par Elisabeth Studer

PSA : suicide à Mulhouse après Charleville-Mazières

Triste nouvelle ... alors que le printemps fleurit et le soleil resplendit ... un salarié de PSA Mulhouse a choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail.

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Triste nouvelle ... alors que le printemps fleurit et le soleil resplendit ... un salarié de PSA Mulhouse a choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail.

Sans qu’on ne puisse à l’heure actuelle associer son geste désespéré à une hypothétique "ambiance négative au travail" ou à un phenomène de stress, il nous faut tout de même rappeler que l’usine PSA de Charleville-Mézières avait été endeuillée par un suicide à la fin février.

Un ouvrier de 51 ans de PSA Peugeot-Citroën a mis fin à ses jours jeudi sur son lieu de travail à Mulhouse. Les syndicats réclament d’ores et déjà que "toute la lumière soit faite".

L'homme a été découvert vers 13H00, pendu dans un local technique de l'unité mécanique, a-t-on précisé auprès de la direction. Employé comme metteur au point, il circulait entre différentes unités de manière "relativement autonome" pour y effectuer des contrôles de mesures.

"Tous les éléments objectifs font ressortir qu'il était satisfait de sa mission et qu'il était apprécié de sa hiérarchie", selon la direction qui précise qu'il avait bénéficié d'une augmentation et d'une promotion en 2005 et en 2006.

"Nous demandons que toute la lumière soit faite pour que cela n'arrive plus", a invoqué Vincent Duse, secrétaire CGT à PSA Mulhouse, tout en appelant à ne pas "se précipiter" en tirant des conclusions hâtives sur les raisons du suicide. La gendarmerie a ouvert une enquête. La direction a mis en place une cellule de soutien psychologique pour les collègues et la hiérarchie du défunt.

"Nous sommes tous sous le choc", a également précisé Mr Duse, qui rappelle que ce drame intervient "dans un contexte particulier" après le suicide début février d'un salarié de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Charleville-Mézières et trois suicides en quelques mois au Technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines).

Dans le cadre du décès survenu à Charleville, les syndicats avaient précisé que la personne avait invoqué ses conditions de travail dans une lettre d’adieu. Après ouverture d’une enquête, les gendarmes ont en effet saisi son courrier selon lequel son geste serait lié à "la pression morale qu'il subissait". Une enquête de gendarmerie a été ouverte.

Contrairement à la décision du parquet de Versailles après le 5ème suicide en  18 mois d'un salarié du Technocentre de Renault à  Guyancourt, il ne s'agit pas d'une enquête pénale sur les conditions de travail.

L'employé de maintenance, âgé de 31 ans et père de deux enfants, travaillait à la fonderie PSA de Charleville, qui fabrique des pièces pour la Peugeot 407. Le constructeur est le premier employeur des Ardennes avec 2.500 salariés. Mais c'est toute la région qui est sinistrée compte tenu des importants problème économiques et sociaux touchant les équipementiers automobiles.

Le suicide "n'est pas dû à des problèmes personnels mais à des problèmes collectifs, entre autres à l'organisation de travail", a estimé pour sa part la CGT dans une  déclaration au Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, le 14 février.

"Rien ne démontre qu'il y ait eu une quelconque pression ou harcèlement", a en revanche affirmé Alain Beaujot, responsable de communication du site PSA. L'enquête a permis, selon lui, d'entendre "des collègues de travail et la hiérarchie" que le défunt citait dans sa lettre posthume.

Les conditions de travail sont la cause d'entre 300 et 400 suicides par an, dévoile le Parisien daté du mercredi 13 mars, qui cite Christian Larose, vice-président du Conseil économique et social et syndicaliste de la branche textile. Selon lui, le suicide au travail "touche tous les milieux, mais en particulier les cadres".
Pour définir ce qu'est exactement un suicide motivé par l'activité professionnelle, le quotidien reprend les propos de Jean-Pierre Soubrier, expert-psychiatre sur la question à l'OMC (Organisation mondiale de la santé): "les suicides reliés au travail sont surtout ceux qui se produisent sur le lieu de l'entreprise et ceux qui sont accompagnés par une lettre d'adieu explicite".
Christian Larose explique ces décès en soulignant le fait que "par peur de perdre leur boulot , les gens acceptent plus qu'avant des pressions psychologiques et un langage insultant".

Répondant à l'appel de la CGT, près de 200 personnes ont manifesté début avril, à Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, en mémoire de l'une de leurs collègues de travail qui s'est suicidée début mars. Le corps sans vie d'Isabelle Béal, 41 ans, mère de deux enfants, chef de groupe au restaurant Sodexho de Renault-Trucks, avait été retrouvé avec un message : "Je ne suis pas assez forte, trop de pression au travail".

Sources : AFP, L'Expansion, France 3, AFP

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Triste nouvelle ... alors que le printemps fleurit et le soleil resplendit ... un salarié de PSA Mulhouse a choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail.

Elisabeth Studer
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