Alors que PSA dévoilait hier ses résultats financiers 2009 qui se soldent par une perte de 1,3 milliards d’euros, c’est aujourd’hui au tour du groupe Renault de publier les siens. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas bons non plus, et même pire qu’attendus.

Au final, l’année 2009 s’est soldée par une perte nette de 3,1 milliards d’Euros (contre 2,59 milliards estimés par Thomson Reuters), soit près de 2,5 fois plus que celle de PSA. Pour rappel, l’exercice 2008 s’était terminé par un bénéfice de 599 millions d’euros.

Par rapport à PSA, cette perte important s’explique par l’exposition plus importante de Renault aux marchés qui ont été très fortement touchés par la crise. A savoir, l’Amérique du Nord via Nissan, et le marché russe, via AvtoVAZ. En fait, près de la moitié des pertes sont imputables à ces entreprises associées (Nissan, AvtoVAZ et Volvo Trucks). A l'inverse, Renault est absent du marché mondial le plus dynamique actuellement: la Chine...

Le chiffre d’affaire à quant à lui, baissé de 10,8% à 33,712 milliards d’euros.

Cependant, tous les indicateurs ne sont pas au rouge.

Ainsi le dernier trimestre 2009 a vu le chiffre d’affaire faire un bond de 25%., à cause de la perspective de fin de prime à la casse qui a boosté le marché. Nissan a même amené une contribution positive au dernier trimestre.

De plus, Renault enregistre la plus forte progression de part de marché au 2e semestre. La part de marché mondiale de Renault a ainsi augmenté de 0,1 point pour atteindre 3,7%.

Mais le motif principal de satisfaction des dirigeant de Renault est d’avoir su préserver un flux de cash flow positif, et comme on dit : « Cash is King… ». Ainsi, le Free Cash Flow atteint 2,088 milliards d’euros et a principalement servi à diminuer la dette qui atteint désormais 5,921 milliards d’euros. Comment Renault l’a-t-il fait ? En réalisant des économies de 1,3 milliards d’euros au 2e semestre et en diminuant ses coûts fixes de 17% et la R&D de 26%.

Concrètement, cela signifie que Renault a dû réduire le nombre d’employés, ralentir la production pour écouler au maximum les véhicules déjà produits, et mettre un coup de frein dans les investissements, comme par exemple, avec l’abandon ou le gel de certains projets…

Malgré cela, le deuxième semestre s’est tout de même soldé par une légère perte opérationnelle de 9 millions d’euros, alors que les ventes étaient en forte hausse. Une indication que le groupe a privilégié ses volumes de vente au détriment de la marge opérationnelle…

Pour 2010, le groupe table sur un marché européen en baisse de 10% (PSA table sur une baisse de 9%).

Renault ne présente pas d’estimation financière, mais va continuer ses efforts en terme de baisse des coûts. D’une part par une réduction supplémentaire du personnel (4000 personnes, soit 3% de l’effectif mondial), des synergies supplémentaires d’un montant de 1 milliard avec Nissan, et éventuellement des accords de coopération avec d'autres constructeurs (Daimler?)

Enfin, Renault table sur le succès de ses nouveaux modèles pour confirmer les bons chiffres de ventes. Nous serons plus sceptiques sur cette dernière hypothèse, car les nouveautés Renault de cette année (la Mégane CC, la Wind, le Dacia Duster et le nouveau Master) sont, pour les particuliers du moins, des véhicules de niches et ne devraient pas générer un volume de vente additionnel très important.

Pour le moyen terme, Carlos Ghosn déclare que le groupe prépare actuellement un nouveau plan, qui sera dévoilé début 2011.

Lire également: Bilan 2009 : PSA creuse ses pertes, Alliance Renault/Nissan : le bilan 2009

Galerie: Renault Wind et Mégane CC

Source: Renault