24 H du Mans 2017 : François Perrodo, l'approche très professionnelle d'un pilote amateur
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par Alain Monnot

24 H du Mans 2017 : François Perrodo, l'approche très professionnelle d'un pilote amateur

Les 24 heures du Mans, ce sont évidemment les pilotes professionnels comme Olivier Pla que nous avons rencontré, mais ce sont aussi les pilotes amateurs. Parmi les amateurs, il y en a un qui prend la course très à cœur et arrive à conjuguer son métier et la passion de la course. Portrait de François Perrodo.

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Les 24 heures du Mans, ce sont évidemment les pilotes professionnels comme Olivier Pla que nous avons rencontré, mais ce sont aussi les pilotes amateurs. Parmi les amateurs, il y en a un qui prend la course très à cœur et arrive à conjuguer son métier et la passion de la course. Portrait de François Perrodo.

Il travaille comme un fou à la direction d’une société pétrolière, il aime passionnément la course automobile. Il a patiemment gravi les divers échelons de la compétition et se retrouve, pour cette 85ème édition des 24 heures du Mans 2017, engagé en catégorie LMP2 sur l’Oreca N°28 du TDS Racing, dont il partage le volant avec Emmanuel Collard et Matthieu Vaxivière.

Ce parcours atypique démontre qu’en course automobile comme dans la vie quotidienne, une rencontre peut changer le cours des choses.

Rencontre avec un pilote humble et enthousiaste.

Le blog auto : Vous faites équipe avec Emmanuel Collard, pouvez-vous nous expliquer comment est né cet équipage improbable entre un pilote multi capé et un pur amateur ?

François Perrodo : « De mémoire, la rencontre avec Manu c’était en 2012 au Mans Classic. C’était assez drôle, parce qu’on est tous les deux tombés en panne à la première chicane des Hunaudières. Evidemment, je me suis retrouvé à côté de lui, un peu intimidé. Je savais qui il était mais il ne savait pas qui j’étais. Donc, on a discuté. En fait typiquement comme Manu peut être, il a dû me dire trois mots en un quart d’heure. Cette première rencontre fut un peu anodine. Ensuite, le vrai contact s’est opéré par l’intermédiaire de Jean Pierre Malcher, qui a suggéré un jour, qu’on roule ensemble en VdV, parce que ce serait pour moi un super coach et un grand pilote. Je me souviens, nous avons fait une première séance d’essais à Monte Blanco en Espagne et tout de suite, le courant est passé. Dès 2012 on a roulé ensemble en VdV. »

Vous vous étiez fixé un objectif ? Manu c’était avant tout un coach ?

« Au début il n’y avait pas de plan particulier, l’objectif c’était de rouler avec lui pour progresser le plus vite possible. J’avais déjà roulé avec un pilote amateur, Sébastien Triboulet, là, je roulais avec un vrai professionnel, qui avait une sacrée carrière, qui plus est, était coach. Je dirais que la première relation qui s’est développée fut celle de coach à élève puis, très rapidement nous sommes devenus très copains, parce que c’est un mec exceptionnel. En l’espace de deux ou trois courses j’ai tout de suite senti que c’était quelqu'un avec qui j’allais vivre de grands moments. »

Ensuite vous passez en Endurance sur Porsche en 2013 ?

« Oui effectivement sur Porsche en ELMS chez Prospeed, avec l’opportunité de courir les 24 heures du Mans. Nous étions sur la liste des suppléants. Ce n’était pas vraiment prévu de faire Le Mans, parce que j’avais très peu d’expérience mais le projet de la Green GT n’avait pas abouti cette année-là et donc, on s’est retrouvé avec une place au Mans. Manu m’a dit, je ne pense pas que tu sois vraiment prêt mais arrive un moment où il faut bien faire le grand saut, alors écoute, si tu veux, on peut le tenter. Ce n’était pas évident, bien sûr, j’étais très loin des bons chronos. Nous avons terminé à une respectable treizième place dans notre catégorie. Nous avions roulé avec Sébastien Triboulet, un autre amateur. »

En 2014 vous avez encore roulé en Porsche, puis vous avez disputé 2 saisons sur Ferrari, avec un titre au bout ?

