12 heures de Bathurst : le retour de Godzilla
par Pierre-Laurent Ribault

12 heures de Bathurst : le retour de Godzilla

La Nissan GT-R a construit sa légende en dehors du Japon au début des années 1990 en remportant à deux reprises en 1991 et 1992 la course australienne des Bathurst 1000, faisant montre d'une telle domination que la réglementation fut changée pour 1993 afin de l'empêcher de revenir. Elle aura dû attendre 23 ans pour reconquérir la victoire sur le fameux circuit de Mount Panorama aux 12 heures de Bathurst en 2015 mais l'a fait avec panache à l'issue d'un final fantastique.

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Les 12 heures de Bathurst sont nées en 2007 pour permettre aux voitures de tourisme et aux GT de concourir à Bathurst en parallèle de la Bathurst 1000 qui n'accepte que les V8 Supercars. Au fil des années, la Bathurst 12 hour est devenue une des grandes courses d'endurance GT de la saison, accueillant un plateau de plus en plus relevé. Cette montée en puissance est vue d'un mauvais oeil par les organisateurs de la série V8 Supercars qui ont cette année organisé une journée de tests obligatoire pour leurs concurrents, interdisant aux meilleurs pilotes australiens de participer aux 12 heures comme c'était le cas les années précédentes. Cela n'a pas empêché la course d'endurance de faire le plein, côté qualité comme quantité.

La qualification a été fort disputée comme on pouvait s'y attendre et le record de la piste est tombé. Il a été battu par le pilote belge Laurens Vanthoor sur l'Audi R8 LMS du Phoenix Racing, devant, et c'est peut-être là l'exploit de ces qualifications, le pilote local David Russell sur la Lamborghini Gallardo du team australien JBS. La pole aurait été pour Nissan si Katsumasa Chyo, très en verve, n'avait pas tapé le mur dans son dernier tour rapide. Il obtenait tout de meme la troisième place de grille alors que les vainqueurs 2014, la Ferrari Maranello Motorsport, devaient déclarer forfait après avoir détruit irrémédiablement leur voiture lors des essais libres.

La course a été très serrée d'un bout à l'autre, du fait d'un grand nombre d'incidents entraînant un nombre record d'interventions du safety car : 20 fois en 12 heures ! Heureusement il n'y a pas eu de blessures graves, même si David Brabham qui reprenait le volant à l'occasion de cette épreuve a dû faire une visite à l'hôpital à la suite de l'accrochage de sa Bentley avec l'Aston Martin de Stefan Mücke dans la dernière heure de course. Aucune voiture n'a pu dégager d'écart important et pas moins de 6 voitures pouvaient encore l'emporter à une heure de l'arrivée.

Au gré des derniers ravitaillements, l'Aston Martin du Craft Bamboo Racing de Stefan Mücke rendait le commandement successivement à la Mercedes SLS du team Erebus, puis l'Audi du Phoenix Racing et enfin, lorsque le safety car lâchait les autos pour le rush des dix dernières minutes, à la Bentley M-Sport de Matt Bell qui était immédiatement sous la menace de Laurens Vanthoor. Katsumasa Chiyo était plus loin derrière des attardés au moment du redépart, mais très motivé. Le pilote japonais avait une revanche à prendre sur l'édition 2014 où il avait dû abandonner victime d'un accrochage alors qu'il était au milieu d'une grande performance. Cette année serait la sienne, et il sortait le très grand jeu. La Nissan GT-R officielle était dans les roues des deux premiers en quelques minutes lorsque le safety car  revenait en piste et relâchait les autos à deux tours de l'arrivée. Chiyo avalait successivement l'Audi de Vanthoor et la Bentley de Bell pour s'envoler vers la victoire. Bell résistait le mieux qu'il pouvait, mais derrière lui Vanthoor et Mücke s'échangeaient la troisième place avant de passer tous deux la Bentley dans le dernier virage, en conclusion d'un dernier quart d'heure de folie.

C'est la première grande victoire de la Nissan GT-R GT3 et la consécration pour le programme des Nismo Global Athletes mis en place par Darren Cox. Les deux coéquipiers de Chiyo, Wolfgang Reip et Florian Strauss, sont des lauréats de la GT Academy et démontrent, après les performances de Lucas Ordonez et Jann Mardenborough, que la filière de sélection mis en place par Nismo et Polyphony Digital est efficace. La saison commence bien pour Nismo, qui a désormais les 24 heures de Spa dans son viseur, tandis que se poursuivent les essais de la GT-R LM Nismo.

Crédit image : Nissan, Audi, Aston Martin Racing. Crédit vidéo : Bathurst 12 hours

PosEquipageEcurie/voitureTemps/Ecart
1Chiyo/Strauss/ReipRJN Nissan12h00m11.0280s
2Vanthoor/Winkelhock/MapelliPhoenix Audi+2.4529s
3Mucke/O'Young/MacDowellCraft Bamboo Aston+2.8016s
4Kane/Smith/BellM-Sport Bentley+3.7821s
5Le Brocq/Canto/MuscatErebus Mercedes+3.9430s
6Montermini//Simonsen/LobertoVicious Rumour-1 tour
7Russell/Owen/LagoJBS Lamborghini-1 tour
8Vilander/Griffin/Mok WenClearwater Ferrari-1 tour
9Ortelli/Haase/BaumgartnerPhoenix Audi-1 tour
10Mies/Eddy/CiniHallmarc Audi-2 tours

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La Nissan GT-R a construit sa légende en dehors du Japon au début des années 1990 en remportant à deux reprises en 1991 et 1992 la course australienne des Bathurst 1000, faisant montre d'une telle domination que la réglementation fut changée pour 1993 afin de l'empêcher de revenir. Elle aura dû attendre 23 ans pour reconquérir la victoire sur le fameux circuit de Mount Panorama aux 12 heures de Bathurst en 2015 mais l'a fait avec panache à l'issue d'un final fantastique.

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