Jean Sage (1939-2009)
par Joest Jonathan Ouaknine

Jean Sage (1939-2009)

Jean Sage était Flavio Briatore. La maladie l'a emporté.

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Jean Sage était un directeur sportif "old school": fils de bonne famille, cultivé, passionné d'automobiles, polyglotte, pas du tout "people" et encore moins affairiste. Il restera l'homme des victoires des Renault F1 à moteur turbo. Bref, l'antithèse de Flavio Briatore. La maladie l'a emporté.

C'est à 20 ans que ce passionné de Ferrari débute en compétition. Il navigue le pilote de F1 André Simon au rallye du Mont Blanc. Sur Ferrari (une 250 GT), bien sûr (la photo représente André Simon sur Ferrari 250 GT au Tour Auto 1962.)

Il devient ensuite le co-pilote de Gérard Larrousse (ici au Badama 1973 sur Datsun.) Le début d'une très longue collaboration.

A l'occasion, il prenait le volant, en F3, puis en endurance. Curieusement, ce tifoso effectua l'essentiel de sa carrière à bord de Porsche.

Notez qu'en tant que pilote, Sage ne laissa pas de souvenirs inoubliables, mis à part une 2e place à Dijon, en GT, en 1968.

Dés 1970, il crée sa propre structure. Ici, lors des 24 heures du Mans 1973, il ne conduisit la voiture qu'aux essais et laissa le volant à Pierre Ligonnet et Hervé Bayard en course.

En 1974, l'équipe Matra est dissoute. Gérard Larrousse atterrit dans l'équipe du Suisse Paul Archambaud.

Sa Lola est rapide, mais financièrement, l'équipe bat de l'aile. Larousse appelle Sage à la rescousse.

Sage trouve des sponsors et en 1975, il remplace les Lola par des Alpine semi-officielles.

Archambaud prend du recul et l'équipe prend le nom de "Elf-Switzerland".

L'équipe se lance en F2. Jean-Pierre Jabouille devient champion d'Europe avec une Elf 2 qu'il a lui-même revue.

Entre temps, Gérard Larrousse fut embauché par Renault pour diriger l'équipe Alpine d'endurance. Cette équipe se lance en F1 (sous le nom de Renault) en 1977. Larrousse engage naturellement Sage comme directeur sportif.

Sur cette photo de 1979, on reconnait Sage derrière Arnoux et Larrousse derrière Jabouille.

Sage fera toute l'aventure des "Renault Turbo". Au début, les Anglais se moquaient du "yellow tea pot", si brutal et si fragile. Mais ils rirent moins lorsque Jabouille s'imposa à Dijon, en 1979.

Sage connaitra la gloire lorsque Jean-Pierre Jabouille, puis René Arnoux et Alain Prost enchainèrent les succès.

En 1983, Prost manque la couronne dans des conditions controversées.

Il claque la porte et l'ambiance se dégrade. Gérard Larrousse, François Castaing et Jean-Pierre Boudy partent. Mais Jean Sage reste.

Fin 1985, Renault abandonne la F1 et fournira des moteurs turbo à d'autres écuries pour une année supplémentaire. Le manque de résultats (les victoires de Senna sur Lotus/Renault étant l'exception qui confirme la règle) et les difficultés financières de la régie tueront le programme F1.

Sage quitte Renault Sport en 1986 et il fut l'un des rares à ne pas revenir lors du retour du losange en F1.

Enzo Ferrari avait songé à une F40 "evoluzione". Hasard ou coïncidence, Daniel Marin, PDG de Ferrari France eut la même idée. Il contacta Guiliano Michelotto pour créer ce qu'on appellera plus tard la "F40 LM". Pour diriger l'équipe sportive, le nom de Jean Sage s'imposait.

Sage recruta la crème des pilotes Français: Jean-Pierre Jabouille, Jean-Louis Schlesser, Olivier Grouillard et un débutant nommé Jean Alesi.

Mais l'époque n'est pas aux GT de course. L'ACO, en pleine guerre avec la FIA, ne veut pas la voir au Mans. Alors elle se retrouve en IMSA, en 1990, où les monstrueuses Audi 80 lui taillent des croupières.

Ce sera la fin de sa carrière de directeur sportif. De mémoire, à l'hiver 1991-1992, lorsque Prost voulu devenir pilote/propriétaire de Ligier, le nom de Sage fut évoqué.

RacingSportsCars lui attribue un engagement en BPR, sur le circuit Paul Ricard, en 1995, avec une F40 "normale". La même année, Michel Ferté et Olivier Thévenin imposent à Anderstorp une F40 LM que Ferté à rachetée à un musée.

Puis, à l'instar de Gérard Larrousse, il s'est lancé dans les compétitions d'anciennes avec ses propres Ferrari.

Certains journaux précisèrent que oui, ce Jean Sage était celui qui dirigea Renault F1.

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