WEC 2012-5 Sao Paulo : première victoire de Toyota, avec la manière
par Pierre-Laurent Ribault

WEC 2012-5 Sao Paulo : première victoire de Toyota, avec la manière

Lorsque Toyota, qui avait prévu en début d'année de ne faire que Le Mans et une poignée d'autres épreuves dont Fuji en 2012, a annoncé disputer la saison entière, le soulagement a été général puisque le constructeur japonais sauvait de fait le championnat du monde après le retrait abrupt de Peugeot. Tout le monde reconnaissait que l'effort était méritoire mais on n'attendait pas pour autant de miracle d'une équipe qui débutait face à la formidable armada Audi et ses années d'expérience. Et pourtant. Après avoir montré une pointe de vitesse inattendue au Mans et une fiabilité sans faille à Silverstone, Toyota a réussi hier, pour sa troisième course, l'exploit de battre Audi de façon indiscutable.

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Nicolas Lapierre avait qualifié la TS030 en pole position vendredi, démontrant que les Japonais de Cologne avaient choisi la vitesse pure pour tenter de contourner le handicap en consommation qui leur avait empêché de contester la victoire à la R18 e-tron quattro à Silverstone. La mission de Alex Wurz et Nicolas Lapierre serait de faire le trou le plus tôt possible afin de ne pas se faire raccrocher par une Audi qui passerait moins de temps aux stands. Lapierre se mettait au travail avec un départ très réussi et construisait un écart qui dépassait les 10 secondes au moment de la première plage de ravitaillement.

Derrière la TS030, Benoît Tréluyer sur la no1 qualifiée 3ème remontait Allan McNish sur la R18 Ultra no2 et le passait après une vingtaine de tours. Les positions étaient alors fermement établies entre les trois voitures de pointe, la no7 devant la no1 et la no2. Le problème majeur d'Audi allait apparaître rapidement. Si la consommation restait à l'avantage de la marque aux anneaux, les Audi semblaient incapables d'exploiter les pneumatiques aussi bien que la Toyota.

L'équipe japonaise allait être en plus aidée par les circonstances: à l'approche de la mi-course l'Oreca-Nissan Signatech de Jordan Tresson perdait une roue et se retrouvait bloquée sur la piste, déclenchant l'entrée en piste du Safety Car. En WEC il y a deux safety cars, qui ont chacun leur petit train à l'extrémité opposée du circuit. Alors que la Toyota se rangeait derrière le premier, les Audi se retrouvaient derrière le second et au drapeau vert Alex Wurz se retrouvait avec un écart passé à 51 secondes sur la no1 de Marcel Fässler...

Pendant ce temps parmi les privés du LMP1, la Lola-Toyota no12 du Rebellion Racing assurait sans difficulté le commandement devant la seconde voiture du team.

En LMP2, la première moitié de la course était l'occasion d'une splendide bagarre entre la HPD-Honda Starworks n044 et la Morgan-Nissan Oak Racing no35 où se faisait remarquer le jeune Alex Brundle, aussi brillant que lors de sa prestation mancelle. Les deux voitures ne se quittaient pas et la Morgan-Nissan ne tenait la tête que de quelques dixièmes.

Belle bagarre également en LMGTE Pro entre trois marques, l'Aston Martin no97, la Ferrari AF Corse no51 et la Porsche Felbermayr no77. Stefan Mücke sur l'Aston Martin menait la première partie de la course avant que Gimmi Bruni sur la 458 Italia ne le passe. En LMGTE Am, la Corvette Larbre Competition no50 dominait assez clairement les débats...

La situation en tête de la course restait essentiellement inchangée pendant la seconde moitié de l'épreuve, la Toyota TS030 se détachant graduellement allait jusqu'à prendre un tour aux deux Audi qui ne pouvaient pas faire grand chose pour revenir sur la japonaise même si elles se dédoublaient en fin d'épreuve. Les chances de la no2 étaient d'autant plus réduites que Tom Kristensen ne pouvait éviter un tête à queue après un accrochage avec une Ferrari (on va finir par croire qu'il y a un aimant entre les Audi R18 et les 458 Italia), mais pouvait reprendre la piste sans gros dégâts.

La Toyota de Alex Wurz et Nicolas Lapierre passait la ligne en vainqueur à l'issue des 6 heures, une première historique pour le système hybride essence de la marque qui laisse présager une formidable bagarre entre les deux constructeurs car Audi ne va certainement pas rester sans réagir. Avec la seconde place, Benoît Tréluyer, André Lotterer et Marcel Fässler accentuent leur avance au classement du championnat sur leurs rivaux Tom Kristensen et Allan McNish qui terminent troisièmes. La quatrième et la cinquième position sont pour les deux Lola-Toyota du Rebellion Racing.

En LMP2, c'est finalement la HPD -Honda Starworks no44 de Stéphane Sarrazin-Vicente Potolicchio et Ryan Dalziel qui l'emporte avec trois tours d'avance sur l'Oreca-Nissan no49 de Luis Perez Companc, Nicolas Minassian et Pierre Kaffer et la Morgan-Nissan Oak Racing no24 de Jacques Nicolet, Matthieu Lahaye et Olivier Pla qui se consolent avec le podium des ennuis qui ont écarté la no35 de la course en tête.

Le LMGTE Pro est une nouvelle fois remporté par la Ferrari AF Corse no51 de Giancarlo Fisichella et Gimmi Bruni qui ont eu toutefois fort à faire pendant la première partie de la course avec l'Aston Martin Vantage no97 de Stefan Mücke et Darren Turner et la Porsche Felbermayr Proton no77 de Marc Lieb et Richard Lietz. Les trois marques sont très proches, ce qui donne beaucoup d'attrait à cette catégorie qu'on annonce encore plus fournie en 2013.

Larbre Competition impose sa Corvette no50 avec Patric Bornhauser, Julien Canal et Fernando Rees devant la seconde Porsche Felbermayr Proton no88 en LMGTE Am. Après la course, la Corvette a été exclue suite à une non conformité technique, mais Larbre a décidé de faire appel.

Rendez-vous dans deux semaines pour la prochaine épreuve à Bahrein, une première pour le championnat du Monde d'Endurance. Nulle doute que l'on va cogiter dur à Ingolstadt d'ici là pour tenter de reprendre la main.

Crédit images : DPPI/FIA WEC

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Lorsque Toyota, qui avait prévu en début d'année de ne faire que Le Mans et une poignée d'autres épreuves dont Fuji en 2012, a annoncé disputer la saison entière, le soulagement a été général puisque le constructeur japonais sauvait de fait le championnat du monde après le retrait abrupt de Peugeot. Tout le monde reconnaissait que l'effort était méritoire mais on n'attendait pas pour autant de miracle d'une équipe qui débutait face à la formidable armada Audi et ses années d'expérience. Et pourtant. Après avoir montré une pointe de vitesse inattendue au Mans et une fiabilité sans faille à Silverstone, Toyota a réussi hier, pour sa troisième course, l'exploit de battre Audi de façon indiscutable.

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