par Joest Jonathan Ouaknine

Brève rencontre: Bugatti EB112

Elle aurait du être une supercar à 4 portes; l'une de ces voitures majuscules pour que seuls les superlatifs peuvent décrire. Finalement, comme presque toutes les Bugatti d'après-guerre, elle restera une symphonie inachevée. Jamais produite, elle entra directement dans la légende, sans passer par la dure épreuve du public.

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A l'avenir, les livres sur les Bugatti sauteront sans doute directement de la 101 Exner (1965) ci-contre à la Veyron.

Il est vrai que l'épopée "Bugatti Spa" fut très sulfureuse. Du souffre car pour beaucoup de Bugattiste, l'EB110 était juste une supercar avec une vague calandre en fer à cheval. De plus, l'entreprise fut financée par la mafia. Reste à savoir si Romano Artioli (alors PDG) s'est fait berner par une cascades de sociétés-écrans, s'ils les a contacté faute de financements "propres" ou si Bugatti Spa fut fondée uniquement pour blanchir l'argent sale.

Vers 1992, alors que la production de l'EB110 débute à peine, on parle déjà d'autres projets: une "petite" Bugatti et une berline.

Au salon de Genève 1993, Bugatti présente un prototype d'EB112, signé Giorgietto Giugiaro pour Ital Design. Son génie fut de créer un dessin possédant néanmoins de nombreuses références (calandre de "tank" 57G, épine dorsale de 57 Atlantic, jantes de 41 Royale, etc.) sans tomber dans l'hommage pompeux. Les caractéristiques sont à l'avenant: V12 6l 460ch (avec une boite 6, encore rare en 1993), 300km/h en pointe, 4 roues motrices et châssis carbone.

Malgré un prix de vente de 1 500 000 frs (soit deux Mercedes S600) et une date de mise en production improbable de "fin 1995", les clients se pressent.

Au salon de Genève 1994, une maquette à l'échelle 1 de l'EB112 "de série" est présentée. Mais dés septembre, Bugatti sombre.

On parlera vaguement d'une EB112 produite avec une moteur de Porsche 928, à partir de 1997, puis plus rien.

Gildo Pastor (actuel patron de Venturi) récupère les quatre EB112 de pré-série, inachevées, afin d'en construire deux voitures "complètes" dans son atelier du "Monaco Racing Team". Les deux modèles en sortiront en 2001 et il a gardé cette voiture noire.

En 1998, Ferdinand Piech, qui se prend pour le roi Midas, tente à son tour de faire renaître Bugatti. Pour en faire quoi? Il hésite. 

En vue du salon de Paris, il demande à Ital Design de lui créer un gros coupé (non-roulant.) Ce sera l'EB118 (notez les plaques françaises, pour marquer la rupture avec Bugatti Spa.)

La parenté stylistique entre l'EB112 et EB118 est troublante. Ital Design poussera plus loin le mimétisme avec cette EB218 quelques mois plus tard.

Néanmoins, Bugatti s'orientera ensuite dans une toute autre direction avec une troisième prototype, la Chiron, qui annonçait déjà la Veyron...

Il y eu ensuite un autre projet de berline, mais il fit long feu et aujourd'hui, plus que jamais, l'avenir de Bugatti semble incertain.

 

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Pour résumer

Elle aurait du être une supercar à 4 portes; l'une de ces voitures majuscules pour que seuls les superlatifs peuvent décrire. Finalement, comme presque toutes les Bugatti d'après-guerre, elle restera une symphonie inachevée. Jamais produite, elle entra directement dans la légende, sans passer par la dure épreuve du public.

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