et les autorités allemandes avaient fait état de 2,8 millions d'unités concernées en Allemagne, le chiffre a finalement été ramené à 2,4 millions.

Au final, les 8,5 millions de véhicules impactés représentent un peu moins d'un tiers des livraisons d'automobiles VW dans l'Union européenne de 2009 à août 2015, selon les chiffres de vente publiés par la société pour les cinq divisions concernées.

Volkswagen affirme par ailleurs dans son communiqué que les véhicules équipés du moteur EA189 - entaché de fraudes - sont absolument sûrs et peuvent continuer à être utilisés jusqu'à leur remise aux normes. Il réitère par ailleurs sa promesse que les travaux effectués sur les véhicules dans le cadre ces opérations ne seront aucunement facturés aux propriétaires.

S'exprimant lors d'un discours à la chambre basse du Parlement allemand, Enak Ferlemann , Secrétaire d'Etat au ministère des transports allemand a indiqué quant à lui que pour le bien des clients et l'image de l'automobile, " nous allons éclaircir ce qui est arrivé chez Volkswagen. Ajoutant : "L'Allemagne restera le pays n°1 de l'automobile. "

Il n'en demeure pas moins qu'à l'heure actuelle, la crise qui affecte le diesel a fait diminuer de plus de 21 milliards d'euros (23,9 milliards de dollars) la valeur de marché de VW.

Sources : VW, AFP, Bloomberg

Crédit Photo  : VW

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Pour résumer

Face au scandale VW, les pouvoirs publics prennent désormais le taureau par les cornes, en se montrant contraignant. Ne laissant plus au constructeur la main mise pour qu'il mette en œuvre de lui-même des opérations en vue de remettre aux normes ses moteurs aux caractéristiques falsifiées, elles imposent désormais à Volkswagen de rappeler ses voitures au sein de l'Union européenne. Elles rejettent ainsi la proposition du constructeur de procéder via des réparations volontaires des propriétaires des véhicules concernés.

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