par Elisabeth Studer

Renault va vendre ses succursales non rentables

Remettant à la mode le jeu du maillon faible, Renault s'apprête à “alléger” son réseau commercial (Rea Group) en cédant plusieurs de ses succursales françaises estimées non rentables.

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Remettant à la mode le jeu du maillon faible, Renault s'apprête à “alléger” son réseau commercial (Rea Group) en cédant plusieurs de ses succursales françaises estimées non rentables.

La fermeture de son agence de Saint-Denis est également envisagée, ce la CGT traduit comme une "nouvelle étape d'abandon de l'Est parisien".

Le projet de restructuration de Rea Group, filiale à 100% de Renault créée en 1997, sera soumis mardi au Comité central d'entreprise (CCE) et serait en partie justifié selon la direction par la baisse de plus de 10% des ventes par rapport à 2006. Il est vrai que nous avions envisagé ici-même que le constructeur se recentre désormais sur la fabrication de véhicules amphibies tant la baisse des ventes s'apparente à un spectaculaire plongeon.

Sur son site, Renault précise que l'année 2006 a été marquée par un ralentissement des ventes de RENAULT en France et en Europe en raison de l'absence de nouveaux modèles qui apparaîtront en 2007, 2008 et 2009 (Renault Contrat 2009). Dans ce contexte, précise le groupe, les effectifs sont restés globalement stables au sein de REAGROUP. Les recrutements (un peu plus de 700 personnes en France) représentent essentiellement le remplacement du turn-over de l'entreprise.

Cette nouvelle a – comme on pouvait s'y attendre – provoqué la colère des syndicats, CGT, FO et CFDT, qui ont appelé à un "arrêt de travail, minimum de deux heures" dans l'ensemble du réseau commercial, à l'occasion de ce CCE, craignant pour l'avenir "des 500 salariés concernés". La direction de Renault a confirmé pour sa part la tenue d'un CCE, "mardi" 19 juin, et précisé que sur ce dossier "aucun plan social n'est prévu".

Selon la CGT, ce projet comporte "la vente des établissements de Montbéliard/Belfort, Mulhouse, Annecy, Dunkerque et Toul, et la fermeture de la succursale de Saint-Denis". Décidément, mauvais temps pour l'automobile à Mulhouse ces derniers temps, puisque l'usine de PSA doit quant à elle faire face à des vagues de suicide - tout comme con son concurrent à Guyancourt - et qu'une grève d'un des ses fournisseurs a paralysé quelque temps la production ces derniers jours.

La "restructuration de plusieurs succursales parisiennes avec la fusion des succursales d'Etoile et de Pompe, est également programmée" a ajouté M. Leblanc. Ce dernier a par ailleurs dénoncé l'"abandon par Renault du nord-est parisien, après Epinay-sur-Seine, La Courneuve, Aulnay-sous-Bois (réduction de l'effectif), Saint-Denis, alors que les concurrentes bénéficient de l'essor économique du Stade de France".

Ainsi, selon lui, "en désertant ce territoire, Renault va laisser à la concurrence un désert commercial dont Peugeot va s'emparer". D'autant, souligne M. Leblanc que "l'argument du critère de qualité officiellement avancé par la direction pour justifier la cession et la fermeture de ses succursales n'entre pas réellement en ligne de compte" a-t-il affirmé en citant les cas de Dunkerque et de Saint-Denis.

“Le discours en interne est de prendre le prétexte de la faiblesse des revenus moyens des populations concernées dans ces départements de Seine-Saint-Denis et du Nord" a-t-il ajouté. "C'est à la fois choquant et paradoxal quand on sait que le modèle à bas coût (de Renault), la Logan, est celui qui marche le mieux" a conclu le délégué cégétiste. Il est vrai qu'un tel discours certes interne n'est pas forcément du meilleur goût, ne serait-ce qu'au niveau déontologique et valeurs de l'entreprise. De plus, il n'y a qu'à voir le succès des Logan en Roumanie, pour se dire qu'au contraire un tel marché pourrait s'avérer être à fort potentiel.

Vendredi, dans un communiqué, la CGT a qualifié la restructuration de ce réseau de distribution (Reagroup) de "sabordage pour Reagroup et pour son personnel qui depuis des années donne le meilleur de lui-même".

En vue de vendre ses véhicules, Renault dispose en tout premier lieu de REA Group, entité responsable de la distribution en direct sur le périmètre européen et représente le constructeur dans les principales villes.

REA Group compte 65 établissements en France (vente de 34% de l'ensemble de ses véhicules en 2006), installés sur 148 sites, et en Europe 136 établissements dans 14 pays. Le groupe emploie quelque 9.600 personnes. Ses activités concernent la vente de véhicules neufs et occasion et l'ensemble des services après-vente (entretien, réparation, pièces de rechanges, financement, location). La distribution en France est également assurée par 309 concessionnaires privés, soit environ 750 sites. Le réseau France est complété par environ 4.700 agents privés.

Sources : AFP, Renault

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Remettant à la mode le jeu du maillon faible, Renault s'apprête à “alléger” son réseau commercial (Rea Group) en cédant plusieurs de ses succursales françaises estimées non rentables.

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