« Oui, l’année dernière nous avons été champions du monde en catégorie GTE Am avec Ferrari. Ce titre nous a apporté beaucoup de bonheur. Ce titre était l’aboutissement de quatre années de préparation intensive avec Manu, de beaucoup de séances d’essais, beaucoup de gamelles, beaucoup d’erreurs, donc ça fait vraiment plaisir. »

Quelle était votre organisation pour progresser de la sorte ?

« On constituait un bon programme, car mon métier me prend beaucoup de temps. Pour caler tout ça, avec 9 courses dont Le Mans et 5 à six séances d’essais, les choses ne sont pas toujours évidentes ».

Vous allez participer pour la cinquième fois aux 24 heures, quelle est votre approche pour cette course mythique ?

« Je dirais, une préparation physique assez poussée, c’est quand même une course très fatigante et longue. Il faut rester concentrer à 100%. Une préparation nutritionnelle et une bonne hydratation doivent permettre de ne pas faire d’erreur pendant la course. »

Cette année au Mans vous faites le saut de la GT à la LMP2, quelles sont les différences marquantes pour vous ?

« Ca va beaucoup plus vite mais après, on constate que le proto présente un ensemble cohérent. Je m’explique : ça va plus vite, certes mais ça passe plus fort dans les virages, ça freine mieux. Les règles physiques qui régissent la LMP2 sont les mêmes que celles de la GT, par contre, c’est plus léger, plus réactif, c’est aussi plus pointu et d’une certaine manière, j’ai envie de dire, que c’est plus grisant. Toutefois, on a moins le droit à l’erreur encore, mais pour moi ça commence à venir doucement mais surement. »

Et le trafic ?

« En GT, on regarde effectivement autant dans ses miroirs que devant soi. En LMP2 le trafic reste une donnée tout aussi importante. Il faut bien anticiper, notamment quand on va arriver sur les GT. Se dire là ça passe, là ça ne passe pas, je peux leur faire le frein ou non, constitue un exercice différent en LMP2 mais tout aussi important qu’à bord d’une GT. »

En quelle forme arrivez-vous au Mans ?

« Je ne suis pas assez en forme, ça je le sais, mais je fais ce que je peux. J’essaie de jongler, le sport le boulot, les voyages… je veux toujours faire plus mais on a un peu mal, par manque de temps. »

L’endurance comporte des équipages à 3 pilotes, alors c’est Matthieu Vaxivière qui vous accompagne vous et Manu ?

« Oui c’est un très, très bon copain. On avait déjà disputé le championnat en 2014. Malheureusement suite à une blessure, il n’avait pas pu participer au Mans, c’est donc sa première participation. Honnêtement on ne peut pas rêver mieux. J’ai à la fois mon vieux copain qu’est mon coach et mon jeune copain, un garçon formidable qui va également très vite, très mature jamais avare en conseils. Tout ça, c’est très bien, je peux m’appuyer sur deux approches différentes : la nouvelle école et l’ancienne. »

En tout cas ces trois pilotes semblent heureux de se retrouver pour disputer une grande course.Tous s’appliquent à soigner  les petits détails afin que les conditions d’exploitation de l’auto soient les plus efficaces possible.

P7 des LMP2 en qualifications

Au plan des temps des essais qualificatifs, une 7ème place en LMP2 (3’27’’108) les positionne dans le premier tiers de cette catégorie, au sein de laquelle les écarts sont déjà importants : entre 3’25’’352 et 3’58'249. La lutte sera rude pour un podium mais, comme François Perrodo le dit lui-même, il est à bonne école et ses espoirs sont grands de réussir cette course, dont tout le monde rêve.

Alain Monnot (texte et photos)

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Pour résumer

Les 24 heures du Mans, ce sont évidemment les pilotes professionnels comme Olivier Pla que nous avons rencontré, mais ce sont aussi les pilotes amateurs. Parmi les amateurs, il y en a un qui prend la course très à cœur et arrive à conjuguer son métier et la passion de la course. Portrait de François Perrodo.

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Rédacteur
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