Réflexion : Où va la F1 ?
par Alain Monnot

Réflexion : Où va la F1 ?

Où va donc la F1 ? Cette question germe, Grand Prix après Grand Prix, dans tous les esprits des amateurs d’automobile et des fans de compétition.

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Une érosion de l’intérêt

Il faut bien reconnaitre que depuis deux saisons, l’ultra domination des Mercedes conduit à ce que l’intérêt pour la Formule 1 diminue considérablement, au point que les instances sportives et leurs partenaires réfléchissent, plus que sérieusement, à prendre des mesures de nature à rendre les voitures plus attractives et les courses plus spectaculaires.

On pourrait nous rétorquer que Ferrari a déjà dominé outrageusement le championnat du monde, sans que pour autant, le public ne se détourne des courses. On oublierait simplement de dire que derrière les flèches rouges, une grande bagarre permettait à plusieurs autres équipes d’accéder aux places d’honneur, offrant ainsi un spectacle bien moins lénifiant et mettant en valeur des performances fabuleuses des monoplaces, pilotées par des hommes hors du commun.

Aujourd’hui, tout le monde ou presque déplore que les pilotes soient assimilables à des exécutants talentueux aux ordres des techniciens du muret, chargés de régir tous les paramètres de course à partir de leurs puissants ordinateurs. En un mot, les spectateurs ne rêvent plus. La situation devient grave avec une érosion du nombre de spectateurs directs et de la baisse des audiences télévisuelles.

Deux voies de réflexion

Un groupe stratégique de réflexion sur l’avenir de la F1 s’est donc mis au travail, avec pour objectif de trouver un consensus en vue d’une saison 2017 entièrement nouvelle, tant au plan des autos que du format des courses.

Si nous savons d’ores et déjà que pour gagner des spectateurs un changement de format devrait intervenir dès 2016, aucune idée formelle n’est pour le moment arrêtée. On ne peut s’empêcher de rapprocher cette réflexion du succès populaire remporté par la Formule E faisant disputer deux courses pour sa dernière épreuve au cours du week-end londonien, simplement parce que les batteries ne peuvent fournir de l’énergie pour une course longue ! Alors là, en F1, une course Sprint le samedi et un vrai Grand Prix le dimanche pourraient être envisagés, avec également deux types de qualifications. Le schéma de deux courses, avec pour le second départ une grille inversée ne semble pas du goût des protagonistes, avec lesquels il faudra bien évidemment compter, tout comme sur les patrons d’écurie, auxquels il pourrait être demandé d’adhérer à une course de pilotes « juniors ». On peut s’attendre à des positions tranchées, voire opposées de la part de tous les acteurs de ce petit monde de la F1, mais on sait aussi que nécessité fait loi et que tout le monde a intérêt à apporter un coup de jeunesse à cette belle et noble institution que constituent les Grands Prix.

Sur le plan technique, les impératifs drastiques visant à une réduction des consommations pour rendre la F1 écologiquement acceptable, ont semble-t-il poussé le curseur trop loin en termes de réduction de l’effet de sol, de largeur des pneumatiques et de moindre bruit. Le challenge pour 2017 sera d’obtenir l’accord et le vote -pour des modifications notoires- de tous les membres de ce cercle fermé, pourtant bien conscients de la nécessité d’évoluer.

Dans ces conditions, lâchera-t-on la bride sur les questions des appuis aérodynamiques, tout en poursuivant, voire en renforçant les contraintes en termes de volume de carburant ?Poursuivra-t-on avec des changements de pneus ou optera-t-on vers un même pneu pour une course ? Que fera-t-on pour que les pilotes ne soient plus des marionnettes télécommandées par les stands ?

Comme on le voit le chantier ouvert s’avère particulièrement vaste. La seule question qui vaille pour chacun des points de vue concernés, consiste à se dire en quoi chaque proposition apportera un regain d’attractivité à la F1 sans dégrader la sécurité, ni faire flamber les coûts.

Ingénieurs, partenaires, motoristes, financiers, managers, pilotes, organisateurs et pouvoir sportif, tous ont devant eux un très beau challenge à relever. Il ne suffit plus d’aller courir dans des pays émergents pour que la F1 survive. Des changements plus structurels sont nécessaires. Gageons que Renault, revenant dans le jeu, saura jouer au mieux cette partition d’une crédibilité à reconquérir.

Crédit photos : Mercedes Grand Prix (1,2), Ferrari (3)

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Pour résumer

Où va donc la F1 ? Cette question germe, Grand Prix après Grand Prix, dans tous les esprits des amateurs d’automobile et des fans de compétition.

Alain Monnot
Rédacteur
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