Uber paie pour revenir aux Philippines
par Elisabeth Studer

Uber paie pour revenir aux Philippines

Uber semble vouloir faire son trou, coûte que coûte. La société vient d'annonce avoir payé près de 8 millions d'euros d'amendes et de compensations aux Philippines. Le prix à payer pour pouvoir faire son retour en force dans le pays.

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Uber semble vouloir faire son trou, coûte que coûte. La société vient d'annonce avoir payé près de 8 millions d'euros d'amendes et de compensations aux Philippines. Le prix à payer pour pouvoir faire son retour en force dans le pays.

Le 14 août dernier, Manille avait suspendu les activités d'Uber sur le territoire philippin. Les autorités philippines avaient alors annoncé que les mesures devraient être appliquées durant un mois. Elles avaient justifié ces mesures en arguant notamment que Uber avait ignoré l'interdiction qui lui avait été faite d'accepter de nouveaux chauffeurs. Il était également reproché à la société de ne pas avoir fourni les licences adaptées à ses chauffeurs. Le gouvernement estimant pourtant que ces dernières devaient être identiques à celles des taxis.

En 2016, l'autorité des Transports avait interdit les nouvelles applications de VTC comme Uber ou son rival asiatique Grab. Souhaitant ainsi se donner le temps nécessaire pour tenter de réguler le secteur en plein essor dans le pays. Au final, le régulateur avait estimé que Grab suivait ses directives alors qu'Uber les "défiait ouvertement".

Des mesures d'interdiction outrepassées par Uber

Uber considère au contraire que tous ses chauffeurs sont des travailleurs indépendants et qu'à ce titre, ils ne doivent pas posséder le même type de permis. Il avait alors dénoncé une "violation flagrante" de ses droits … tout en exposant ses chauffeurs à des amendes.

L'entreprise américaine avait alors déclaré sur Twitter avoir déposé un recours légal et continuer son service jusqu'à ce que celui-ci soit examiné.

Dans une requête demandant le réexamen de la décision, la société estimait que la suspension était une "violation flagrante du droit à une procédure régulière".

Le gouvernement avait en effet prévenu que les chauffeurs qui contreviendraient à cette interdiction risquaient 120.000 pesos d'amende (environ 2.100 euros), et se verraient confisquer leur voiture pour une durée de trois mois.

Uber : une alternative aux transports urbains défaillants

Après avoir fermé son service dès le lendemain de la sentence, Uber avait finalement réactivé le service dans l'après-midi. A la plus grande joie des utilisateurs qui n'avaient pas caché leur colère contre le gouvernement. Car les mesures avaient provoqué de longues files d'attente parmi les banlieusards tentant de monter dans des trains ou des bus bondés.

Le porte-parole du président Rodrigo Duterte avait défendu la décision de l'autorité des transports, arguant que "ce qui a été fait par Uber est un comportement irrégulier, des actes irréguliers". Ajoutant : "c'est peut-être une décision impopulaire, mais nous continuerons à faire ce qui est légal et juste".

C'est en 2014 que Uber a officiellement été lancé à Manille, puis dans quelques villes de province. Depuis, le service est devenu une alternative aux transports publics notoirement défaillants.

Des responsables d'Uber auraient admis lors d'une récente audition compter 68 000 chauffeurs et effectuer 150 000 courses par jours.

Uber accepte désormais de payer une amende

L'agence philippine en charge des transports a décidé cette semaine de lever la suspension après qu'Uber ait accepté de payer une amende de 190 millions de pesos (3 millions d'euros) ainsi que 300 millions de pesos (4,8 millions d'euros) à ses chauffeurs pour les dédommager du manque à gagner dû à l'interdiction de circuler.

Uber a repris ses activités en suivant . "Nous nous sommes mis en conformité avec les demandes (du régulateur) et nous sommes heureux de pouvoir à nouveau servir les Philippins", a déclaré à cette occasion la porte-parole du groupe aux Philippines Catherine Avelino.

Nouveau PDG pour Uber

Cette annonce intervient alors qu 'après des semaines de tractations, Dara Khosrowshahi, le patron de Expedia l'aura finalement emporté face à ses concurrents pour reprendre les rênes d'Uber. Si la société accumule les pertes à l'heure actuelle (2,8 milliards de dollars en 2016) et les scandales, une compétition féroce a vu le jour pour la succession de son fondateur Travis Kalanick.

Le nouveau dirigeant aura ainsi pu damer le pion à Meg Whitman, PDG de Hewlett-Packard et anciennement de eBay, et Jeffrey R. Immelt, l’ancien patron de General Electric.

La course aux nouveaux prétendants avait débuté en juin dernier avec la démission forcée de Travis Kalanick après des mois de polémiques.

Poussé dehors par des investisseurs inquiets, ce dernier a du mal à digérer son éviction. Il est même accusé par le fonds Benchmark Capital Partners d'avoir manoeuvré auprès de la direction pour revenir. Début août, Benchmark a déposé plainte contre lui, entraînant une bataille interne … mais publique entre adversaires et défenseurs de Kalanick.

L'ancien patron d'Uber était sur la sellette depuis qu'une ancienne ingénieure du groupe l'ait accusé cet hiver de harcèlement. Il lui est par ailleurs reproché d'avoir lui-même entretenu une culture d'entreprise sexiste et brutale.

Redoutant une très mauvaise publicité pour la société, Uber avait alors commandé un audit sur ces accusations. Les conclusions avaient préconisé notamment de revoir les responsabilités de Travis Kalanick.

Sources : AFP, Reuetrs

Crédit Illustration  : Uber

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