Shizuoka est située à peu près a mi-chemin entre Tokyo et Nagoya. C'est une ville de province d'importance moyenne à ceci près que s'y retrouve concentrée la majeure partie de l'industrie du modélisme japonais, pour ne pas dire mondial : Tamiya, Fujimi, Hasegawa, Aoshima, Ebbro, autant de noms connus des amateurs. Le salon du modélisme qui s'y déroule chaque année est donc un événement de portée internationale et il est toujours intéressant d'aller y faire un tour pour voir ce que le marché nous réserve dans les prochains mois. Cette année, la réponse était facile: Nissan GT-R, en toutes tailles et chez tout le monde.

La fascination intense qu'exerce cette voiture majeure au Japon est cette fois partagée par le reste de la planète et aucun des acteurs du marché ne veut passer à côté du jackpot annoncé. Tout le monde a donc payé sans se faire prier la licence à Nissan, qui voit se former à l'horizon un tsunami de royalties, et on retrouvait la GT-R R35 sous toutes les formes possibles : au 1/64e, au 1/43e et au 1/18e chez Kyosho, au 1/43e encore chez Ebbro et HPI, au 1/18e chez Autoart (ma préférée), au 1/24e en kit plastique chez Tamiya, Aoshima, Fujimi, au 1/10e radio commandé chez Tamiya tout comme la version SuperGT elle aussi au 1/10e radiocommandé chez Kyosho, une voiture de course aux couleurs de Nismo que l'on retrouvait également qu 1/43e chez Ebbro, où le stand accueillait la GT500 en vraie grandeur également.

Tous ces modèles arrivent sur le marché dans les trois mois qui viennent, à commencer par le kit Tamiya 1/24e, en vente dès ce week-end. L'aura de la voiture permettait d'ailleurs aux fabricants de broder sur le thème et d'éditer, ou rééditer, les Skyline passées. On trouvait ainsi entre autres chez Kyosho une chronologie complète des 50 ans de la Skyline et chez Autoart une Skyline Groupe 5 à tomber par terre.

En dehors de cette star incontournable, le reste des dernières productions japonaises, Lancer et Impreza, étaient curieusement aux abonnés absents, sans doute repoussés dans les plannings au profit de la Nissan aux oeufs d'or. Mais d'autres modèles moins actuels mais plus mythiques promettent de mettre à rude épreuve la volonté et le portefeuille de bien des victimes consentantes. Kyosho annonce ainsi une Ferrari 250 GTO au 1/18ème pour laquelle je ne peux pas imaginer une seule raison valable de ne pas commander immédiatement et une Cobra au 1/12ème qui a toutes les qualités de celle que le constructeur produit déjà au 1/18ème, mais en plus grand.

En restant au 1/12ème, Autoart fait fort avec une Bugatti Veyron et une Porsche GT3 RS plus vraies que nature. Tamiya continue sa série de supercars dans cette taille avec une Ferrari 288 GTO qui ravira le tifoso, et les Porsche 917 et 935 apparaissant chez Ebbro et Fujimi au 1/43e promettent des variations sans fin pour ces autos légendaires.

Toujours plus gros, un importateur présentait une série incroyable de modèles au 1/8ème dont je n'ai malheureusement pas relevé la provenance mais qui étaient aussi impressionnants par leur réalisation que par leur prix, pour lequel on pourrait se procurer sans difficulté une vraie voiture à l'échelle 1.

Enfin, le Shizuoka Hobby Show est aussi l'occasion pour les meilleurs modélistes du pays de venir présenter leurs oeuvres. On y trouve, au milieu d'embouteillages de Panzer en dioramas bucoliques et d'escadres de chasseurs multinationaux, toutes sortes de curiosités. J'y ai relevé en particulier un diorama présentant la crème de la production US des années soixante dans le Corkscrew de Laguna Seca, des montures de Bosozoku aussi étonnantes que leurs modèles et deux exemplaires pas tout jeunes mais toujours très beaux de Matra F1 V12 "JPB" que l'on a plus l'habitude de voir dans les pages de Mémoire des Stands. Que le TDCB s'en réjouisse, c'est la preuve qu'il y a des gardiens du temple à 12.000 kilomètres de Paris...

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